Mab Mousse Bihan

Immatriculation : GV 7196

Construit au chantier Baltès à Léchiagat (1), il est francisé le 29 juin 1948

Caractéristiques : chalutier

  • Longueur : 15,58 m
  • Tonnage : 30,37 tx
  • Moteur Baudouin de 75/100 cv, remplacé plus tard par un moteur de 120 cv.
  • Signal distinctif : TMVN
  • Cale réfrigérée : 24 m3
  • Couleurs : bleu foncé en haut, bleu clair en bas, avec une bande rouge. La passerelle est bleu clair.
Jean c227353 (extrait)
« Mab Mousse Bihan » ; carte postale Jean n°227353 (extrait)

Comme tous les bateaux dont le nom contient « Mousse Bihan », le « Mab Mousse Bihan » est armé par un membre de la famille Bariou, ici Pierre-Jean, jusqu’alors à la barre du « Mousse Bihan II ».

Après avoir commandé le « Mab Mousse Bihan » jusqu’en 1950, Pierre-Jean Bariou retourne sur le « Mousse Bihan II ». Lucien Lucas lui succède sur le « Mab Mousse Bihan » puis Sébastien Séven en 1953. Le 29 janvier 1956, Sébastien Séven rachète le bateau qu’il commandera jusqu’en 1964.
Le « Mab Mousse Bihan »  pratique les pêches saisonnières : maquereau de dérive au printemps, thon en été, c’est d’ailleurs un des premiers bateaux du port de Saint-Guénolé armé au thon. Le reste de l’année il se consacre au chalut.

En été 1950, il tente avec le « Mousse Bihan III« , une expérience de pêche au thon à l’appât vivant, technique inconnue jusqu’alors dans la région. Le bateau a auparavant été modifié au chantier Krebs de Concarneau, pour y incorporer des viviers. Après avoir rapidement renoncé et s’être mis au chalut, il repart pêcher le thon en toute fin de saison, vers le 20 octobre.

Le 29 mars 1951, vers 19h40, à 85 milles à l’ouest de Penmarc’h, un gros paquet de mer couche le « Mab Mousse Bihan ». Au bout d’un long moment, il finit par se redresser, mais le pont est dévasté : il a perdu ses 182 filets et tout le matériel qui y était entreposé. Heureusement que le moteur n’a pas été endommagé ; par contre le poste arrière et le poste du moteur sont complètement chamboulés, la radio est hors d’usage, le mât avant a travaillé et la passerelle a beaucoup souffert, vitres cassées et portes en partie arrachées. Il n’y avait pas de marins sur le pont, mais Lucien Lucas, dans la cabine, a passé près d’une minute dans l’eau (2). Le bateau avait déjà perdu presque tous ses filets 15 jours plus tôt.

Le 21 avril 1952, trompé par l’obscurité, il talonne une roche près de Men Scoedec. Il s’en sort bien, mais l’accident aurait pu être très grave. Fin février 1955, il perd son mât arrière dans la violente tempête qui sera fatale au maquereautier douarneniste « Le Galant passeur » dans les parages de la Grande Sole. Fin octobre 1958 il ramène un moteur d’avion dans son chalut ce qui occasionne plusieurs avaries sur le bateau et l’oblige à rentrer au port.
Parmi ses meilleures pêches, signalons 2450 thons et bonites en septembre 1955 et 2500 thons de juillet 1957. Cette année là il réussit une campagne thonière exceptionnelle, se classant parmi les tout premiers thoniers du port. 1957 fut d’ailleurs une excellente année pour le bateau, car avant cette réussite au thon, il avait réalisé une très bonne campagne maquereautière avec plus de 70 tonnes.

Le 24 novembre 1959, au large de Belle-Ile, le « Mab Mousse Bihan » ramène une énorme palanquée de chinchards, tellement lourde que le mat avant se brise et que la poche du chalut cède, libérant ainsi tous les poissons.

En fin de carrière il est enregistré comme chalutier côtier, mais il pratique toujours le maquereau (maintenant à la mitraillette) et se mue en sardinier à la belle saison. En 1962-1963 il tente une expérience innovante de chalutage en bœuf avec le « Cénacle ».

Le « Mab Mousse Bihan » participe en novembre 1964 au dégagement de l’épave du chalutier guilviniste  « Va en paix » qui obstruait la passe de Saint-Guénolé ; il est ensuite désarmé. Il est vendu en octobre 1966 et quitte Saint-Guénolé pour le quartier de Paimpol où il subit des transformations, avec en particulier la pose d’une nouvelle passerelle placée à l’avant.

L’équipage d’origine du « Mab Mousse Bihan » est composé des frères Bouguéon (Alain et Jean), Joseph Carrer, Alain Faou, Pierre Guéguen, Nonna Savina, Robert Sinou, Corentin Stéphan, Louis Tanniou et son neveu Nonna Tanniou.

Parmi les marins qui ont travaillé par la suite sur ce bateau, j’ai retrouvé les noms suivants : Jean Carval, Ambroise Coïc, Paul Fontaine, François Gourlaouen, Jean Guéguen, Joseph Guénolé, Louis Guénolé, Raymond Guirriec, Roger Jolivet, Sylvain le Lay, Sylvain Ollivier, Jean le Pape, Lucien Riou, Pierre Stéphan, Jean Tanneau, Léon Tanneau… (3)

(1) Coût de construction : 47 200 F (sans le matériel de pêche)

(2) Cf plus bas le rapport de mer de Lucien Lucas.

(3) Liste non exhaustive établie en grande partie d’après les documents de la série 2060 W des Archives départementales.

Rapport de mer de Lucien Lucas (tempête du 29 mars 1951). Archives départementales du Finistère, 2054 w 1.

Ce contenu a été publié dans Bateaux, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *