Arche d’alliance (GV 7162)

Immatriculation : GV 7162

Construit au chantier Hénaff du Guilvinec, il est francisé le 9 février 1948. Son armement est enregistré le 9 mars 1948.


Caractéristiques : chalutier
Longueur : 14,26 m
Tonnage : 21,23 tx
Moteur Baudouin de 90 cv, plus tard remplacé par un moteur de 140 cv.

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« Arche d’alliance » ; carte postale Artaud

Le nom du bateau fait référence à la Bible. L’arche d’alliance est le coffre qui contient les tables de la Loi données à Moïse sur le Sinaï.
« L’Arche d’alliance » est facilement reconnaissable à ses couleurs : rouge et vert. En effet, la couleur rouge est peu utilisée à Saint-Guénolé à l’époque. Un autre détail le caractérise encore : un portrait de bigoudène dessiné sur la passerelle.
Le bateau appartient d’abord à Eugène Poulélaouen du Guilvinec et est commandé par Nonna Gloaguen de Saint-Guénolé. Eugène Poulélaouen est l’ancien armateur de « l’Arche d’alliance III« , déjà commandé par Nonna Gloaguen jusqu’à son désarmement fin 1947.

En novembre 1952, Poulelaouen vend un tiers des ses parts à Nonna Gloaguen. A partir de mars 1954 Gloaguen devient l’unique propriétaire.
« L’Arche d’alliance » pêche le maquereau de dérive, la sardine et le thon. En dehors de ces pêches saisonnières, il pratique le chalutage côtier, tout en tentant parfois quelques marées hauturières à la belle saison. En 1962, il se remet au maquereau de dérive, pêche que plus personne ne pratiquait au port depuis 1959.

Il change de nom en 1956 ou 1957 : il est rebaptisé « Catherine ». Est-ce pour éviter d’être confondu avec son homonyme de Loctudy ?
Le 4 janvier 1960, il participe au sauvetage des sept marins du « Jean Marc Ody » qui avait coulé devant le port. En septembre 1961, il ramène au port de Morgat le thonier « Tante Yvonne », qui avait rompu ses amarres.

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Le « Catherine » en carénage plage de la Joie. (Avec l’autorisation de Bernard Bouguéon)

Il a lui même été victime de nombreux incidents : en juin 1950, il est en difficulté, suite à une panne de moteur devant la pointe de Brezellec. C’est la vedette garde-côte « Goyen » qui le tire d’affaire en le remorquant jusqu’au port de  Douarnenez. En avril 1952, il se retrouve en panne de moteur pendant la campagne de maquereau, il est remorqué jusqu’à Saint-Guénolé par le « Joseph et Margot » tandis que ses filets chargés de poissons sont ramenés par deux bateaux douarnenistes. Fin septembre de la même année, rentrant d’un voyage de pêche au thon, il retombe en panne de moteur en pleine tempête. Après trois jours à la dérive, il est pris en remorque par « Aimé Jean Louis« .

Le 16 mars 1953, Emile Drezen, un des matelots, se blesse grièvement à bord : il se prend le pantalon dans le treuil et est victime d’une triple fracture de la jambe.

Début octobre 1957, le bateau rentre au port avec un tangon brisé par la tempête.

Le 3 avril 1958, il talonne dans la passe et abîme son talon de quille.

Le 18 juin 1960 il tombe en panne brusquement. Il est remorqué au Guilvinec par le « Soleil de minuit », puis à Saint-Guénolé par le « Liberté« , c’est là qu’on constate qu’une des pales de l’hélice s’est cassée.

En février 1961 il s’échoue sur le plateau du Guernic à l’île de Sein, mais il parvient à s’en sortir sans aide extérieure à marée montante.

En 1962, le bateau connait à nouveau plusieurs problèmes : début mars il talonne en sortant du port de l’île de Sein où il avait relâché pendant la nuit. Victime d’une petite voie d’eau il est pris en remorque par « la Sardane ». Il sera réparé dans la journée au chantier Tanguy et pourra reprendre la mer le lendemain. Quelques jours plus tard, il fait une voie d’eau à 15 milles d’Ar-Men et demande de l’aide. Escorté par le bateau de sauvetage de l’île de Sein et par d’autres bateaux il réussit à gagner l’île. Le 6 septembre, alors qu’il venait de quitter Saint-Guénolé pour aller pêcher le thon, il fait à nouveau une voie d’eau dans les parages de l’île de Sein. Il parvient à rejoindre le port de Camaret.
Le « Catherine » est finalement désarmé quelques semaines plus tard, en octobre 1962. Nonna Gloaguen prend alors le commandement d’une nouvelle unité, le « Cap Cavall »… encore un bateau rouge !

Ils ont constitué le noyau de l’équipage en 1948 et 1949 : Léon Andro, Emmanuel Berrou, Louis Carval, Guillaume le Floch, Jean Gloaguen, Roger Gouil, Didier Guéguen, Pierre Kerdranvat et Thomas Stéphan.

Plus tard on trouvera : Denis Bouguéon, Alphonse le Brun, Ambroise Coic, Louis Gloaguen, Roger Goyat, Louis le Reste, Laurent Simon, Corentin Stéphan… (1).

(1) Certains de ces noms ont été retrouvés en consultant la série 2050 W des Archives départementales.
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