JANVIER
Dimanche 14 : lors de l’assemblée générale de la Coopérative des Patrons pêcheurs au Guilvinec, un projet d’armement des bateaux de pêche de canons de 47 mm est évoqué, mais les patrons s’y opposent.
Mardi 16 : les vapeurs norvégiens « City of Tampico » et « Otto » sont coulés par un sous-marin allemand ; les rescapés gagnent Guilvinec et Penmarc’h à bord de baleinières.
Vendredi 19 : le vapeur danois « Klampenborg » et le vapeur uruguayen Parahiba sont coulés par un sous-marin allemand à 20 milles au sud-est d’Armen.
Samedi 20 : arrivée d’une terrible
vague de froid sur la France, elle va durer jusqu’au 15 février. La
Bretagne est touchée, mais ce sont surtout les soldats sur les fronts du
nord et de l’est qui en subissent les plus graves conséquences. En Pays bigouden, la terre est gelée en profondeur. A
Tréguennec, il faut attendre plusieurs jours pour enterrer un vieillard
mort de froid. 1917 restera dans les mémoires comme « Bloavez ar riel
vraz » (1).
Jeudi 25 : le vapeur « Myrdal » est coulé par un sous-marin allemand à 3 milles au sud de Penmarc’h.
« Le bateau de sauvetage fut requis par le chef guetteur d’aller recueillir les naufragés. Le vent du Sud-Est soufflait en tempête, et il faisait un froid exceptionnel qui mettait sur les roches une couche de glace. Malgré leur diligence, contrariés par la basse mer, les canotiers manquèrent de cinq minutes leur sauvetage : un patrouilleur les avait précédés. II était midi. La tempête augmentait, et le vent était debout pour le retour. Le patrouilleur offrit la remorque aux canotiers, qui refusèrent : amour-propre professionnel ! Cependant tous leurs efforts pour rentrer au port furent vains. Exactement l’histoire des confrères de l’île d’Yeu, avec un dénouement plus heureux : ils laissèrent courir, et purent se réfugier à Audierne. » A. Dupouy, Revue de Paris, 1918.
Vendredi 26 : le froid s’intensifie, on relève -9° à Quimper.
Le vapeur espagnol « Nueva Montana », 2850 tx, est coulé par un sous-marin allemand au large de Penmarc’h, l’équipage est sauvé.
Samedi 27 : le ministre de la Marine autorise provisoirement la pêche au chalut dans les eaux territoriales, c’est-à-dire à moins de trois milles des côtes.
Mercredi 31 : début de la guerre sous-marine totale.
Janvier : le matelot Corentin Le Drézen de Penmarc’h vient d’être inscrit au tableau spécial de la médaille militaire et a obtenu la croix de guerre avec palme.
FEVRIER
Jeudi 1er : Alain Scuiller, 22 ans, marin pêcheur à Saint-Guénolé, domicilié à Kergarien, meurt à l’hôpital de Brest. Il était matelot à Brest.
Mercredi 7 : le matelot timonier
Michel Berrou disparaît en mer lors du naufrage du chalutier
patrouilleur auxilliaire « Noëlla », touché par une mine devant le port
du Havre. Il était né à Penmarc’h le 26 novembre 1896, il avait 20 ans.
Il était marin pêcheur à Saint-Pierre.
La première quinzaine de février est aussi glaciale que la fin janvier. En Pays bigouden la terre ne dégèle pas.
Samedi 17 : La goélette « Silène » de Paimpol est coulée par le sous-marin allemand UC-21 dans les parages d’Ouessant.
Dimanche 18 : l’équipage du « Silène », embarqué sur deux doris, arrive à Pors Carn.
« Nous sommes arrivés à Saint Guénolé le 18 Février à 08h00. Nous étions tout mouillés et mourants de froid ». (2)
Samedi 24 : victoire alliée sur l’Ancre, dans la Somme.
MARS
Mercredi 7 : le canonnier Pierre Jean Marie Keraudren du 11e
Régiment d’artillerie à pied meurt des suites de ses blessures à
Montdidier (Somme). Il était né à Penmarc’h le 18 janvier 1874.
Cultivateur à Poulguen, il était conseiller municipal.
Jeudi 8 : début de la « Révolution de février » en Russie.
Mercredi 14 : Auguste Boissel, 29 ans, né à Plovan, boulanger à Kérity, sergent au 6ème régiment d’infanterie coloniale, meurt de maladie à l’hôpital de Mandelieu (Alpes-Maritimes).
Du jeudi 15 au lundi 19 : les Allemands battent en retraite sur la ligne Hindenburg poussés par les Britanniques.
Jeudi 15 : le tsar Nicolas II abdique.
Vendredi 16 : les vapeurs norvégiens « Broda » et « Kong Inge » (453 t) sont coulés tour à tour par un sous-marin allemand en Baie d’Audierne. Le sous-marin allemand se promène parmi les barques de pêche qui n’ont aucun moyen de se défendre. Trois bâtiments de guerre et cinq hydravions parviennent à le faire fuir.
Samedi 17 : le gouvernement Aristide Briand démissionne .
Mardi 20 : Alexandre Ribot devient président du Conseil.
Samedi 24 : le matelot gabier Louis
Philippe Le Cloarec, faisait partie de l’équipage du chalutier
patrouilleur auxilliaire « l’Amérique », perdu corps et biens. Marin
pêcheur à Kérity, il était né à Penmarc’h le 13 août 1896.
« L’Amérique » a été torpillé ou a sauté sur une mine entre l’île de
Sein et Penmarc’h.
Passage à l’heure d’été pour réaliser des économies d’éclairage.
Fin mars : il a beaucoup plu pendant l’hiver : certaines palues sont inondées.
AVRIL
Dimanche 1er : deux barques de pêche de Poulgoazec sont canonnées par un sous-marin allemand en baie d’Audierne : 19 morts.
Le soldat Bernard le Pape du 108e Régiment d’infanterie territoriale, est tué aux Eparges (Meuse). Il était né à Penmarc’h le 31 janvier 1873.
Vendredi 6 : entrée en guerre des Etats-Unis
Une baleinière montée par 15 hommes arrive à Penmarc’h. Les marins font partie de l’équipage du vapeur « Pensiero » de Gènes, coulé dans la nuit du 3 par un sous-marin allemand au large du cap Lizard. Deux des rescapés, grièvement blessés, sont conduits à l’hôpital de Quimper.
Lundi 9 : début de la bataille d’Arras. Les Britanniques lancent l’offensive en Artois, entre Arras et Lens. Dans cette bataille qui durera jusqu’au 16 mai, les Britanniques perdront 160 000 hommes et les Allemands 120 à 130 000.
Jeudi 12 : quatre divisions de Canadiens prennent la crête de Vimy.
Samedi 14 : plusieurs maquereautiers de Penmarc’h ont choisi de désarmer en raison des risques d’attaque par les sous-marins.
Lundi 16 : début de la bataille du Chemin des Dames. L’offensive lancée par le général Nivelle est une véritable boucherie.
Le soldat Louis Pierre Marie Le Marc du 88e bataillon de tirailleurs sénégalais, est tué au Chemin des Dames, à Paissy. Il était né à Penmarc’h le 20 février 1887.
Louis Phily, 19 ans, né à Roubaix, domicilié au Steir Poulgen, soldat du 208ème RI, est tué à Craonne (Aisne).
Mardi 17 : début de la bataille des monts de Champagne, avec l’entrée en action des blindés français.
Premières mutineries dans l’armée française.
Jeudi 19 : le vapeur anglais
« Cilurnum », 3126 tx, est torpillé à 5 milles au sud de Penmarc’h par
le sous-marin allemand UC-21.
Vendredi 20 : un sous-marin est touché par un hydravion de la base de Camaret à 12 milles dans l’ouest de Penmarc’h.
Raid du Pas-de-Calais
Dimanche 22 : le soldat Pierre René Marie Lucas du 120e régiment d’infanterie est tué au Chemin des Dames, à Cormicy. Né à Penmarc’h le 1er avril 1883, il travaillait chez Saupiquet à Kérity avant la guerre.
Lundi 23 : le lieutenant Henri Guénolé Goallou du 51e régiment d’infanterie est tué au Chemin des Dames, à Cauroy-lès-Hermonville. Il était né à Penmarc’h le 27 février 1887.
François Crédou, 19 ans, né à Plobannalec, meunier domicilié au bourg de Penmarc’h, soldat au 19ème bataillon de Chasseurs à pied, est tué au ravin du Bois-des-Fosses (Meuse).
Dimanche 29 : deux misainiers du Guilvinec, le « Bayonnais » et le « Petit Ernest » sont coulés en baie d’Audierne par le sous-marin allemand UC-72 ; on déplore 7 victimes.
Le lieutenant René Louis Marie Fichoux du 116e
régiment d’infanterie est tué au Chemin des Dames, à
Bouconville-Vauclère. Né à Penmarc’h le 23 octobre 1890, il était
instituteur au bourg avant guerre.
Le soldat Yves Laurent du 1er
Régiment d’artillerie coloniale est tué au Chemin des Dames, à
Neuville-sur-Margival. Cultivatuer à Poulguen, il était né à Penmarc’h
le 12 octobre 1881.
Fin avril : les épaves des deux bateaux de Poulgoazec attaqués en début de mois s’échouent à Saint-Guénolé.
La campagne du gros maquereau se termine prématurément en raison des attaques allemandes. Les bateaux vont continuer à pêcher le petit maquereau au plus près des rochers, pour éviter les sous-marins.
Les marins pêcheurs des classes 1887 à 1889 ont été mis en sursis. Ils vont pouvoir participer à la prochaine campagne sardinière.
Le mois d’avril 1917 a été le mois d’avril le plus froid depuis 1837.
MAI
Mardi 1er : en gare de Saint-Guénolé, Mme Jeanne Rohou de Plogoff, 26 ans, essaye de monter dans un train en marche, mais encombrée par ses bagages elle trébuche et tombe sur la voie. Ecrasée par le dernier wagon, elle succombe aussitôt. Elle était en visite chez ses parents qui habitent Saint-Guénolé.
Décès des suites de ses blessures au Chemin des Dames du soldat Michel Le Floch du 287e Régiment d’infanterie, à Vaux-Varennes (Marne). Marin pêcheur de Saint-Pierre, il était né à Penmarc’h le 2 novembre 1884.
Jeudi 3 : le « Victorine-Hélène » bateau de pêche de l’île de Sein est attaqué par un sous-marin allemand. On dénombre 3 morts et 2 blessés.
Samedi 5 : nouvel échec de l’offensive de Nivelle au Chemin des Dames.
Lundi 7 : le matelot Pierre Marie Boënnec, né le 9 août 1893 à Penmarc’h, victime d’une méningite, décède à l’hôpital maritime de l’Ecole des mécaniciens de Brest. Marin pêcheur domicilié à Kerouil, il sera considéré comme « mort pour la France ».
Mercredi 9 : l’offensive du Chemin des Dames est arrêtée. 187 000 soldas français ont été blessés, tués ou ont disparu et environ 168 000 soldats allemands.
Mardi 15 : Pétain devient commandant en chef des armées françaises après la démission de Nivelle. Foch est nommé chef d’état-major.
Le sergent Alain Tanneau du 272e régiment d’infanterie est tué au Chemin des Dames, à la ferme du Godat. Cultivateur au bourg, il était né à Penmarc’h le 20 janvier 1890.
Samedi 19 : un incendie ravage la boulangerie de Joseph Le Marc à Pendreff en Plomeur.
Dimanche 20 mai : les mutineries dans l’armée française se multiplient, ce mouvement ne faiblira qu’à partir du 10 juin.
Vendredi 25 : le soldat Pierre Jean Le Cleach du 66e Régiment d’infanterie est tué au Chemin des Dames à Chevreux (Craonne) dans l’Aisne. Cultivateur au bourg, il était né à Penmarc’h le 29 mars 1883.
« Adieu la vie, adieu l’amour,
Adieu toutes les femmes
C’est bien fini, c’est pour toujours
De cette guerre infâme
C’est à Craonne sur le plateau
Qu’on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
Nous sommes les sacrifiés » (3)
Mercredi 30 : mort du matelot chauffeur Joseph Pors, lors du naufrage du croiseur auxiliaire « Italia », torpillé dans l’Adriatique par un sous-marin autrichien. Marin à Kérity, il était né à Penmarc’h le 21 janvier 1894.
JUIN
Jeudi 7 : victoire britannique à la bataille de Messines près d’Ypres.
Lundi 25 : mort du matelot Louis Marie Guichaoua disparu dans le naufrage le croiseur cuirassé « Kléber » devant la Pointe Saint-Mathieu, coulé par une mine. Né le 4 février 1887 à Penmarc’h, il était domicilié à Léchiagat.
Mardi 26 : les premières troupes américaines débarquent à Saint-Nazaire.
Vendredi 29 : tempête
JUILLET
Dimanche 1er : les onze membres de l’équipage du voilier anglais « Neotsfield », réfugiés sur une baleinière après avoir été coulés par un sous-marin allemand, sont recueillis par la barque du patron Bouguéon de Saint-Pierre.
Dimanche 8 : disparition du soldat Yves Marie Le Floch du 44e bataillon de chasseurs à Chevregny (Chemin des Dames, Aisne). Né à Penmarc’h le 23 septembre 1887, il était marin pêcheur.
Dimanche 15 : la commune de Penmarc’h organise une cérémonie et un repas pour ses 28 mutilés de guerre.
Mardi 17 : début de la grève des ouvrières d’usine d’Audierne-Poulgoazec : elles obtiendront l’augmentation de salaire souhaitée le 21 juillet.
Dimanche 22 : mort du soldat Jean-Louis Le Guirriec du 94e Régiment d’infanterie aux Chambrettes (Ornes) dans la Meuse. Marin pêcheur domicilié à Poulguen, il était né à Penmarc’h le 4 mai 1887.
Mardi 31 : début de la bataille de Passchendaele ou 3ème bataille d’Ypres à laquelle participent plusieurs fusiliers marins bigoudens.
Juillet : Pour soutenir l’effort de guerre, le Service des pêches de la Marine marchande autorise le filet tournant, y compris dans la zone des trois milles.
AOUT
Lundi 6 : mort du matelot fusilier Jean Le Buannic, du service de l’aviation de Corfou, à l’hôpital de Pont-l’Abbé. Marin pêcheur domicilié au bourg, il était né à Penmarc’h le 8 mai 1893.
Vendredi 10 : le vapeur anglais « War Patrol », 1127 tx, est coulé par une mine à 2,5 milles à l’ouest de Saint-Guénolé ; 12 disparus, 13 rescapés.
Vers 14h le sémaphore signale la présence en surface d’un sous-marin à 4 milles de la côte. Le chef de poste commandant la batterie nouvellement installée à Saint-Pierre ouvre immédiatement le feu. Le sous-marin disparait. Un peu plus tard il réapparait dans les mêmes parages, les 2 pièces d’artillerie font de nouveau feu. On ignore ce qu’est devenu le sous-marin.
Auguste Dupouy (4), présent à Saint-Guénolé cet été là, note dans son journal :
Samedi 11 : James Mac Donald, 30 ans, marin du « War Patrol » est recuilli vers 6h par deux marins de Penmarc’h. Il était seul à bord d’une des baleinières du vapeur. Il est hébergé à l’hôtel du phare avant d’être dirigé vers Brest.
Mercredi 15 : le vapeur français « Phoebe », 3956 tx, est torpillé à six milles de Penmarc’h, les marins sont sauvés, il y a six blessés.
Vendredi 17 : mort de l’abbé Jean Louis Le Pemp de la 11e section d’infirmerie militaire à l’hôpital militaire de Nantes. Il était né à Penmarc’h le 24 mars 1873.
Dans l’hebdomadaire « Le Finistère » Auguste Dupouy réagit aux propos d’un lecteur regrettant la construction d’usines à Penmarc’h, qu’il qualifie de « coin le plus beau de toute la vraie Bretagne ».
Dimanche 19 : Louis le Brun, 21 ans, né à Plomeur, marin pêcheur domicilié à Poulgallec, sodat au 411e RI, est tué à Douaumont.
Lundi 20 : mort de Pierre Marie Gloaguen du 411° régiment d’infanterie. Né à Penmarc’h le 31 octobre 1895, il est tué à la cote 304 à Samogneux (Meuse), près de Verdun. Il était domicilié à Kergarien.
« Les hommes sont plus résignés et plus froids. Henri Gloaguen, quand on lui apprit la mort de son fils, adjudant d’infanterie, à l’attaque de la cote 304, était sur la grève à chercher du goémon. Il dit « Je ne travaillerai plus. Pour qui travailler ? » En effet il n’a pas d’autre fils, et c’est un paysan aisé ; il pouvait tenir parole : le lendemain, il cherchait du goémon sur la même grève. » A Dupouy, Revue de Paris 1918
Vendredi 24 : mort du matelot Vincent Marie Calvez, né le 8 mai 1893 à Penmarc’h. Embarqué sur le cuirassé Diderot, il décède d’une pneumonie à Corfou. Il était marin pêcheur à Saint-Pierre.
Lundi 27 : forte tempête de nord-ouest dans la nuit du 27 au 28.
Vendredi 31 : naufrage au sud de Saint-Pierre de la chaloupe guilviniste « Sainte-Anne d’Auray », abordée accidentellement par une autre chaloupe guilviniste « La Gracieuse ». Les six marins ont été sauvés.
Août : la pêche à la sardine souffre de pénurie de rogue.
SEPTEMBRE
Début septembre : fin de la pénurie de rogue.
Mardi 4 : tempête.
Vendredi 7 : le « Versailles » de Kérity, patron Henri Kerloc’h, est coulé par un sous-marin allemand, l’équipage parvient à s’échapper en canot. C’était l’unique thonier de Penmarc’h.
Paul Painlevé remplace Alexandre Ribot à la présidence du Conseil.
Lundi 10 : en fin de journée, une canonnière de Brest repère le canot du « Versailles » et recueille les 5 naufragés.
Mardi 11 : disparition en vol du célèbre pilote Georges Guynemer.
Samedi 15 : les naufragés du « Versailles » sont débarqués à Brest.
Lundi 17 : mort du soldat Vincent L’Helgouarch du 348e régiment d’infanterie, dans le secteur des Chambrelles à Beaumont-devant-Verdun dans la Meuse. Employé d’usine à Saint-Guénolé, il était né à Penmarc’h le 26 décembre 1896.
Mardi 18 : un sous-marin est canonné par la batterie de Saint-Pierre.
Jeudi 20 : tirs d’exercices de la batterie de Saint-Pierre sur un faux sous-marin.
Fin septembre : en plus des hydravions et d’un ballon saucisse traîné par un chalutier, un petit dirigeable est désormais chargé de repérer les sous-marins ennemis à la pointe du Finistère.
Fin septembre : une fête organisée à l’Hôtel continental de Saint-Guénolé dépasse l’heure de fermeture obligatoire. Des gendarmes en tournée, s’apercevant que l’établissement est encore éclairé malgré l’heure tardive, mettent aussitôt un terme à la fête et dressent un procès-verbal à la propriétaire.
Septembre : à la suite d’une pétition des habitants de Saint-Pierre, l’officier commandant la batterie près du sémaphore et son second sont mutés. Les habitants se plaignaient de leur comportement excessivement autoritaire et irrespectueux.
Pêche à la sardine excellente.
OCTOBRE
Jeudi 4 : mort du matelot canonnier Pierre Jean Hélias de la 2ème escadrille de patrouille de Méditerranée, disparu en mer lors du naufrage du chalutier « Stella ». Il était né à Penmarc’h le 4 juin 1900, il avait donc 17 ans. Il était marin pêcheur et habitait Kerouil.
Vendredi 5 : le « PLM-9 », vapeur du Havre, est torpillé au large de Penmarc’h.
Jeudi 11 : mort du matelot Jean Joseph Yequel du 2e dépôt des équipages de la flotte à Brest. Marin pêcheur à Kérity, il était né à Penmarc’h le 9 avril 1890.
Vendredi 19 : mort du matelot Julien Hélias, accidenté sur le chalutier « Renard » de l’escadrille de patrouille de Bretagne. Né à Kergarien le 1er avril 1882, il avait épousé Marie-Louise Le Rest en 1906, il était père de famille.
Samedi 20 : création de la base d’hydravions américaine de l’Ile-Tudy (elle entrera en fonction en février 1918).
Lundi 22 : Maurice Volant, 33 ans, né à Plomeur, cultivateur à la Madeleine, soldat du 2ème régiment des chasseurs à pied, meurt de maladie à son domicile.
Mardi 23 au jeudi 25 octobre : l’offensive du Fort de Malmaison conduite par Pétain permet de reprendre aux Allemands une partie du Chemin des Dames.
Mercredi 24 : début d’une vaste offensive austro-allemande sur le front italien (24 octobre au 9 novembre). Elle se soldera par la déroute italienne de Caporetto.
Samedi 27 : mort à Kippe (Belgique), pendant la dernière offensive de la bataille de Passchendaele, du matelot Joseph Pierre Goudedranche du régiment de fusiliers marins. Né à Penmarc’h le 30 août 1893, il était marin pêcheur à Kérity.
Dimanche 28 : mort du matelot Pierre Marie René Le Lay du régiment des fusiliers marins à Langewaede (bataille de Passchendaele, Belgique). Né à Penmarc’h le 14 mars 1895, il était marin pêcheur à Saint-Pierre.
NOVEMBRE
Vendredi 2 : déclaration Balfour en faveur de la création d’un foyer national juif en Palestine.
Mardi 6 : les Bolchéviques prennent le pouvoir en Russie.
Dimanche 10 : fin de la bataille de Passchendaele commencée le 31 juillet. Les Alliés ont effectué une percée de 10 kilomètres, mais au prix de 25 tués par mètre !
Vendredi 16 : Georges Clémenceau devient président du Conseil et ministre de la guerre après le renversement de Paul Painlevé (le 13).
Dimanche 18 : le conseil municipal vote une subvention de 100 F à la commune de Pont-l’Abbé pour l’aider à réparer les routes entièrement défoncées « par suite de l’affluence des charrettes et des lourdes automobiles, se rendant à la gare ».
Mardi 20 : début de la bataille de Cambrai. Apparition des tanks britanniques.
Mercredi 28 : mort du soldat Pierre Jean Souron du 262e régiment d’infanterie à Itancourt dans l’Aisne. Domicilié à Kerfres, il était né à Penmarc’h le 20 mai 1893.
DECEMBRE
Samedi 15 : armistice de Brest-Litovsk entre l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie d’une part et la Russie d’autre part.
Dimanche 16 et lundi 17 : très grosse tempête de nord-est accompagnée de pluie de grêle et de neige.
Mardi 25 : le vapeur danois « Ajax », 1018 tx, est coulé par une torpille. Quatre marins réussissent à gagner Penhors dans un canot de sauvetage. On déplore 11 victimes.
Fin décembre : vague de froid intense sur la France
Autres évènements, remarques, statistiques… pour 1917
On compte 19 bateaux de plus de 10 tx à Saint-Guénolé. Il n’y a aucune nouvelle unité en 1917.
Très bonne année pour la sardine.
Développement important de la pêche de la raie au large des Etocs et des Guisti. En 1917, selon Auguste Dupouy, on en a pêché des « quantités inouïes » :
« raies de toutes tailles, travans de 100 kg, vrais monstres que l’on ne peut décrocher de la vase où ils s’enfouissent une fois piqués, qu’au prix des plus rudes efforts, et qu’il faut embarquer à l’aide de palans et de crocs. »(6)
Les usines diversifient leur production pour faire face aux difficultés de certaines pêches perturbées par les attaques de sous-marins. On met désormais en boîte des chinchards, des pironneaux, des mulets, des harengs, des aiguillettes…
Les habitudes vestimentaires changent :
« (…) [Les mousses] gagnent beaucoup, touchant, à quinze et seize ans, des parts d’hommes, au lieu des demi-lots d’avant la guerre, à bord des barques où l’on est trop heureux de recourir à leurs bras incomplètement exercés. (…) La cigarette aux lèvres, l’allure chaloupante, les mains aux poches du pantalon-ceinture – dernière innovation et suprême élégance – des bottines à boutons au lieu de sabots et la casquette à visière au lieu de béret… » (7)
Les récoltes de pommes de terre et de céréales sont excellentes. Seul le foin qui a souffert de la sécheresse, pose problème.
L’alimentation s’améliore : on mange plus de viande qu’avant guerre.
Sur le front de Champagne, Georges Boisselier et l’abbé Pierre-Marcel Favret décident de constituer un centre de préhistoire à Pors Carn dès que la paix sera revenue.
Mathurin Méheut s’installe six mois à Saint-Guénolé avec sa famille. Il y reviendra à maintes reprises.
L’écrivain et homme de théâtre Léon Chancerel découvre Saint-Guénolé.
Il y a 957 maisons à Penmarc’h et 15 bâtiments industriels.
Ailleurs en Pays bigouden :
Création d’un aérodrome militaire à Kerégard Plomeur.
Construction d’un gué permettant le passage entre Léchiagat et Guilvinec à marée basse.
(1) Bloavez ar riel vraz signifie l’année du grand gel
(2) Déposition du mousse du « Silène » trouvée sur le site http://www.pages14-18.com/
(3) Refrain de la « Chanson de Craonne »
(4) Dupouy, Auguste .- Dépêche de Brest, 23 septembre 1932
(5) http://www.mediatheque-patrimoine.culture.gouv.fr/
(6) Dépêche de Brest du 29/8/1920
(7) Dupouy, Auguste .- Revue de Paris, 1918. (Le prénom officiel du père était Jean Victor et non Henri.)