Gare

La gare de Saint-Guénolé, carte postale Villard.

La ligne de chemin de fer à voie étroite reliant Pont-l’Abbé à Saint-Guénolé fut ouverte le 4 juillet 1907. La gare du terminus construite par la coopérative ouvrière l’Abeille de Pont-l’Abbé, était bâtie à la limite du Silinou. Les ingénieurs des Ponts et chaussées avaient en effet choisi un itinéraire complètement inédit pour pénétrer dans Saint-Guénolé : venant du nord de Kérity le train traversait de part en part le marais de la Joie entre Kersuluan et le Silinou.

« On l’aimait bien le petit train, le « tren bihan », le « tren birinik » comme on l’appelait aussi, par opposition au « tren karotez » (le train carottes), celui de Pont-l’Abbé à Pont-Croix, le « Transbigouden » comme on l’appelait encore, par affectueuse dérision. Les dénominations familières ne manquaient pas pour la ligne Pont-l’Abbé – Saint-Guénolé, 17km900 en tout et pour tout. On l’aimait bien parce qu’il faisait partie du paysage, qu’il accompagnait les rythmes et les rites des jours et des saisons, qu’il arborait un visage bon enfant, familier. Il rassurait… (1) »

Sans titre

Très vite concurrencée par la route, la voie du « tren birinik » fut fermée une première fois le 1er janvier 1939. Elle fut rouverte pendant la guerre, en 1942. En raison du poids économique du Pays bigouden elle continua à fonctionner après la fermeture des autres lignes du réseau départemental en 1946, mais seulement pour les marchandises. Pour aller à la capitale bigoudène il fallut désormais avoir recours aux cars Le Rhun ou à ceux de la « Régie ». Le 2 novembre 1947 la ligne Pont-l’Abbé – Saint-Guénolé fut mise en voie normale, permettant ainsi la venue de wagons frigorifiques presque jusqu’au port , mais ce changement ne fit que retarder l’échéance : par trop déficitaire, la ligne fut définitivement supprimée le 29 juin 1963.

La Ville de Penmarc’h décida d’acheter la totalité de l’assiette de l’ancienne voie ferrée située sur le territoire de Saint-Guénolé en juillet 1965. La gare fut détruite en mai 1973 et remplacée par un « Mille-club (2)»  en juillet.

Aujourd’hui, le « Mille-club » a disparu à son tour et la seule trace qui subsiste du « tren birinik » consiste en une agréable piste cyclable (3) qui permet de se rendre à Kérity ou à Saint-Pierre à travers les marais.

(1) Duigou, Serge .- Quand nous prenions le train birinik…

(2) L’opération mille-clubs était une action forte initiée par le ministre de la Jeunesse et des Sports François Missoffe dès la fin des années 60. Elle consistait à créer des locaux-club construits par les jeunes pour les jeunes afin de donner à ceux-ci « un sentiment de communauté et d’appropriation en leur faisant monter eux-mêmes leur local ». Plus de 2000 furent créés en France entre 1968 et 1982.

(3) Elle date de 1978 (début des travaux en septembre)

Ce contenu a été publié dans 5 : De 1870 à nos jours, Constructions diverses, Uncategorized, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.