Staviou

Staviou, stiviou = sources.

« I(le) Staviou » (1783, carte de Cassini) ; « Staviou» (1818, carte de Beautemps-Beaupré) ; «I. Staviou» (1850, carte d’état major) ; « Ile Staviou » (1871, Thomassin : Pilote de la Manche…) ; « Staviou » (1904, Plan des roches de Penmarc’h du Service hydrographique de la marine) ; « Ile Steviou » (L’Humanité n°7870, 6 janvier 1925) ; « Enez-Stiviou » (1936, Ouest Eclair n°14350) ; « Enez Stiviou » (1961, Alain Le Berre : Toponymie nautique…Dénomination locale) ; « Staviou » (2012, carte SHOM) Toponyme nautique

Selon Alain le Berre staviou ou stiviou signifie sources. Ces graphies ne se retrouvent pas dans le dictionnaire de Favereau (1) . Staviou est à rapprocher de stivell qui se traduit par source jaillissante. On peut donc penser qu’on y trouvait des sources autrefois, lorsque le niveau de la mer était plus bas. Cette présence d’eau douce à proximité de l’abri portuaire de Saint-Guénolé pouvait être un atout important pour les bateaux qui y relâchaient.

Staviou formait avec Conq et Krugen une protection naturelle pour le port primitif de Saint-Guénolé. Même si c’est difficile à imaginer aujourd’hui, Staviou était  véritablement une  île, comme en témoigne Thomassin :

« Pour gagner ce port, de pleine mer, venant du N.O., on peut passer entre l’île Staviou et la pointe, où se trouve le corps de garde ; le cap au S. S.E. Ce chenal est plus court et plus direct (2). »

De juillet 1882 à octobre 1883, ce petit chenal fut obturé par un barrage en maçonnerie de 60 m. destiné à abriter le port contre les vents du Nord-Ouest (3), et en 1932-1934 ce barrage fut englobé dans un brise-lame qui ceinture encore aujourd’hui une partie du port.

Implantation et profil du barrage de Staviou en 1882. Archives départementales du Finistère, 33 S 1

En 1892, les Ponts et Chaussées étudièrent un projet de débarcadère de 50m sur 3 appuyé sur Staviou, mais cette option ne fut pas retenue. (4)

Cet ensemble de rochers plats a causé plusieurs naufrages. Depuis la guerre, le plus dramatique fut celui du 1er février 1951 quand « l’Errante » de Saint-Guénolé, dans une brume épaisse, vint heurter l’îlot. Un marin y laissa sa vie, les autres purent gagner la terre en s’agrippant aux rochers.

C’est également sur Staviou que le navigateur Francis Joyon à bord du trimaran « IDEC » s’échoua le 7 juillet 2005. La veille il avait battu le record de traversée de l’Atlantique à la voile ; fatigué, il s’était endormi après le passage du raz de Sein. Une défaillance du pilote automatique explique ce naufrage qui heureusement ne fit pas de victime, si ce n’est le trimaran déchiqueté par la mer et les rochers.

(1) Favereau, Francis .- Dictionnaire du breton…

(2) Thomassin, Charles Athanase .- Pilote des côtes…

(3) Archives départementales du Finistère, 4 S 233 et 33 S 1

(4) Archives départementales du Finistère, 33 S 1

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