Mesguen

« maeson à Mesguen » (1468, 1E244)(1) ; « Le village de Maesguen » (1541, A85) ; « le moulin à vent [à présent] destruit […] du d[it] village de Maesguen » (1541, A85) ; « Dessus le manoir de Mesguen » (1628, A85) ; « le moulin de Mesguen » (1638, A85) ; « Mes guen » (1661, 4E214/129) ; « Champ de mesguen » (1728 ; 4E214 199) ; « Par an mesguen » (1677, 59J3) ; « Corn ar mesguen » (1739, B472) ; « Mezou corn a mezguen » (1791, 59J3) ; « Corn-mez-guen » (1823, 60J35) ; « Ero-bare-mez-guen »(1823, 60J35) ; « Mesguen »(1830, 60J30) ; « Par ar mes guen »(1833, 3P159 3, cadastre) ; « Corn ar mes guen » (1833, 3P159 3, cadastre) ; « Méjou barre ar mesguen »(1848, 4E 205 396) ; «  Hent Mesguen » (début XXIe, noms de rues de Penmarc’h) Toponymes de Kerbervet

Mes [maes] signifie champ ouvert, c’est le singulier de méjou ; guen [gwenn] signifie blanc et a aussi le sens de pur, sacré. Bernez Rous, à la suite de Pierre Trepos évoque une autre signification possible : guen signalerait la présence d’eau, eau claire, eau limpide (2). Cette dernière hypothèse correspond en tout cas très bien à notre Mesguen  : il y a encore quelques années, ces parcelles étaient particulièrement humides en hiver.

Robert Gouzien, quant à lui, pense que Mesguen était un dépotoir de marc de sel : marc se dit mesk, mez, mej (3).

Les premières mentions nous révèlent que Mesguen était habité au XV-XVIIe, ce qui explique peut-être la densité viaire qui existait autrefois aux alentours de l’intersection Rue de Kervédal – Rue Molière. C’est probablement là que se situait la croix de Mesguen. Ce village abritait même un manoir, soumis à une chefrente perçue par le seigneur de Kerdégace (4). Comme les manoirs construits avant 1350 possédaient généralement un étang, un moulin à eau et un colombier, ce qui n’est pas le cas ici, ce manoir daterait plutôt de la fin du Moyen Age, période de grande prospérité pour Saint-Guénolé. Au XVIIe le lieu appartenait à Jacques Billoart, seigneur de Mesguen, époux de Françoise Bougeant, avant d’entrer dans l’imposant patrimoine des Billoart de Kervasegan.  On trouvait aussi plusieurs moulins à Mesguen, comme celui du Stang ou celui du Moal. Impossible de savoir si le moulin dit de Mesguen est l’autre nom d’un de ces deux moulins ou s’il s’agit du troisième moulin à vent du secteur. Les deux références qui concernent ce moulin de Mesguen ne se rapportent d’ailleurs pas forcément au même édifice ou alors il s’agit d’une reconstruction.

Après avoir connu environ trois siècles sans la moindre construction, Mesguen  se repeupla pendant la deuxième partie du XXe : quelques maisons d’abord peu après la Deuxième Guerre mondiale, et puis au tournant des années 2000 apparut un lotissement baptisé Lotissement Corentin Cadiou, du nom d’un ancien maire de Penmarc’h.

Un autre mesguen existait au village de Kervilon :

« Courtil du lieu mesguen » (1832, 60J31) Toponyme de Kervilon

(1) Aveu retranscrit in Torchet, Hervé .- Penmarc’h au Moyen Age .- p.121.

(2) Rous, Bernez .- Anvioù-lec’h an Erge Vras .- Hor yezh, 1978, n°122.- 78p. : cartes.

(3) Gouzien .- Le Pays bigouden, un pays de cocagne…

(4) Le seigneur de Kerdégace possède une « maeson » à Mesguen en 1486 (cf note 1), c’est probablement le futur manoir.

Ce contenu a été publié dans Manoirs, Moulins, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *