N’Holl Zent

Immatriculation : GV 7850

Construit au chantier Léon Gléhen de Pont-l’Abbé, il est lancé le 23 février 1959 ; son armement est enregistré le 16 juin 1959 (1).

Caractéristiques : chalutier thonier

  • Longueur : 18,20 m
  • Tonnage : 49,92 tx
  • Moteur Baudouin DK6J de 2 x120 cv
  • Signal distinctif : TOKU
  • Cale réfrigérée : 40 m3
  • Couleurs : pavois vert foncé coupé d’un liseré rouge ; coque vert clair ou blanche selon les périodes.
  • Radar en 1965, pilote automatique en 1966 (1er bateau du port équipé d’un pilote automatique avec le « Monna Lisa »)
Le « N’Holl Zent ». Photo Le Doaré n°2696

Le « N’holl Zent » appartient à son patron Toussaint Bourdon, auparavant aux commandes du « José et Thierry ». An Hollsent (n’Holl Zent) est un mot breton qui signifie Toussaint.

Le « N’holl Zent » peut-être considéré comme un bateau exceptionnel, un des plus grands chalutiers du port pour la période 1944-1980. De 1959 à 1973, on le trouve systématiquement parmi les meilleurs de Saint-Guénolé (en tonnage moyen par marée), prenant la plupart du temps la première position (1960, 1964, 1965, 1966, 1968, 1970, 1971). Il parvient à de très nombreuses reprises à dépasser les 10 tonnes par marée, seuil que la plupart des bateaux du port n’ont jamais franchi au cours de leur carrière. Pendant l’année 1961 il effectue 21 marées de chalut et débarque plus de 140 tonnes, ce qui restera longtemps un record pour les bateaux de Saint-Guénolé.

Tonnage moyen par marée de chalut (2)

Les résultats du « N’holl Zent » sont moins exceptionnels au thon. Néanmoins, il dépasse à plusieurs reprises la barre des 3000 thons : en août 1964 (3000), en juillet 1965 (3300) et en juillet 1966 (3300). Cependant il choisit souvent de rester au chalut à la belle saison, comme en 1960, puis de 1967 à 1972.

Cette brillante carrière aurait cependant bien pu être dramatiquement écourtée. En effet, le 29 octobre 1960, vers 21h30, le « N’holl Zent » est heurté par un pétrolier dans le canal de Bristol. Une voie d’eau se déclare. Les marins parviennent à la colmater par des moyens de fortune tout en faisant fonctionner la pompe. Pour alléger le bateau, 3 tonnes de poissons sont rejetées à l’eau. Le « N’holl Zent » est finalement pris en remorque par le « Fiancé des mers » qui parvient à le conduire à Newlyn (3).

Le 10 décembre 1966, rentrant à Milford Haven par mauvais temps, il reçoit un paquet de mer qui défonce la porte de sa cabine. L’eau pénètre dans la chambre des cartes et endommage les appareils radio.

En 1973, Toussaint Bourdon fait construire un nouveau bateau qu’il nomme « Ar Zent » (il est lancé en avril 1973). Commandé par Maurice Drezen, le « N’holl Zent » effectue une dernière campagne de thon en été 1973, avant d’être vendu en septembre à Yves Dubois de Pointe Noire (Congo). Mais le bateau ne verra jamais l’Afrique : à la suite d’une erreur de navigation, il fait naufrage le 6 octobre 1973 sur les côtes de Galice (Espagne).

Ils ont fait partie de l’équipage : Corentin Andro, Jean-Claude Andro, Sylvain le Breton, Louis le Brun, Pierre Calvez (mécanicien), Albert Floch, Pierre l’Helgouarc’h, Jean Lazard, Alexis le Nours.

(1) Coût de construction : 180 000 F (sans le matériel de pêche)

(2) Statistiques établies d’après les données fournies par le mensuel « la pêche maritime », l’hebdomadaire « Le marin » et les quotidiens « Ouest France » et « Le Télégramme ». Elles portent seulement sur le chalutage hauturier et concernent uniquement les quantités débarquées. La qualité des langoustines et du poisson mis en vente  joue aussi un rôle crucial dans le prix de vente, mais elle  n’a malheureusement pas pu être prise en compte ici.

(3) Voir ci-dessous le rapport de mer sur l’accident.

Rapport de mer sur l’accident de 1960. Archives départementales du Finistère, 2054 W 30 :

 
Ce contenu a été publié dans Uncategorized, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

1 réponse à N’Holl Zent

  1. GUILLOU Sophie dit :

    Bonjour
    Je retrouve un autre bateau sur lequel était mon grand-père Pierre L’Helgoualc’h (et non L’Helgouarc’h).
    Encore merci pour votre travail remarquable…….je continue d’explore votre site avec joie!
    Bloavez mad!

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *