Immatriculation : GV 7653
Construit au chantier Baltès à Léchiagat, il est lancé début janvier 1956 ; son armement est enregistré le 18 janvier (1).
Caractéristiques : chalutier thonier
- Longueur : 15,69 m
- Tonnage : 41,30 tx
- Moteur Baudouin de 120 cv, puis de 160 cv à partir d’octobre 1961.
- Signal distinctif : TPNH
- Cale réfrigérée : 35 m3
- Couleurs : pavois blanc, liseré rouge, coque et passerelle bleu clair.
« Suzette et Monique » appartient pour 1/3 à son patron Denis Cossec et pour 2/3 à René Pichon, le patron de « L’Ecumeur des mers ». Il porte les prénoms des filles de René Pichon. En octobre 1958 Denis Cossec devient propriétaire unique. En 1963 il fait construire un nouveau bateau, le « Kreis ar Pin », et vend le « Suzette et Monique » à André Coïc.
« Suzette et Monique » commence sa carrière par une campagne de maquereau de dérive. Il refera une tentative en 1958 avant d’abandonner définitivement cette pêche pour se consacrer à un programme classique chalut-thon.
Au thon il atteint la barre des 3000 en juillet 1965. Au chalut sa meilleure pêche est de 8,9 tonnes fin février 1961. En 1957 il réalise le troisième meilleur tonnage annuel des bateaux de Saint-Guénolé, performance qu’il réédite en 1959, mais sur l’ensemble de sa carrière il reste légèrement en dessous des moyennes du port, sans toutefois jamais décrocher.
Début avril 1959 il perd son hélice et doit être remorqué jusqu’aux îles Scilly par le « Forban ». « Enfant de Bretagne », qui partait en mer, se charge de lui porter une nouvelle hélice.
Le 20 avril 1960, il remonte plusieurs très gros cailloux dans son chalut. La charge est si forte que le mat se brise et le chalut repart à la mer entraînant deux des marins. Le premier est récupéré immédiatement, le second, Théophile Quéret, passe sous le bateau et est vraiment sauvé de justesse. Les deux marins seront hospitalisés à Kinsale (3).
Le 29 décembre 1962, en débarquant sa pêche à Concarneau après une marée très rude, le « Suzette et Monique » est victime d’une voie d’eau. Un passage sur le slipway est aussitôt demandé.
Voici quelques noms de marins qui ont travaillé sur le « Suzette et Monique » : Amédée Coïc, Corentin Courrot, Jacques Le Donge, Maurice Drézen, Roger le Floch, Pierre Gallo, Stanislas Garrec, Lili Guénolé, Gustave Guirriec, Henry Guyomard, (x?) Jégou, Henri Jolivet, (x?) le Lay, Rémi Lucas, Eugène Monfort, Alexis Morzalec, Ernest Le Pape, Théophile Quéret, Jos Scuiller, Joël Stéphan, Vincent Stéphan, Marcel Tanneau …(4)
« Suzette et Monique » est désarmé le 5 mai 1967. Le bateau est détruit par le feu par André Coïc près de Krugen. Il est remplacé par « l’Ardant ».
(1) Coût de construction : 170 000 F (sans le matériel de pêche).
(2) Statistiques établies d’après les données fournies par le mensuel « la pêche maritime », l’hebdomadaire « Le marin » et les quotidiens « Ouest France » et « Le Télégramme ». Elles portent seulement sur le chalutage hauturier.
(3) Archives départementales 2060 W et témoignage oral de Joël Stéphan, embarqué peu de temps après sur le bateau. Il pense que l’autre marin tombé à la mer était Maurice Drézen. Les deux mats en bois ont été remplacés par des mats en fer après cet accident.
(4) Liste non exhaustive établie en partie d’après les documents de la série 2060 W des Archives départementales.
bonjour
Je me rappelle de ce malamok, pour l’avoir vu à quai débarquer des thons en été.
Je me rappelle aussi de m’ être rapproché de son épave, lorsqu’il fut brulé sur Kruguen. Je venais juste d’ avoir 10 ans. Je n’ aimais pas lorsque l’ on détruit un bateau par le feu, encore maintenant.
La carte postale montre « la Suzette » avec ses premières couleurs. Je l’ ai connue repeinte pavois bleu, coque blanche, liseré jaune, probablement depuis le changement de propriétaire. Couleurs reprises sur son remplaçant l’ « Ardant ».
Et une fois de plus merci Camille, pour ce site.
Franck