Immatriculation : GV 7901
Construit au chantier Léon Gléhen de Pont-l’Abbé il est lancé le 11 juin 1960. Le lancement est tout à fait particulier, c’est en effet la première fois en France qu’un bateau est lancé avec le moteur en marche en fonctionnement normal. Son armement est enregistré le 20 juin (1).
Caractéristiques : chalutier thonier
- Longueur : 16,40 m
- Tonnage : 48,77 tx
- Moteur Baudouin DNK6 de 160 cv, puis 200 cv (hiver 1965-1966)
- Signal distinctif : TMKX
- Cale réfrigérée : 43 m3
- Couleurs : pavois bleu, coque blanche, passerelle blanche.
Le « Scoubidou » appartient à son patron François Hélias (1912-2000) pour 2/3 et à son constructeur Léon Gléhen pour 1/3. François Hélias était jusqu’alors patron de « L’Aiglone ». Il devient propriétaire unique en septembre 1964. Le scoubidou est un loisir créatif très populaire à l’époque, apparu en France à la fin des années 50.
Au chalut, « Scoubidou » obtient des résultats proches de la moyenne des bateaux de Saint-Guénolé, légèrement supérieurs de 1962 à 1966, légèrement inférieurs en 1961 et en 1967-1968. Sa meilleure marée date de mars 1965 avec 9 tonnes.
A la pêche au thon, le « Scoubidou » est un bateau très innovant, car en dehors des lignes classiques, il est équipé de « lignes américaines » et de palangres flottantes « japonaises ». Pour cela il dispose de tangons renforcés et d’un treuil spécialement conçu. Si sa première saison est moyenne, le bateau se rattrape les années suivantes. Il atteint une première fois le seuil des 3000 prises en juillet 1962, il fait mieux en juillet 1965 avec 3400 thons et en 1967 il pêche encore 3200 thons en juillet et 3100 en août. Il dépasse à plusieurs reprises les 7000 pièces annuelles : 7600 en 1962, 8150 en 1964 (seuls « Gloria Maris » et « Yves Ollivier » font mieux), 7600 en 1967, 7400 en 1968 (seuls « Koroller ar Mor » et « Gars de la Pointe » font mieux). Même s’il n’a jamais battu de records, il peut être considéré par sa régularité comme un des meilleurs thoniers des années 60.
A ses débuts, en juin 1960, alors que toute la profession attend de voir son comportement et ses résultats au thon, il choisit d’aller pêcher le sonneur à la palangre flottante, une activité nouvelle à Saint-Guénolé, parfois très rémunératrice. Ce premier voyage s’avère décevant. « Scoubidou » désarme fin juillet et repart immédiatement pour le thon, mais c’est trop tard pour faire une bonne saison.
En septembre 1961, il est pris avec une partie de la flottille thonière de Saint-Guénolé dans l’ouragan « Debbie », il rentre au port avec un tangon en moins.
François Hélias termine sa carrière en 1967 et confie la barre à un jeune patron, André Bodéré, qui avait débuté comme mousse à ses côtés sur « l’Aiglone ». Il se fait construire un canot pour sa retraite, qu’il va appeler « Scoubidou ».
Le « Scoubidou » est désarmé le 14 octobre 1969 et vendu en Irlande.
Ils ont fait partie de l’équipage : André Bodéré, Jos Cadiou, André Cotonéa, Eugène Faou, François Gourlaouen.
(1) Coût de construction : 200 000 F (sans le matériel de pêche)
(2) Statistiques établies d’après les données fournies par le mensuel « la pêche maritime », l’hebdomadaire « Le marin » et les quotidiens « Ouest France » et « Le Télégramme ». Elles portent seulement sur le chalutage hauturier et concernent uniquement les quantités débarquées. La qualité des langoustines et du poisson mis en vente joue aussi un rôle crucial dans le prix de vente, mais elle n’a malheureusement pas pu être prise en compte ici.