Marie Pierre

Immatriculation : GV 7613

Construit au chantier Baltès de Léchiagat, il est appelé « Papillon V » dans un premier temps. Son armement est enregistré le 1er mars 1955 (1).

Caractéristiques : chalutier thonier

  • Longueur : 16, 41 m
  • Tonnage : 43.86 tx
  • Moteur Baudoin de 160 cv
  • Signal distinctif : TPEI
  • Cale réfrigérée : 38,5 m3
  • Couleurs : pavois bleu foncé, liseré rouge, coque bleu clair
marie-pierre-tel-1955-02-25
L’équipage en 1955. Le Télégramme du 25 02 1955.

Le « Marie Pierre » est construit pour Yvon Dréau, patron propriétaire, il remplace le « Papillon IV ».
Comme d’autres bateaux de sa génération, « Marie Pierre » ne viendra que progressivement au programme classique alternant thon en juin-octobre et chalutage hauturier le reste de l’année. Yvon Dréau est un adepte de la pêche au maquereau de dérive qu’il a régulièrement pratiqué avec le « Papillon IV ». « Marie Pierre » reste fidèle à cette pêche jusqu’en 1959, il repartira même au maquereau en 1964 ! Dès sa première année il obtient de bons résultats, ramenant 18 tonnes à son tout premier voyage en mars 1955 et encore 19 tonnes en avril. Il fait encore mieux en mars 1957 avec 20 tonnes, cette année là il dépasse les 80 tonnes dans la saison, arrivant au premier rang des maquereautiers de  Saint-Guénolé. Au thon il n’est pas en reste, avec 3300 thons et bonites en octobre 1955, égalant le record du port. En 1956, il réalise encore une belle saison, devancé seulement par « Ar Woaléden » dans les bilans. En 1963 « Marie Pierre » figure à nouveau parmi les meilleurs thoniers et en juillet 1965, il atteint une dernière fois la barre des 3000 thons.
A partir de 1960 il alterne thon et chalut, mais sans faire systématiquement le nord à la mauvaise saison. Il cesse de vendre sa pêche à Concarneau au printemps 1963, privilégiant Douarnenez ; il ne reviendra presque plus à Concarneau par la suite. Après une bonne année 1961, ses résultats diminuent. A partir de 1964 ses marées hauturières ne sont plus suffisamment nombreuses pour être prises en compte.

Tonnage moyen par marée de chalut (2)

Pendant sa carrière à Saint-Guénolé, le « Marie Pierre » n’a pas été ménagé par les accidents et les incidents. Il se trouve en difficulté dès son deuxième voyage, le 26 mars 1955, ce qui nécessite l’intervention du « Capitaine de vaisseau Richard », le bateau de sauvetage de Saint-Guénolé. Un an plus tard « Marie Pierre » tombe en panne de moteur en rentrant d’un voyage de pêche au maquereau, il est pris en remorque par le « Papillon IV ». En juillet 1956, alors qu’il remorquait « la Gazelle » victime d’une voie d’eau, « Marie Pierre » est à nouveau confronté à des ennuis mécaniques ; il doit renoncer au remorquage et passer le relai au « Mireille ». Le 14 février 1962 il heurte accidentellement un chalutier belge en sortant de Milford Haven ; malgré son étrave abîmée il peut poursuivre sa marée. Le 15 décembre 1962 « Marie Pierre » signale la perte d’un de ses marins, Jean Guéguen, 33 ans, emporté par un coup de roulis. Attendu au port en matinée, il ne rentre pas, l’administration maritime demande alors à trois bateaux de sauvetage de partir à sa recherche. Après une journée et une nuit d’inquiétude, « Marie-Pierre » est signalé le lendemain matin au large de Concarneau. Il rentre au port à 10h45. Le 17 mars 1964, « Marie-Pierre » perd à nouveau un marin, Lucien Biger, 43 ans, qui disparait au large d’Ouessant. Plusieurs maquereautiers dont « La Sardane » sillonnent le secteur pendant plusieurs heures pour le retrouver, mais les recherches restent vaines. Un mois plus tard, « Marie Pierre » se retrouve en panne d’embrayage au large des côtes d’Irlande, il est pris en remorque par le « Bouton d’or » du Guilvinec. Début mars 1965, un accident à bord nécessite le transport à l’hôpital de Cork d’un de ses matelots. Quelques semaines après il se retrouve à nouveau en panne, il est ramené au port par le « Bibelot« . En janvier 1966, on est sans nouvelles du bateau pendant plusieurs jours, mais en fait il se trouvait en relâche à Milford Haven.

Vendu à Roger Lamour de Boulogne en mars 1966, il semble avoir été exploité à Royan dans un premier temps. « Marie Pierre » commence mal cette nouvelle carrière, car dès le 10 mai il retombe en panne de moteur et doit lancer un appel de détresse. Un avion neptune de Lann Bihoué parvient à le repérer au large de l’Ile d’Yeu. Finalement il parvient à gagner les Sables d’Olonne par ses propres moyens.

Parmi les marins qui ont travaillé sur le « Marie Pierre » de 1955 à 1966, j’ai retrouvé les noms suivants : Lucien Biger, Marcel Boënnec, Pierre Coïc, Jean-Yves Drezen, Hervé Gloaguen (mécanicien), Jean Gueguen, Louis Guénolé, Robert Perrot, Jean-Jacques Queffelec, Jean Quénet, Corentin Stephan.

(1) Coût de construction : 140 000 F (sans le matériel de pêche)

(2) Statistiques établies d’après les données fournies par le mensuel « la pêche maritime », l’hebdomadaire « Le marin » et les quotidiens « Ouest France » et « Le Télégramme ». Elles portent seulement sur le chalutage hauturier.

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