L’hôtel Continental a été créé au plus tard en 1917 (1) par Marguerite Mazo de Plomeur (1888-1967) et son jeune frère Noël (1894-1942). Leurs parents tenaient un commerce à Beuzec, qui faisait auberge, boulangerie, alimentation et débit de boisson.
L’hôtel s’ouvrait sur la gare de Saint-Guénolé. L’autre façade donnait rue de la Joie, presque face à l’école. Les Mazo possédaient aussi deux salles côté sud, qu’ils avaient aménagées en salle de danse (330 m²) et en garage avec atelier de mécanicien (200 m²). En 1939, le rez-de-chaussée était composé de deux chambres et d’une cuisine réservées aux propriétaires ainsi qu’un débit de boisson. L’hôtel comptait huit chambres sans eau courante dans les étages. Le prix de la chambre était fixé à 15 F. Dès le 23 juillet 1940, la salle et le garage furent réquisitionnés par les occupants. Ils en firent une écurie et transformèrent le jeu de boules en fosse à fumier. Un mois plus tard les chambres furent elles aussi réquisitionnées.
En janvier 1942, la réquisition de la salle de danse prit fin. En effet, Saint-Guénolé allait devenir paroisse et l’évêché jugea que ce local pourrait servir provisoirement d’église. Les Allemands continuèrent à occuper plusieurs chambres jusqu’en été 1944, cohabitant pendant quelques mois, à partir de juin 1942, avec trois familles évacuées de la zone de Pors Carn.(2)
Après le décès de Noël Mazo en décembre 1942 et l’occupation allemande, l’activité hôtelière périclita rapidement.
(1) L’activité commerciale a débuté fin mai 1912, mais ce n’était peut-être pas encore un hôtel à l’époque.
(2) Archives départementales, 172 WP 670 2