L’Ancre de Miséricorde

Immatriculation GV 6874

« L’Ancre de miséricorde » a été construit à Léchiagat et francisé le 21 août 1943.

Caractéristiques : chalutier

  • Longueur 16,48 m
  • Tonnage 25,41 tx
  • Moteur Duplex 100 cv
  • Signal distinctif : TTTJ ; TOIA pour la TSF
  • Couleurs : pavois rouge, coque plus claire.
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L’Ancre de Miséricorde en 1952 (au premier plan). Ed. inconnu

Ancre de miséricorde est un synonyme d’ancre de réserve, c’est aussi le nom d’un roman d’aventure de Pierre Mac Orlan publié en 1941. Il appartient à Jacques Scuiller qui en assure le commandement.

« L’Ancre de Miséricorde » est le pionnier de la pêche au hareng en mer du Nord. Il participe à cette campagne dès décembre 1945 (il est à Dieppe le 3 décembre). En janvier 1946, l’équipage est renforcé par un marin du quartier de Dunkerque (probablement bon connaisseur des lieux de pêche et des techniques) (1). Cette pêche est particulièrement difficile en raison du nombre important d’épaves non signalées qui jalonnent le secteur depuis la bataille de Dunkerque en 1940. Le bateau ne revient qu’en mai à Saint-Guénolé. Il restera fidèle à cette pêche les années suivantes.

Le 1er avril 1948 « l’Ancre de miséricorde » se fait remarquer en rentrant au port par la petite passe en pleine tempête. En été 1948 il repart en mer du Nord avec cinq autres bateaux de Saint-Guénolé, cette fois pour pêcher le maquereau.

En mars 1949 le bateau connait une véritable odyssée qui plonge les familles dans l’angoisse pendant de longs jours. Alors qu’il s’apprêtait à rentrer après une semaine de pêche au maquereau, il tombe en panne de moteur. Il dérive pendant six jours, avec pour seuls vivres quatre boîtes de conserves, quelques kilos de pommes de terre et du maquereau. Le 1er avril enfin,un chalutier britannique le repère et le prend en remorque, non sans mal, jusqu’à Milford Haven (2).

En 1949, l’équipage se compose de Corentin Boëdec, Joseph Calvez, Jules Camus, Marcel Donge, René Drezen, Louis Guénolé (mousse),  Louis Jolivet, Rémy Lautrédou, Nicolas Le Brun, Vincent Le Brun, Pierre L’Helgoualc’h, Jean-Marie Monfort, Corentin Scuiller, Eugène Stéphan, Jean Stéphan, Louis Talbot et Alain Tual (mécanicien).

Début septembre 1953, au début d’une marée de thon, il subit une nouvelle panne ; il est ramené à Saint-Guénolé par le « Mousse Bihan III« . Quelques jours plus tard, pendant la forte tempête d’équinoxe du 20 au 22 septembre, il se trouve en grosse difficulté après avoir été submergé par un paquet de mer qui lui occasionne plusieurs voies d’eau. Après de longues heures de lutte, il parvient, accompagné par un bateau douarneniste, à se réfugier au Port-Rhu. (3)

En 1954, l’équipage devient parrain d’une des trois cloches de la nouvelle église de Saint-Guénolé.

« L’Ancre de miséricorde » a été désarmé en 1954 et démoli à Douarnenez. Sa passerelle a toutefois été conservée et replacée sur le « Marthe et Jacky« , le nouveau bateau de Jacques Scuiller.

(1) Archives départementales du Finistère, 2048 w 214 .

(2) pour plus de détails sur cette odyssée voir le n°84 de Mouez Penmarc’h (décembre 2012)

(3) Cf ci-dessous le rapport de mer établi par Jacques Scuiller.

Rapport de mer sur la tempête de septembre 1953. Archives départementales du Finistère, 2054 W 1.

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3 réponses à L’Ancre de Miséricorde

  1. nicolas biger dit :

    Mon grand-père maternel ,Louis Jolivet m’a souvent conté l’histoire de la dérive.

  2. Madec Eric dit :

    Oui Nicolas , le mien aussi , ils étaient amis , tout comme nous deux 😉

  3. GUILLOU Sophie dit :

    Bonjour!
    Grâce à vous, j’ai pu trouver l’histoire de mon grand-père Pierre L’Helgoualc’h sur le naufrage de l’ancre de miséricorde! Je l’ai partagé avec le reste de la famille!
    Un très grand merci !

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