26 mai : tremblement de terre, l’épicentre se trouve dans la région de Brest.
3 juillet : naufrage du « Marie-Françoise » de Sainte-Marine, il y a deux victimes.
13 septembre : naufrage du chasse-marée « Claire-Marie » de Nantes sur la côte de Penmarc’h.
13 octobre : naufrage de la barque « Joséphine » de Kérity sur la côte de Saint-Guénolé. Deux marins sont sauvés, mais il y a trois victimes dont le patron Auguste Eugène Marie Kerneis.
La typhoïde sévit à Penmarc’h
Le choléra fait 20 morts en pays bigouden en 1849-1850 : il touche surtout Guilvinec, Plobannalec et l’Ile-Tudy.
Guillaume Daniel de Sainte-Marine, sa femme et ses trois enfants disparaissent en mer.
A Pont-l’Abbé, sur le pont, Hyacinthe le Bléis construit une immense minoterie de 5 étages, dotée de 12 paires de meules.
Deux inventaires datés de cette décennie permettent de se faire une idée des conditions économiques des habitants de Saint-Guénolé : il s’agit d’un petit domanier : François Bodéré (1793-1841) de l’Ile Fougère et d’un cultivateur plus aisé : Jean Calvez (1795-1848) de Kergarien.
Les deux exploitations cultivent principalement le froment, l’orge, l’avoine et la pomme de terre, sans oublier le chanvre. Elles sont équipées de charrettes (une pour Bodéré, 2 pour Calvez), d’une charrue et de petites charrettes à bras appelés chartils (un pour Bodéré, 4 pour Calvez).
Le cheptel se compose de quatre vaches, de veaux et génisses. L’exploitation de Calvez possède aussi un porc. Bodéré a un cheval , une jument et une paire de bœufs ainsi que 4 bouvillons ; Calvez possède deux paires de bœufs, quatre bouvillons, trois chevaux, une jument et un poulain. Bodéré élève des canards (cinq) et des oies (vingt).
Jean Calvez a quant à lui la particularité de posséder quelques objets encore très rares à l’époque : trois verres et deux chaises ! La liste électorale de 1848 nous apprend qu’il paye 43,30F d’impôts à Penmarc’h, il occupe le 31ème rang des contribuables de la commune et le 3ème pour Saint-Guénolé.
Un autre inventaire, daté du 30 janvier 1849, concerne Jeanne Derrien (1809-1848), épouse de Maurice Gloaguen (1816-1855), le meunier de Meil ar Sant. Il contient une description précise de la garde-robe de la défunte : elle possédait des coiffes et serre-têtes évalués à 6 F, dix-sept chemises dont sept « mauvaises », un gilet bleu, quatre autres gilets dont deux « mauvais », deux jupons d’étoffe, deux jupons bleus, un cotillon en drap noir, deux cotillons en toile d’étoupe, un cotillon noir, quatre cotillons en toile dont un en mauvais état, quatre tabliers dont un en laine, une paire de bas, une paire de chaussons, une paire de sabots. Pour sortir elle avait le choix entre deux pourpoints piqués bleu et noir, deux pourpoints bleus et un capuchon (probablement un manteau avec capuche vu son prix : 15 F.)
Les habitants de Saint-Guénolé, qui représentent comme on l’a vu seulement 14% de la population de Penmarc’h, ne sont pas pour autant absents des listes des habitants les plus imposés. Lorsqu’on établit un ratio on est même exactement à 14% en 1841 : 16 des 115 plus gros contribuables domiciliés à Penmarc’h habitent Saint-Guénolé et 13% en 1848. Quand on parle de gros contribuables tout est relatif : aucun habitant de la commune n’atteignait les 200F d’imposition nécessaire pour participer aux élections censitaires telles qu’elles existaient jusqu’en 1847, alors qu’on en comptait 10 à Plonéour et 6 à Plomeur à la même époque.
La famille qui s’en sort le mieux dans les années 1840 est la famille Durand : en 1841 Guillaume Durand (c 1765-1845) de Kergarien paye 57 F d’impôt, il est le deuxième contributeur de Saint-Guénolé derrière son fils Yves Durand (1803-1852) de Kervilon qui doit 74 F. En 1848, c’est Jean Durand (1800-1849) de Kergarien, autre fils de Guillaume, qui paye le plus : 72 F. Les Durand sont les seuls gros propriétaires de Saint-Guénolé. (1)
(1) A partir de 50 F d’impôt on rentre dans la catégorie des notables, des gros propriétaires. (cf Burguière, André .- Bretons de Plozévet)