la Caline

Immatriculation : GV 7497

Construit au chantier Jules Loussouarn de Léchiagat, il est francisé le 28 mai 1953.

Caractéristiques : chalutier thonier

  • Longueur : 16,20 m
  • Tonnage : 36,95 tx
  • Moteur Baudouin 120 cv, remplacé par un Baudouin de 160 cv en 1961. Ce deuxième moteur sera récupéré et installé sur le « Gi An Ka » en 1968.
  • Signal distinctif : TKIT
  • Cale réfrigérée : 8,5 m3
  • Couleur : blanc dans un premier temps, puis pavois vert, liseré rouge et coque blanche, passerelle verte.
cp Réma b2243 (extrait)
« La Caline », carte postale Réma n°2243 (extrait).

« La Caline » (1) est le sister-ship de « La Chaumière du pêcheur« . Il appartient à deux beaux-frères, armateurs à parts égales : Louis Le Brun, le patron et Jean Stéphan, le mécanicien. En juin 1961, Louis Le Brun devient propriétaire unique. « La Caline » fait partie de la première génération de chalutiers-thoniers.

En août 1954 il ramène 2400 thons, ce qui constitue la deuxième meilleure pêche de l’année.

En 1954, il pratique encore la pêche au maquereau au printemps, mais dès 1955 il opte pour une alternance chalut-thon. Certes il hésite encore à partir au nord à la mauvaise saison, mais globalement cette nouvelle stratégie de pêche est adoptée. Il obtient d’ailleurs de bons résultats au chalut, en particulier en 1955 et surtout en 1956 où il atteint 5,9 tonnes de moyenne par marée, ce qui fait de lui le quatrième chalutier du port. Par la suite ses résultats faiblissent nettement.

Tonnage moyen par marée de chalut (2)

Lors de la campagne thonière fin août 1957, le bateau doit rentrer d’urgence, un des marins, Charles Jolivet, ayant sérieusement été atteint à l’œil gauche par un filin d’acier.

Le 21 janvier 1964 il se retrouve en panne complète de moteur sur le banc de Smalls. Il fait appel au « Tante Corentine » qui le prend en remorque jusqu’à Douarnenez.

« La Caline » est désarmé en janvier 1968 et remplacé par le « Gi An Ka ». Amarré pendant plusieurs mois devant la place du marché avec quatre autres chalutiers désaffectés, il est englouti sous les remblais du terre-plein du port en janvier 1973.

cp sn (extrait)
« La Caline » désarmé , au fond du port. Carte postale, éditeur à identifier.

Parmi les marins qui ont travaillé sur ce bateau, j’ai retrouvé les noms de Xavier le Bihan, Corentin Boëdec, Louis le Brun, Joseph Camus, Jean Carrot, Noël Fontaine, Jean Claude Herlé, Charles Jolivet, Célestin le Lay, (x?) Loussouarn, Lili Nignon, Jean Stéphan (mécanicien)…

(1) Le nom du bateau s’écrit sans accent circonflexe sur le a.

(2) Statistiques établies d’après les données fournies par le mensuel « la pêche maritime », l’hebdomadaire « Le marin » et les quotidiens « Ouest France » et « Le Télégramme ». Elles portent seulement sur le chalutage hauturier.

 
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8 réponses à la Caline

  1. Franck Le Lay - Balenci dit :

    bonjour Camille
    La photo en infra illustre bien mon commentaire concernant « la Caline » et 4 autres bateaux « la chaumière du pêcheur », la « tante Corentine », le « fils de l’ océan », et le « men hir » ( pour moi ces malamoks en bois étaient de sexe féminin ou masculin selon leur nom, car ils avaient une âme et une personnalité )
    A l’ automne 1969 ces 5 malamoks thoniers-chalutiers, après leur désarmement ont été ancrés, perpendiculaires au quai de la place du marché. L’ été 1970 ils étaient toujours là, avec les enfants de ma génération, on montait jouer dedans à marée haute….souvenirs, souvenirs .
    Y’ a beaucoup de photos carte postale et photos privées de l’ époque, montrant « la Caline » et ses 4 autres collègues, au repos dans ce cimetière de bateaux improvisé. Mon copain d’ enfance Bernard Bouguéon m’ en a transmise une, je ne la publie pas sans son autorisation.
    Ensuite La Caline a fini échouée, ensablée, enrochée tout au début du port, tout au début de l’ ancien quai, avant sa démolition…Il y a un article du Télégramme de l’ époque annonçant sa démolition( 1970 ou 1971 ) Ce qui me rendait triste, tellement j’ aimais ces bateaux. Mais le souvenir de ces 5 là demeure intact, plus de 45 ans après je les revois comme si c’ était hier.
    Nostalgie d’ une époque qui ne reviendra plus, même si le métier à bord de ces malamoks était dur, pénible et dangereux.

    Franck d’ Ajaccio
    * j’ ai une autre anecdote concernant la Caline, que je vais joindre en commentaire

  2. Franck Le Lay - Balenci dit :

    la Câline avec un accent circonflexe, bonjour Bernard, si tu as des photos de l’ époque de ces 5 bateaux désarmés, ancrés près de l’ ancienne place du marché, vas y, publie les!
    Avec ce bétonnage anarchique, leurs hangars et leurs entrepôts, depuis 30 ans, ils ont enlaidi le port de St Gué qui n’ a plus son charme d’ autrefois.

  3. admin dit :

    Merci Frank pour les précisions sur la fin de ces cinq chalutiers-thoniers. Pour les noms des bateaux j’ai choisi arbitrairement le genre masculin, sauf quand l’article « la » figure dans le nom officiel (ex. « La chaumière du pêcheur »), mais c’est juste pour une question d’efficacité et de cohérence entre les différents articles.
    Sinon tu fais bien d’attirer mon attention sur l’accent de câline : après vérification du registre matricule de 1954, le nom est écrit sans accent, il faut donc écrire « la caline », tant pis pour l’orthographe… Je vais corriger ça quand j’aurai un moment.

  4. Franck Le Lay - Balenci dit :

    bonjour Camille, bonjour Bernard

    Avant de publier mon anecdote sur la Caline…tu sais Camille, ceux qui me lisent, pouraient dire que je pinaille sur des points de détail, et ils n’ auraient pas tort…
    Il m’ arrive lorsque je ne me suis pas bien relu de laisser trainer des fautes d’ orthographe, et de grammaire, mais en fin de compte ce n’ est pas si important que cela, mais autant bien écrire
    Ce qui est par contre important, c’ est de témoigner de cette époque où la vie de marin pêcheur était difficille, elle l’ est toujours dailleurs, mais la pêche y était florissante, une véritable ressource économique pour le pays bigouden…Mon grand père, mes grands oncles, mes oncles, embarqués à St Gué sur ces bâteaux et aussi toute la communauté des marins pecheurs que j’ ai cotoyé, durant ces années 60 et 70 étaient, surtout à mes yeux d’ enfant et d’ adolescent, des HEROS. Ton père et mon copain Bernard, en faisaient également partie. Des héros par leur courage …et surtout par leur contribution a faire vivre économiquement, un pays ( le pays bigouden )… On l’ a souvent répété : un seul emploi de marin embarqué sur un bateau de pêche, produisait quelques emplois à terre
    Alors à travers mes commentaires, je ferai en sorte qu’ on ne les oublie pas, comme toi tu le fais si bien Camille, en ayant eu cette super idée d’ avoir créé ce site…..
    Et lorsque je dis « la » Caline , « la » fiancée des mers , « la » petite Jacqueline , « la » Suzette et Monique , etc….je parle de ces bateaux comme j’ en ai entendu en parler par les marins à l’ époque ( mais cela n’ est qu’ un détail )
    Je n’ ai aucun document, aucun article de journal, pour évoquer les bateaux, et les marins…de cette époque. Mais rien que ma mémoire ( visuelle et auditive, notamment lorsque j’ écoutais les vacations sur radio Conquet avec ma famille) et… ma sensibilité …..
    Franck d’ Ajaccio

  5. Franck Le Lay - Balenci dit :

    QUAND LA CALINE VINT UN JOUR SE BAIGNER A LA PLAGE DE LA JOIE

    Toi Camille, qui recherche des anecdotes vécues à propos des bateaux de pêche de Saint – Guénolé, celle là n’ est pas banale, encore que…
    Je voulais en parler dès le mois d’ août dernier lorsque tu as sorti ton article sur ce bâteau. Mais je ne voulais pas en faire de trop, et puis voilà donc…
    Alors…ça s’ est passé au mois d’ août, ça j’ en suis certain, de l’ année 1965 ou 1966 ?, j’ avais donc 8 ou 9 ans,
    Je suis en famille à la plage de la joie, et avec les copains…et copines, voisines du lotissement « Cité de la joie », cette plage notre terrain de jeux à 300m de chez nous…Nous sommes à pleine marée haute (c’ est important).
    Il fait très chaud en cette journée d’ août ( pas autant qu’ en Corse…) , mais ça cogne bien
    En plus des joies de la plage, à l’ époque où tout le monde se connaissait, il y avait le spectacle quotidien des chalutiers côtiers qui rentraient de la marée du jour vers 16h. Aussi, des thoniers qui rentraient ou appareillaient pour de longues marées, superbes à regarder naviguer avec leurs tangons complètement déployés.
    Justement celui qui apparaillait à ce moment, avait ses perches à moitié déployées, pourquoi ?
    Curieusement, à peine sorti de la passe, au lieu de faire cap vers le large, nous l’ avons vu avant Men Scoedec, virer sur babord à 180°, et s’ engager dans l’ étroit chenal bordé, par les dernières roches de Krugen à son babord , et ceux de la barre rocheuse qui ferme la grêve de la Joie *, sur son tribord.
    Et à partir de ce moment tous les regards sont tournés vers ce thonier peint en vert et blanc que je ne connaissais pas, à ce jour. « C’ est la Caline » me dit un copain. «comment dis tu.., la cabine ?»« mais non la Caline, c’ est son nom innocen’»

    Engagée là où le fond est sableux, La Caline s’ est rapprochée le plus près possible du bord de la plage, à la limite que lui permet son tirant d’ eau. On jette les ancres, et on la maintient tout en la laissant dériver un peu…
    L’ équipage de la Caline, met son canot annexe à l’eau, un homme monte à bord le rapproche du bord de la plage à la godille, l’arrière du canot est relié à la Caline par une corde que l’ on laisse aller, mais qui est maintenue par un marin près du bastingage.
    Il y avaient un groupe d’ hommes et de femmes qui sur le rivage, attendaient le canot….Et là mes souvenirs sont un peu plus flous… Je me rappelle toutefois avoir vu hisser des colis à bord, avoir vu un 2è marin monter à bord du canot et regagner le bord du thonier.
    Une fois les 2 hommes et le canot récupérés, à son bord, la Caline recule, relève ses ancres….vire sur elle-même, fait route inverse et regagne le large, et déplie complètement ses perches et disparait à l’ horizon.
    C’ était l’ attraction , le spectacle du jour…. Dont je n’ ai jamais eu l’ explication….
    Un marin de l’ équipage, avec des colis et ses bagages, qui n’ avait pas pu être présent sur le quai au moment du départ, et que l’ on aurait récupéré à la va-vite à la plage de la Joie ….Pour moi c’ est l’ explication que je donne, faute d’ en avoir su les raisons véritables….
    J’ aimerais savoir s’ il existe des personnes présentes ce jour là, à la plage, et qui se rappellent de cette anecdote, et donc, j’ aimerais aussi qu’ elles témoignent si elles s’ en souviennent ..Car c’ est bien du vécu, je ne suis pas mythomane pour le coup…

    D’ où mon attachement pour ce bateau que je cherchais à chaque fois, lors de mes promenades au port, s’ il était à quai…et je suis monté dedans lorqu’ il était désarmé…

    Alors étant gamin , je suis allé chercher dans le dictionnaire la signification du mot câline . J’ ignore qui a eu l’ idée de baptiser ce chalutier ainsi, mais c’ est bien vu……..Celui là, devait être un sentimental toujours, ou alors un homme ayant connu ou vécu avec une femme câline qui lui faisait des câlins…..

    Qu’ en penses tu de cette histoire Camille? A t-elle été retranscrite dans un journal local, en aout 1965 ou 1966?

    Cordialement
    * qui s’ appelle comment déjà?

  6. admin dit :

    Bonjour Franck

    Je n’ai rien trouvé dans la presse concernant cette anecdote sur « la Caline ». Sinon, c’est Men Dreo qui fait face à Krugen, avec plus loin la pointe rocheuse de Beg ar ranvet.
    Si tu as des anecdotes sur ces trois bateaux de 1956, tu peux aussi me contacter directement sur mon adresse mail : mesguen@orange.fr.
    Cordialement
    Camille

  7. Franck Le Lay - Balenci dit :

    bonjour
    Je connais ton mail, pour l’ avoir déjà utilisé, là pour le coup , j’ ai préféré la raconter directement sur le site…après avoir quand même,longtemps hésité…Surtout pour faire réagir les rares personnes présentes ce jour là …et qui s’ en souviennent après coup…
    Pour moi ce n’ était pas banal, surtout vu avec mes yeux d’ enfants……De temps à autre les canots et les ligneurs venaient à la grêve de la Joie étant donnée leur petite taille, mais un hauturier de 16m, ça je ne l’ ai vu qu’une seule fois.
    J’ essaye d’ y mettre un peu d’ humour, notamment par le titre choisi, pour raconter cette histoire.
    J’ espère que cette époque 1945 – 1980 est perçue comme importante par la population de St Guénolé, pour que l’ on en reparle. Pour moi les années 1960 -1980 à St Gué c’ était le paradis, aussi et surtout parce c’ était lié à mon enfance et mes jeunes années. Les gens travaillaient dur, mais y vivaient heureux pour la plupart.
    Cordialement
    Franck

  8. Franck Le Lay - Balenci dit :

    bonjour
    J’ ai eu récemment par Bernard (Bouguéon), une explication très probable à cette anecdote..qui est peut être pas si exceptionnelle.
    Tout simplement à l’ époque, la famille du patron armateur de « la Câline » habitait la grande maison entre la route et le lotissement Cité de la joie, à la hauteur de ce qui n’ était pas encore l’ hôtel Sterenn en bordure de plage.
    C’ est environ à la latitude de cet hôtel et du cinéma que ce thonier est venu mouiller à la plage de la Joie, là où le fond est sableux.
    Donc probablement, un marin de l’ équipage, du matériel ou des vivres , qui n’ avaient pu être embarqués sur le port au moment de l’ appareillage, et que l’ on aurait récupérés à la plage.
    C’ était en tout cas l’ attraction, le spectacle de cet après midi d’ été où la plage était très fréquentée.
    bien a vous
    Franck

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