1841

Recensement à Penmarc’h : il y a seulement 252 habitants à Saint-Guénolé, ils sont répartis en 44 foyers. Un gros tiers (86) habite Kerouil qui abrite 15 foyers. Les autres sont répartis entre Kergarien (49 habitants, 10 foyers) , Kervédal (37 habitants, 5 foyers), Kervilon (36 habitants, 7 foyers), l’Ile Fougère (24 habitants, 4 foyers), Kerameil (8 habitants, 1 foyer) et Kerbervet (6 habitants, 1 foyer), Loc’h ar Joa (6 habitants, 1 foyer).

Huit des 44 foyers (18%) se caractérisent par une extrême pauvreté : ils sont qualifiés de pauvres, d’indigents ou de mendiants. A cette époque les mendiants sont particulièrement nombreux en Bretagne :  il y avait  40 000 mendiants dans le Finistère en 1830.

La population de Saint-Guénolé reste presque exclusivement agricole. Aucune trace d’activité maritime n’est signalée. Sur les  140 habitants âgés de 16 ans minimum, 129 (92%) se consacrent à l’agriculture : cultivateurs, cultivatrices, enfants de cultivateurs ou domestiques (29).

Les autres sont pour la plupart artisans : 3 maçons (père et fils), 2 tailleurs (père et fils), 1 charron et 1 meunier. Il reste Etienne Drezen, le garde champêtre, 2 mendiantes et aussi Jean Gloaguen, ancien cultivateur qui exerce un mandat d’adjoint au maire. Aucun commerçant. Pas de boulanger : le pain est encore fabriqué dans les fours de chaque village ; pas de forgeron, il faut aller chez Jean Moal au bourg de Penmarc’h. Il n’existe pas encore de bistrots. La consommation d’alcool n’atteint encore que 2,6l d’alcool pur par habitant dans le Finistère, à la fin du siècle elle aura doublé.

Bodéré, Durand et Gloaguen sont les noms les plus couramment portés (5 ou 6 familles différentes). Les noms suivants concernent au moins deux ou trois familles : Briec, Cadiou, Calvez, Lucas, Stephan, Tanneau.

Janvier, première quinzaine : l’hiver reste rigoureux

Février, première quinzaine : après deux semaines de répit l’hiver revient.

12 mai  : c’est le début de l’affaire dite des « amants maudits de Plozévet »,  affaire qui mettra en émoi tout le Pays bigouden pendant deux ans : Anne Coroller est assassinée par son mari Yves Le Goaer dans la ferme de Trébrévan en Plozévet.

15 mai : Vincent Tanneau démissionne de son mandat de maire de Penmarc’h, Pierre Durand lui succède.

Eté : Jean-François Brousmiche visite Penmarc’h. Comme tous les voyageurs de l’époque, il est d’abord saisi par le nombre de ruines qui jalonnent le paysage:

« C’est partout de vastes édifices écroulés, des maisons à ras du sol, des murs de clôture éboulés. Les héritages, les champs sont clos avec des linteaux de portes, des manteaux, des jambages de cheminées, des pierres ayant servi au revêtement des croisées ».

Le regard de Brousmiche est intéressant car il ne se contente pas de parler des monuments, il s’intéresse aussi aux cultures :

« Partout où l’on a pu défricher la terre sur la commune de Penmarc’h elle produit d’abondantes récoltes de céréales : les froments y sont magnifiques. Sur son territoire, on voit peu d’héritages qui soient clôturés, à moins qu’ils ne se trouvent sur l’emplacement de la vieille cité, où les débris des murailles, des maisons, cernent les portions qui sont labourées. Les portions, surtout des terres rapprochées du rivage, qui n’ont que des dunes pour briser la vague dont sans elles on les verrait couvertes, sont débornées par de simples sillons, par une pierre seulement. Le nombre des parcelles est infini (…) C’est un immense mechou qui borde la plage de Penmarc’h. Les épis y ondulent au moindre souffle de l’air, et au moment de la moisson, cette vaste plaine semble comme dorée par les rayons du soleil. »

L’année 1841 en Bretagne demeure marqué par des récoltes de blé insuffisantes, mais si on en croit ce témoignage, Penmarc’h semble faire exception.

La commune de Pont-l’Abbé procède à de nombreuses démolitions : l’enceinte du château et sa tour ouest, les anciennes halles , la chapelle et le cimetière Saint-Gildas sur l’Ile Chevalier.

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