Forn

Forn = four. Forn est un emprunt au latin « furnus ».

[Poazh] = cuit

[Ti forn], ty forn, [ti poazh], ty poas, ty poes, ty pois = maison à four.

Les fours sont apparus dans le Cap Caval pendant le Moyen Age. Ils ont été édifiés par les seigneurs locaux qui percevaient des taxes lors de leur utilisation, d’où l’appellation fours banaux. Ces taxes ne semblent plus être en vigueur à Saint-Guénolé à la veille de la Révolution, car leur suppression n’est pas exigée dans le cahier de doléances de la paroisse de Beuzec, contrairement à celle des moulins banaux.

Le cadastre de 1833 montre que tous les villages de Saint-Guénolé possédaient une ou plusieurs maisons à four. Il n’en reste plus aucune aujourd’hui. Henri Goardon a décrit l’usage de ces fours dans le Cap Sizun ; on peut imaginer que les pratiques étaient assez similaires à Saint-Guénolé :

« Dans tous les hameaux, il y avait un four commun à trois ou quatre familles. On ne faisait du feu qu’une fois par semaine. Chacun faisait du feu à tour de rôle en y brûlant une dizaine de fagots d’ajonc. Tous les voisins apportaient leur pâte, qu’on mettait au four, après en avoir sorti la braise. »

Les cendres du four servaient ensuite à blanchir le linge (1). Ces fours ruraux furent peu à peu abandonnés entre la fin du XIXe et 1914. La population de Kergarien commença à avoir recours à un professionnel dès les années 1850 : le fournier Jean Briec, et dans les années 1880 apparurent les premières boulangeries : Bodéré à Kergarien, Auffret et Larnicol au port.

Ile Fougère

« Parc an ty forn » (1833, 3P159 3, cadastre)Toponyme de l’Ile Fougère

Cette maison à four était encore en activité en février 1904, lors du raz-de-marée de février. Dans le bilan officiel des dégâts occasionnés par l’inondation, son propriétaire Henri Rioual signale des avaries dans la « maison de four » et mentionne la perte de bois pour le four (2).   

Kerameil

« Jardin ar forn » (1833, 3P159 3, cadastre) Toponyme de Kerameil

Il s’agit ici du four accolé au manoir de Kerameil, côté ouest.     

Kerbervet

« Tenue du ty poes » (1728 ; 4E214 199) Toponyme de Kerbervet

Ce champ se trouve à Kerbervet, il jouxtait probablement le four du village. Le four n’apparaît plus en 1833, la parcelle non plus d’ailleurs. Localisé à l’ouest du village, il correspond probablement à une partie de la parcelle notée Coty en 1833.   

Kergarien

« Liors forn » (1833, 3P159 3, cadastre) ; « Liors ty poas »  (1739, B472) ; « Liors an ty poas »(1833, 3P159 3, cadastre) ; « Parc an ty poas » (1833, 3P159 3, cadastre) ; « Parc-an-ty-Poës » (1843, 4 E 205 382) Toponymes de Kergarien

La maison à four de Liors forn figure sur le cadastre de 1833, elle se trouvait juste à côté de la chapelle Saint-Fiacre. An ty poas se situait un peu plus loin, au nord-ouest de l’intersection de la Rue Joliot-Curie et de la Venelle du Commandant Charcot. Une troisième maison à four est dessinée sur le cadastre de 1833, elle se trouvait à quelques mètres de la Tour carrée, côté nord. Il existait encore une maison à four à Kergarien, dans le hameau de Beauregard, au sud de la Rue Molière, mais elle était déjà ruinée en 1749 (3).    

Kerouil

« Parc forn » (1833, 3P159 3, cadastre) Toponyme de Kerouil

Le four en question figure sur le plan de 1833. En position centrale, juste à côté du puits, il était idéalement placé. Une autre maison à four est dessinée sur ce plan cadastral, elle semble dépendre du manoir de Kerouil. Une troisième y figure rue Lucien-Larnicol côté nord, non loin de la croix de Kerouil et une quatrième au nord du village, à la limite du Menez.     

Méheut, Mathurin – Le four démoli, St Guenole

Kervédal

« Par ty forne » (1804, 60J37) ; «A dréon ar forn » (1830, 60J30) Toponymes de Kervédal

Le cadastre de 1833 indique un four à l’entrée ouest de Kervédal et deux autres fours côté est : un près du menhir couché et le second de l’autre côté de la route de Pors Carn. Le four de la « tenue Diascorn » est ainsi décrit en 1805 :

« maison à four au midi de l’aire construite de simple maçonne, couverte de paille et roseaux, ouvrant d’une porte en grosse taille et d’une petite fenêtre du levant sur le port à frambois ayant la dite maison, qui à son four à son pignon du nord, de longueur à deux costières neuf mètres vingt-six centimètres, de largeur en dedans à deux pignons quatre mètres cinquante centimètres et de hauteur hors terre deux mètres. » (4)

Les trois fours de Kervédal en 1833. Archives départementales du Finistère, cadastre de 1833.

Un quatrième four se trouvait dans la « tenue Soubly » , il était déjà en ruine en 1804 (5) et n’est même plus mentionné en 1828.     

Kervilon

« une ruine de four et maison à four » (1769, B472) « Ty pois » (fin XVIIe, 60J36) « Parq-ty poes » (1832, 60J31) Toponymes de Kervilon

Une seule maison à four est représentée à Kervilon sur le cadastre de 1833. Ty pois aussi appelé « lieu de Lamandé » était déjà ruiné à la fin du XVIIe.

Autres

« Basse ar voarn » (témoignage oral, XXe s.) Toponyme nautique.

Basse ar voarn = la basse du four est une basse du Stouic, au nord d’Enes hanter vare.

(1) Goardon, Henri .- Moeurs et coutumes du Cap-Sizun au début du XX e siècle .- BSAF, 1974.- Pp. 222-279 : ill.

(2) Archives départementales du Finistère, 1 M 502

(3) Archives départementales du Finistère, B 472

(4) Archives départementales du Finistère, 60J37. Un port à frambois est un tas de fumier.

(5) Archives départementales du Finistère, 60J37

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