Immatriculation : GV 7821, puis GV 302574
Construit au chantier Krebs de Concarneau, il est lancé le 11 décembre 1958. Il est immatriculé en début d’année suivante, le 11 février 1959 et son armement est enregistré le 3 mars. (1)
Caractéristiques : chalutier thonier
- Longueur : 16,45 m
- Tonnage : 45,17 tx
- Moteurs jumelés Baudouin DK4 2×80 remplacés en 1971 ou 1972 par des moteurs jumelés Baudouin DNK6J de 2×160.
- Signal distinctif : TOAF
- Cale réfrigérée : 20 m3
- Couleurs : pavois vert foncé, liseré jaune, coque vert clair. Il a aussi été jaune avec un liseré noir, coque et passerelle vertes.
- Passerelle métallique
- Gaillard avant rajouté (en 1967 au plus tard).
Le « Mousse Bihan IV », nom emblématique de l’armement Bariou, appartient dans un premier temps à Joseph Bariou (2/3 des parts) et Jean Bourdon (1/3). Jean Bourdon en assure le commandement et devient propriétaire unique en mars 1963.
Au chalut, malgré quelques bonnes années, le « Mousse Bihan IV » obtient des résultats légèrement inférieurs à la moyenne des bateaux du port.
Au thon, pêche qu’il pratique systématiquement tous les ans, il lui arrive parfois de se classer dans le groupe des meilleurs thoniers de Saint-Guénolé en nombre de prises annuelles (1959, 1972). Sa meilleure marée date de juillet 1965 avec 3000 thons.
C’est en faisant le thon que le « Mousse Bihan IV » connaît ses plus sérieux problèmes : en septembre 1961, pris dans l’ouragan Debbie, il perd un tangon et en juillet 1970, il casse son mât avant.
Au chalut, le 8 mars 1965 un de ses deux moteurs tombe en panne par très mauvais temps. Le 10 il fait route terre au ralenti dans la tempête avec une porte de passerelle défoncée. Il parvient à rentrer à Douarnenez le 11 (3).
le 5 juin 1965 il engage une fune dans son hélice. Il doit se faire remorquer par le « Gars de la Pointe » jusqu’à Kilronan (Iles Aran) pour réparer. En décembre 1970, il doit à nouveau être pris en remorque, cette fois par le « Mousse Bihan couz » pour rentrer à Saint-Guénolé.
Dans la nuit du 9 au 10 février 1974, Corentin Le Floch, 35 ans, un des marins du « Mousse Bihan IV », disparait à Crosshaven (Irlande).
Le « Mousse Bihan IV » est vendu en mai 1977 à André Monfort de Tréffiagat.
Le 13 mars 1978 vers 22 heures, le « Mousse Bihan IV », que deux marins conduisaient à Camaret, talonne une roche près du Toulinguet, par fort vent de suroît et mer démontée. Les marins parviennent à monter dans le canot pneumatique et à lancer une fusée de détresse. Ils sont rapidement sauvés, mais le chalutier coule pendant la nuit.
Ils ont fait partie de l’équipage : Jean Balch, Robert le Bec, Bernard Bouguéon, René Le Bourhis, Amédée Coic, José Coic, Jean Drézen, Roger Drézen, Corentin Le Floc’h, Gilles Guéguen, André Guirriec, Sylvain le Lay, Laurent Lazard, Maxime Morvan, Corentin Péoc’h, Jean Savina.
(1) Coût de construction : 160 000 F (sans le matériel de pêche)
(2) Statistiques établies d’après les données fournies par le mensuel « la pêche maritime », l’hebdomadaire « Le marin » et les quotidiens « Ouest France » et « Le Télégramme ». Elles portent seulement sur le chalutage hauturier et concernent uniquement les quantités débarquées. La qualité des langoustines et du poisson mis en vente joue aussi un rôle crucial dans le prix de vente, mais elle n’a malheureusement pas pu être prise en compte ici.
(3) Voir ci-dessous le rapport de mer.
Rapport de mer de Jean Bourdon. Archives départementales du Finistère, 2054 W 2 :
Bonjour j’ai une photo du mousse bihan IV sortant du port d’Audierne grée en thonier
Comment faire pour vous l’envoyer
Bonjour
Vous pouvez me l’envoyer en pièce jointe sur mon mail perso mesguen@orange.fr
Merci d’avance.
C. Cadiou
Bonjour,
Je me rappelle de mon oncle Corentin Le Floch. Son corps a été retrouvé plusieurs jours après sa disparition. Je revois encore le Mousse Bihan IV qui rentre dans le port de Saint-Guénolé après qu’il ait récupéré le cercueil de Corentin. Le cercueil était à l’avant recouvert d’un drapeau breton (je crois, je le vois comme ça) et il y avait un monde fou. J’étais là, présent et je n’avais pas encore 10 ans. Ce jour-là mes rêves de devenir marin se sont évanouis à tout jamais. Mon grand-père, présent aussi ne s’en est jamais remis et est parti quelques semaines après, ce grand-père qui m’apprenait à dessiner des bateaux. Il s’appelait Corentin, lui aussi, comme son fils.
50 ans plus tard, ces souvenirs sont toujours aussi puissants et m’ont marqués à tout jamais.
En mémoire à mes deux Corentin.
Bonjour
Notre population de Saint-Gué a été fortement marquée par de nombreux drames de la mer. Un des objectifs de ce site est de les évoquer, sobrement, et de rendre ainsi hommage à ces marins disparus.
Cordialement
Camille Cadiou