Immatriculation : GV 7440
Construit au chantier Jules Loussouarn de Léchiagat (1) ; son armement est enregistré le 20 juin 1952.
Caractéristiques : chalutier thonier
- Longueur : 16,26 m
- Tonnage : 35,61 tx
- Moteur Baudouin de 120 cv qui sera remplacé plus tard par un Baudouin de 160 cv.
- Signal distinctif : TOXI
- Cale réfrigérée : 3 m3
- Couleurs : pavois bleu foncé et coque bleu clair, séparés par une liseré rouge. La passerelle est bleu foncé avec juste une touche de blanc au niveau des vitres.
Le « Tante Corentine » est construit pour Etienne Le Brun. Ce tout jeune patron de 27 ans, possède déjà une solide expérience à la barre du « Vincent Michèle » depuis 1947. En janvier 1954, Etienne le vend à son jeune frère Ferdinand (24 ans) et prend le commandement du « Fils de l’océan ». Ferdinand Le Brun restera aux commandes du « Tante Corentine » jusqu’en 1967.
Après une petite expérience de pêche au maquereau de dérive – il ramènera tout de même 22 tonnes fin avril 1953 – le « Tante Corentine » se tourne rapidement vers le chalut hauturier. On peut même dire qu’il est un des premiers chalutiers-thoniers « classiques » du port. Au thon, il se distingue dès sa première année avec une pêche de 2100 thons en septembre 1953, pêche qu’il réédite en août 1954.Il fait encore mieux en octobre 1955 avec 2400 thons et bonites.
En 1954, il est le premier hauturier de Saint-Guénolé à dépasser les 50 tonnes annuelles à la criée de Concarneau. Il réalise sa meilleure saison au chalut en 1956 avec 8,7 tonnes de moyenne mensuelle, ce qui le classe au troisième rang de la flottille de Saint-Guénolé. C’est également en 1956 qu’il fait sa meilleure marée avec 12,6 t. débarquées en avril à Concarneau, plus fort tonnage des bateaux de Saint-Guénolé en 1956. Ses résultats commencent à décliner en 1959 tout en se maintenant juste au dessous de la moyenne des chalutiers du port.
En difficulté le 22 avril 1957, il est secouru par le « Capitaine de Vaisseau Richard », le bateau de sauvetage de Saint-Guénolé.
Le 4 septembre 1960, il connait un évènement dramatique : il perd un de ses matelots, Gustave Cossec, 44 ans, marié et père de trois enfants.
En 1967, Ferdinand Le Brun fait construire un nouveau bateau, qu’il nomme avec humour « Fils de la Tante ». Le « Tante Corentine » est désarmé en septembre 67. Il repart en juin de l’année suivante pour le thon, avec son nouveau propriétaire, Rémy Plouhinec, à la barre et Albert Boënnec comme matelot expert. Racheté par Mme Priol en juin 1969, il fait une dernière campagne thonière au Guilvinec, sous le commandement de Joël Le Goff. Il est désarmé le 7 octobre 1969. Il restera amarré plusieurs mois devant la place du marché avec quatre autres chalutiers-thoniers désaffectés avant d’être vendu en Irlande fin 1971.
Ils ont fait partie de l’équipage entre 1952 et 1969 : Pierre Bodéré (mécanicien), Albert Boënnec, Gustave Cossec, Joseph Garrec, Nonna Lucas, Jean Nédélec, Nonna Savina, Albert Stéphan, Marcel Stéphan, Louis Tanniou (3).
(1) Coût de construction : 180 000 F (sans le matériel de pêche).
(2) Statistiques établies d’après les données fournies par le mensuel « la pêche maritime », l’hebdomadaire « Le marin » et les quotidiens « Ouest France » et « Le Télégramme ». Elles portent seulement sur le chalutage hauturier.
(3) liste non exhaustive.