1944

JANVIER

Samedi 1er : création des Forces françaises de l’intérieur. Ces FFI fédèrent plusieurs mouvements armés de la Résistance.

Lundi 3 : l’Ukraine est reprise par les Soviétiques

Samedi 8 : Le Folcalvez, chef local du Parti Populaire Français (PPF) et fonctionnaire du ravitaillement général, est assassiné sur la route Quimper-Brest.

Vendredi 14 : audacieux cambriolage des locaux du S.T.O. de Quimper par des Résistants.

Dimanche 16 : Stella Maris de Douarnenez 0 – Cormorans 1

Lundi 17 : début de la bataille de Monte Cassino en Italie.

Mercredi 19 : sabotage de la voie de chemin de fer Tréguennec – Pont-l’Abbé – Quimper.

Dimanche 23 : Korrigans de Vannes 1 – Cormorans 6.

Jeudi 27 : les Allemands doivent lever le blocus de Leningrad, après deux ans et demi de siège.

Fin du siège de Leningrad.

Vendredi 28 : décès en déportation à Weimar de l’industriel quimpérois Auguste Gantier. Il avait été propriétaire d’une conserverie à Saint-Guénolé après la première guerre mondiale (la future usine Le Hénaff).

Samedi 29 : Bertrand Guirriec meurt à Penmarc’h (« mort pour la France »)

Plus de 10 000 mines viennent s’ajouter aux 16 000 déjà placées dans les palues entre Tréguennec et Saint-Guénolé à partir de l’hiver 1944.

Janvier très doux en France.

FEVRIER

Jeudi 3 : Pierre Brossolette, Emile Bollaërt et 24 autres résistants et aviateurs alliés embarquent à l’Ile-Tudy sur le « Jouet des flots ». Le temps est mauvais et le bateau fait naufrage près de la Pointe du raz. Treize de ces hommes seront capturés par les Allemands, dont Pierre Brossolette.

Pierre Brossolette à Londres en 1943. Archives Pierre Brossolette.

Lundi 7 : onze marins qui cherchaient du chiendent sur la palue de Tréogat pour faire des brosses, sont arrêtés par une patrouille allemande. On leur reproche d’avoir détérioré un champ de mines. Deux seront transférés en Allemagne pour le S.T.O., les autres resteront emprisonnés jusqu’au 8 avril.

Jeudi 10 : à Pont-l’Abbé, un militaire allemand est attaqué à coups de gourdins par deux jeunes hommes.

Vendredi 18 : inspection du Maréchal Rommel à Bénodet et Audierne. Selon certains témoignages il serait passé à la Torche et à Tréguennec.

Lundi 21 : Claude Hyacinthe Moguérou et Lucien Larnicol, membres du réseau Vengeance, sont arrêtés.

Février : la pénurie de denrées alimentaires est à son comble, les gens ont faim. On attend la reprise des campagnes de pêche avec impatience.

Premier parachutage d’armes et d’explosifs dans le Finistère à trois kilomètres de Saint-Rivoal.

MARS

Dimanche 5 : mort de Max Jacob au camp de Drancy

Vendredi 10 : le « Penly » de Concarneau est bombardé et mitraillé par 6 avions anglais.

Des résistants loctudystes du mouvement Libé-Nord tentent un spectaculaire coup de main sur la prison de Mesgloaguen à Quimper, mais ils ne parviennent pas à libérer leurs camarades.

Des terres de Pors Carn sont réquisitionnées par les Allemands pour en faire des champs de mines.

Lundi 13 : le chalutier à vapeur concarnois « Ter » est coulé à 40 milles de Penmarc’h par un avion inconnu, probablement anglais. Il y a 10 morts parmi les 14 membres de l’équipage.

Mercredi 15 : le Conseil national de la Résistance adopte son programme.

Dimanche 19 : US Concarneau 3 – CSP 3

Samedi 25 : 17 marins de la commune sont reçus au certificat de capacité.

Dépêche de Brest du 1er avril 1944.

Dimanche 26 : attentat contre l’amiral Le Normand et son frère près de Brest. L’amiral Le Normand était commandant de la Marine française à Brest.

Mars : tous les hommes valides des communes littorales sont réquisitionnés pour consolider le mur de l’Atlantique. Le Finistère va fournir 11 000 hommes par jour, marins pêcheurs pour la plupart, jusqu’à l’été.

AVRIL

Dimanche 2 : des tirs d’infanterie ont lieu dans le secteur de Saint-Guénolé.

La Dépêche de Brest du 1er avril 1944.

Mercredi 5 : Louis Lagadic de Pont-l’Abbé et Jean Baudry de Léchiagat sont fusillés au Mont-Valérien

Dimanche 9 : premier armement pour la pinasse « Simon et Marcelle » (GV 6926), construite à Léchiagat pour Jean Charlot. Elle mesure 15,67 m et est équipée d’un moteur diesel Loire de 70 cv.

Jeudi 20 : arrestation des frères Dupouy à Rennes.

Vendredi 21 : les Allemands fusillent des résistants à Poulguen.

Les résistants font dérailler le train de l’organisation Todt entre Tréguennec et Pen Enez

Dimanche 23 : Cormorans 7 – Stella Maris de Douarnenez 2

Dimanche 30 : match de gala au stade de Keryet à Penmarc’h. Il oppose une Sélection bigoudène au Stade quimpérois. Un train spécial est programmé pour l’occasion.

Avril : le pain qui était rationné à 3 kg par personne et par mois passe à 1 kg par personne et par mois.

La pénurie s’accentue :

« (…/…) depuis des mois nous ne connaissons ni pain, ni viande, ni matières grasses. Peu de légumes, sauf à Loctudy, les pommes de terre mises à part, pas de bois de chauffage qu’il faut faire venir de très loin, et qui coûte très cher, rendu dans les ports. Les esprits sont échauffés. » (1)


MAI

Début mai : un câble téléphonique est saboté à l’Ile Fougère, derrière le bar Kersalé.

La RAF attaque le chantier de concassage de galets de Tréguennec et des wagons stationnés sur la voie de chemin de fer Tréguennec – Pont-l’Abbé.

Jeudi 4 : d’autres résistants sont fusillés à Poulguen.

Mercredi 10 : vent d’est fort

Jeudi 11 : Monte Cassino est pris par les Alliés, la route de Rome va s’ouvrir.

Ruines de l’abbaye de Monte Cassino après la bataille.

Jeudi 18 : le »Fleur de Lisieux » de Poulgoazec est attaqué par un patrouilleur allemand et subit de sérieuses avaries.

Dimanche 21 : l’aviation anglaise mitraille la gare de Quimper et l’usine à gaz, ainsi que le camp Todt de Tréguennec.

Mai : il n’y a plus de gaz, plus de charbon ni de bois. Il devient très compliqué de cuire les quelques aliments dont on dispose encore.

Les occupants interdisent désormais de circuler après 19 heures

Les populations côtières courent la campagne pour essayer de trouver de quoi manger.

Il y a eu très peu de pluie au printemps, la sécheresse devient préoccupante.

JUIN

Vendredi 2 : l’évêché demande aux prêtres du diocèse de faire réciter des prières lors des messes dominicales pour obtenir de la pluie.

Dimanche 4 : à Quimper, Jacques Jégou des Cormorans devient champion du Finistère au lancer du disque.

Les Alliés entrent dans Rome.

Lundi 5 : François Merrien, instituteur à Penmarc’h, FTP, meurt en déportation au camp de Bergen Belsen.

Mardi 6 : débarquement de Normandie.

Deux soldats caucasiens, chargés de coller des affiches allemandes proclamant l’état de siège, sont faits prisonniers par les FTP à Plomeur. Un peu plus tard, deux soldats allemands sont également arrêtés par les FTP.

Mercredi 7 : vers 14 heures, les Allemands font une rafle à Plomeur et prennent sept otages. Louis Méhu, le maire de Plomeur, est également arrêté.

Vendredi 9 : à l’aube, les Allemands encerclent les fermes de Brézéhan à Lesconil où se trouvent une partie des FTP impliqués dans l’enlèvement des soldats, sept d’entre-eux sont arrêtés.

Dans la matinée, quatre personnes sont arrêtées à Plomeur, dont Jean Buannic et Yves Quéffélec de Penmarc »h. Ils sont brutalement frappés et conduits à la prison de Saint-Gabriel, ainsi qu’Isidore Garo, le secrétaire de mairie de Plomeur.

L’après-midi les Allemands attaquent le presbytère de Plonivel, où sont cachés les prisonniers. Peu armés, les résistants ne sont pas de taille à lutter avec les forces allemandes. Deux résistants, les frères Volant, essayent de fuir. Ils sont tués, les autres sont arrêtés.

D’autres résistants de Plobannalec sont arrêtés.

Samedi 10 : massacre d’Oradour-sur-Glane par les SS.

Les Allemands interdisent de circuler à vélo ou en voiture après 12 heures à Plomeur et dans ses environs.

Dimanche 11 : dans la nuit du 10 au 11, Louis Larnicol, instituteur FTP arrêté à Brézéhan est assassiné par les Allemands à Saint-Gabriel.

Lundi 12 : Louis Méhu, maire de Plomeur est fusillé dans un dortoir de Saint-Gabriel.

Un bataillon de Caucasiens rassemble tous les hommes adultes du Guilvinec et de Léchiagat à Men Meur. Même chose à Lesconil dans l’usine Maingourd. 55 jeunes seront envoyés en Haute-Silésie, trois seront torturés à Pont-l’Abbé et conduits en camp de concentration d’où ils ne reviendront pas.

Mardi 13 : les sept otages de Plomeur sont relâchés.

15 juin : neuf des hommes pris à Lesconil et Plonivel sont fusillés à la Torche.

Quatre femmes de Penmarc’h sont blessées en traversant un champ de mine à Tréogat. L’une d’elles décèdera à l’hôpital.

Mi juin : la compagnie d’artillerie stationnée à Penmarc’h part sur le front de Normandie. Il ne reste plus qu’une cinquantaine de soldats à Penmarc’h.

Une trentaine de prisonniers quitte Saint-Gabriel. Quelques uns sont libérés, d’autres transférés à la prison Saint-Charles de Quimper, d’autres encore partent pour le STO ou pour les camps de concentration.

Dimanche 18 : dans la soirée un soldat allemand est tué à Corroac’h en Combrit lors d’une échauffourée avec un groupe de résistants. Il s’en suit des perquisitions et une rafle à Combrit.

Combats du maquis de Saint-Marcel (Morbihan)

Lundi 19 : trois résistants sont surpris par une patrouille à l’Ile-Tudy.

Mardi 20 : rafle à l’Ile-Tudy. Douze résistants sont capturés. Avec les trois arrêtés la veille ils sont torturés à Saint-Gabriel avant d’être déportés. Un seul survivra.

Jeudi 22 : début de l’opération soviétique « Bagration », vaste offensive visant à libérer la Biélorussie.

Vendredi 23 : six des hommes pris à Lesconil et Plonivel sont fusillés à la Torche.

Mardi 27 : la totalité du combustible est réquisitionnée par les occupants.

Jeudi 29 : décès accidentel de deux marins allemands à Penmarc’h.

Juin : la disette est encore montée d’un cran depuis le Débarquement, car le ravitaillement officiel est en partie interrompu.

JUILLET

Samedi 8 : Jérôme Bellet, matelot électricien, meurt dans l’Atlantique nord sur le sous-marin « Perle », coulé par un avion hollandais qui l’a pris pour un sous-marin allemand.

Dimanche 9 : libération de Caen.

Mardi 18 : libération de Saint-Lô.

Vendredi 21 : les Allemands et les miliciens français attaquent le maquis du Vercors.

Samedi 22 : accords de Bretton Woods. Création de la BIRD (banque mondiale) et du FMI.

Lundi 31 : la 3ème armée américaine du général Patton réalise une percée à Avranches. La Libération de la Bretagne va commencer.

Le général Patton. Photo US Army signal corps.

Juillet : en Pays bigouden, une trentaine de soldats Caucasiens passe dans la Résistance.

Le port a traversé une très mauvaise période au premier semestre. Les sorties sont devenues de plus en plus irrégulières. Les restrictions ont empêché les marins de travailler.

AOUT

Août, entre le 1er et le 4 : neuf mines sont posées sur le phare d’Eckmühl, mais les Allemands n’ont pas le temps de les faire exploser. Ils font seulement sauter un appareil de radio-détection en cours d’installation dans le vieux phare.

Jeudi 3 : les Allemands font exploser des munitions entreposées dans la casemate de Kerfriant à Loctudy entraînant de gros dégâts dans les maisons du secteur. D’autres munitions explosent à l’Ile Chevalier et dans les carrières du « Veil vor » du Guilvinec.

Diverses marchandises et une partie des munitions allemandes des casemates et postes de DCA sont rassemblées dans un train en gare de Pont-l’Abbé.

Les Allemands détruisent les lanternes de phare de Loctudy et deux maisons bourrées de munitions.

Les Américains sont à Dinan.

Vendredi 4 : libération de Penmarc’h. Les troupes allemandes ont reçu l’ordre de rejoindre Brest.

Le camion d’Eugène Jacob est réquisitionné par les Allemands, ainsi que plusieurs charrettes. A Kerscaven, Eugène Jacob simule une panne et s’enfuit. En représailles, les Allemands incendient son camion.

Dans l’après-midi les Allemands mettent le feu au train qu’ils avaient préparé en gare de Pont-l’Abbé et le font ainsi exploser. Plus tard, des habitants de Pont-l’Abbé viendront piller Ce qui reste dans les wagons.

Les Américains libèrent Rennes

Libération de Pont-l’Abbé dans la nuit du jeudi au vendredi.

Samedi 5 : les résistants récupèrent les armes et munitions encore utilisables à la gare de Pont-l’Abbé et poursuivent les soldats allemands camouflés dans la campagne.

Destruction par les Allemands des feux de Sainte-Marine et de Bénodet.

« Les Allemands reviennent ! » C’est la rumeur non fondée qui circule à Penmarc’h.

A Penmarc’h, il n’y aura pas de représailles contre les rares collaborateurs, ni contre certains commerçants trop bienveillants avec les occupants. Les dirigeants des conserveries ne seront pas non plus mis en cause.

A force de les faire sonner pour célébrer la Libération, les cloches de l’église Saint-Nonna finissent par se fêler.

Dimanche 6 : défilé des FFI à Pont-l’Abbé.

Une automitrailleuse allemande revient stationner près de la gare de Pont-l’Abbé avant de partir vers Audierne. Il n’y a pas d’incidents.

François Cariou de l’Ile-Tudy, est tué par une rafale de mitrailleuse alors qu’il pêchait devant Sainte-Marine.

Bombardement de Lorient.

Joseph Cadiou, ancien recteur de Penmarc’h (1931-1940), est abattu par les Allemands à Châteauneuf-du-Faou. Il décèdera le lendemain dans une clinique installée par la Résistance à Briec.

Lundi 7 : les Américains libèrent Vannes et arrivent près de Brest.

Mardi 8 : la ville de Quimper est libérée par la Résistance après quatre jours de combats.

Libération de Quimper, la préfecture en feu. Archives départementales, 4 FI 18

Un garçon de 13 ans est tué par une mine entre la Torche et Tréguennec.

Vendredi 11 : les Allemands font exploser le bac de Sainte-Marine.

Vendredi 11 : arrivée d’une vague de chaleur sur la France. Elle durera jusqu’au 19.

Nuit du 11 au 12 : bataille navale en baie d’Audierne. Le patrouilleur allemand V 720 s’échoue à la hauteur du concasseur de Tréguennec. Les 75 membres de l’équipage parviennent à débarquer, mais se font prendre par les résistants.

Le SB 157 « Tellus » parvient à échapper aux destroyers britanniques et canadiens en longeant la Torche, Pors Carn et les rochers de Saint-Guénolé, le Trou de l’enfer et les Groumilli. Une quinzaine de maisons de Saint-Guénolé sont touchées par les tirs des Alliés, deux sont endommagées : une rue de l’Ile Fougère, l’autre devant la boulangerie Biger. Les nombreux curieux qui s’étaient postés sur le Menez pour suivre les combats doivent s’enfuir sous la mitraille (2), sept personnes sont blessées.

Samedi 12 : débuts des combats de la presqu’île de Crozon, menés par les FFI-FTP, dont un groupe du Pays bigouden, avec l’appui de forces américaines.

Mardi 15 : débarquement de Provence

Mercredi 16 : passage de troupes américaines à Quimper.

Jeudi 17 : Saint-Malo est libéré.

Un couple de Lestréguiou en Plomeur est tué par l’explosion d’une mine.

Vendredi 18 : une batterie d’artillerie prend position dans la presqu’île de Crozon, plusieurs marins de Penmarc’h en font partie. Elle dispose essentiellement de canons et de mitrailleuses lourdes pris aux Allemands. Elle rentrera en action le lendemain.

Mercredi 23 : nouveau combat en baie d’Audierne. Deux patrouilleurs allemands doivent s’échouer devant Penhors.

Jeudi 24 : deux fillettes du Guilvinec sont grièvement blessées par une mine.

Vendredi 25 : libération de Concarneau.

Combats de Lesven dans le Cap Sizun

Libération de Paris

Samedi 26 : François Tanniou est blessé par l’explosion d’une mine mouillée à Saint-Guénolé.

Les FFI remportent la bataille de Lesven. Les Allemands subissent de lourdes pertes : 30 morts, 20 blessés, 228 prisonniers.

Dimanche 27 : Charles Péres de Penmarc’h est victime d’une mine.

Jeudi 31 : installation du Gouvernement provisoire de la République française à Paris.

Les corps des fusillés de Poulguen sont exhumés. Un hommage leur est rendu au cimetière de Penmarc’h.

Photo Pouillot-Ehanneau sur le site « Bigouden 1944 », https://bigouden1944.wordpress.com/tag/poulguen/

Fin août : mauvais temps

SEPTEMBRE

Vendredi 1er : début de la campagne de Lorraine

Samedi 2 : tempête

Mercredi 6 : le mauvais temps persiste.

Jeudi 7 : les Allemands transfèrent Pétain et Laval à Sigmaringen.

Violente tempête.

Vendredi 8 : dans la nuit du 8 au 9 une énorme explosion secoue Brest, les munitions allemandes stockées dans l’abri Sadi-Carnot viennent de sauter. Il y aura 336 victimes.

Samedi 9 : un garçon de 12 ans qui désamorçait des mines entre la Torche et Tréguennec est victime d’une explosion. Par ailleurs, deux autres personnes de Plomeur sont tuées par des mines.

Dimanche 10 : un cultivateur de Saint-Jean est blessé par une mine.

Lundi 11 : les Alliés entrent en Allemagne.

Samedi 16 : un groupe constitué de trois Américains et de sept résistants de Penmarc’h, sous les ordres de l’adjudant Poitevin, réussit un audacieux coup de main dans le secteur de l’aber de Crozon en s’emparant du Four à chaux et de la casemate de Veniec.

Lundi 18 : libération de Brest.

Plusieurs FFI sont tués dans le secteur Argol-Crozon, dont Roger Quiniou de Penmarc’h.

Mardi 19 : la garnison de Quélern et la pointe des Espagnols sont prises. Le général allemand Ramcke doit se rendre.

Mercredi 20 : décès de Michel Le Gars au camp de Mauthausen (3).

Fin des combats de Lezongar à Esquibien, c’est la fin de l’occupation dans le Finistère.

Vendredi 22 : Michel Le Gars, 27 ans, marin-pêcheur à Saint-Guénolé, membre du réseau de résistance CND-Castille, meurt au camp de concentration de Mauthausen.

Samedi 23 : libération de Strasbourg

Dimanche 24 : défilé de la Libération à Pont-l’Abbé le dimanche de la Tréminou.

Septembre : la pêche continue malgré la pénurie de carburant.

OCTOBRE

Début octobre : la Bretagne qui a été coupée du monde par les combats et les destructions des voies de communication, commence à se raccrocher petit à petit au reste de la France libérée.

Lundi 2 : le soulèvement de Varsovie est écrasé par les Allemands.

Jeudi 5 : le droit de vote des femmes est confirmé par ordonnance.

Dimanche 8 : à Quélornet en Tréguennec, une mère de quatre enfants est tuée en heurtant une mine dans son champ.

Mardi 10 : le conseil municipal de Penmarc’h a été dissous. Une délégation spéciale est instituée sous la présence de Jean-Louis Souron, avec pour membres Alain Autret, cultivateur à Lescors, Pierre Le Roy, cultivateur à Poulguen, Jean Coïc, menuisier à Penaguer, Pierre Boënnec, marin-Pêcheur à Saint-Pierre, Noël Larnicol, marin Pêcheur à Saint-Pierre, Louis Le Pape, commerçant à la gare et Henri Péron, pharmacien au bourg. Ce dernier est absent, étant toujours en Angleterre.

Vendredi 13 : le canot « Le Frondeur » de Léchiagat est couché par le vent et fait naufrage à 1,5 mille au sud de Saint-Pierre, le matelot et le mousse sont sauvés, mais pas le patron.

Jeudi 14 : Nonna le Floch, 16 ans, est tué par une mine à Penmarc’h, en cherchant du chiendent.

Dimanche 15 : la sélection bigoudène fait match nul au stade de Kerhuel à Quimper avec le Stade quimpérois 1 à 1. Avec cinq éléments, les Cormorans sont bien représentés dans la sélection : Bodéré, Calvez, Jégou, Péron et Scuiller.

Mardi 17 : les obsèques de Louis Méhu, ancien maire de Plomeur, assassiné par les nazis le 12 juin 1944, sont suivies par une foule nombreuse.

Obsèques de Louis Méhu.

Pierre Gloaguen, blessé au combat près de Combrit le 19 juin, meurt des suites de ses blessures.

Samedi 21 : tempête. Le canot « Caprice » qui était au mouillage au port du Guilvinec, brise ses chaînes et va se fracasser contre la digue de Léchiagat.

Dimanche 22 : deux enfants de Combrit sont tués et un autre gravement blessé par l’explosion d’un obus abandonné par les Allemands.

Dimanche 29 : assemblée annuelle des Cormorans. De Cadenet est président, Paul Lederlin est nommé président d’honneur. L’assemblée se tient en l’absence de Claude Hyacinthe Moguérou, de Lucien Larnicol, le trésorier et de Pierre Plouhinec, joueur. Ils sont toujours aux mains des nazis.

NOVEMBRE

Début novembre : un habitant de Plomeur est grièvement blessé par une mine à Lanvenael. Il décèdera à l’hôpital.

Dimanche 5 : à Douarnenez, en match amical, l’US Douarnenez Ploaré bat les Cormorans par 5 à 2

Jeudi 9 : reconstitution de la SFIO lors d’un congrès national extraordinaire (du 9 au 12).

Samedi 18 : création de la Haute-Cour de justice, chargée de juger les responsables du régime de Vichy.

Dimanche 19 : à Quimper en match amical, la Phalange d’Arvor bat les Cormorans par 4 à 1.

Samedi 25 : Fernand Loussouarn, 17 ans, est tué par l’explosion d’une mine en cherchant du chiendent à Penmarc’h.

Dans la nuit de samedi à dimanche, un homme ivre lance une grenade dans la quincaillerie Criquet, brisant la devanture et divers articles.

Dimanche 26 : création du Mouvement républicain populaire (MRP).

Novembre a été très pluvieux sur la France.

DECEMBRE

Samedi 2 : deuxième réunion de l’Union des Femmes Françaises de Saint-Guénolé, mouvement féministe d’éducation populaire. Plusieurs questions ont été étudiées : le ravitaillement (charcuterie, lait) , les dentelles. Le bureau est présidé par Mme Heurté , vice-présidente Mme Péron, secrétaire Mme Floch, secrétaire adjointe Mme Le Gouët, trésorière Mme Le Pape, trésorière adjointe Mme Le Rhun, assistantes françaises Mmes Donnard et Garrec, propagandiste Mme Gauthier.

Lundi 4 : Jean Lucas, du 35ème RI, meurt à Morlaix des suites de ses blessures.

Vendredi 8 : Eugène Guéguen, matelot fourrier, blessé au combat, meurt à Clohars Carnoët.

Mardi 12 : Louis le Roy est tué par l’explosion d’une mine mouillée devant l’Ile-Tudy

Jeudi 14 : nationalisation des charbonnages du Nord-Pas-de-Calais.

Samedi 16 : une foule considérable assiste à Saint-Guénolé aux obsèques d’Eugène Gueguen, matelot fourrier de 20 ans, « tombé au champ d’honneur ».

Importante contre-offensive allemande dans les Ardennes

Dimanche 17 : Stella Maris Douarnenez 3 – Cormorans 0

Jeudi 21 : au Treustel à Combrit, un marin guilviniste est tué par une mine en cherchant du chiendent.

A Plovan, un jeune homme de Tréguennec est tué en essayant de neutraliser une mine.

Dimanche 31 : Jean-Louis Tanneau, cultivateur au Stang, est tué lors d’une opération de déminage à Pen ar Vouez près de Tronoan.

Décembre : le ravitaillement du Finistère est difficile et la population demeure mécontente.

Statistiques de 1944, autres remarques…

Il existe 1847 maisons et 28 bâtiments industriels à Penmarc’h

1 foyer sur 10 est équipé de courant électrique à Saint-Guénolé, très peu de foyers ont l’eau courante.

83 naissances, 35 mariages et 97 décès dans la commune en 1944.

A partir d’août la pêche à la sardine est abondante et les usines se remettent à tourner à plein régime. La production annuelle totale demeure cependant très faible : 893 tonnes.

La zone de pêche reste limitée à 25 milles de Penmarc’h jusqu’au 23/1/1945, ce qui hérisse les marins.

Le nombre de bateaux du port demeure stable : 60. Il y a une seule nouvelle unité de plus de 10 tonneaux, le « Simon et Marcelle » de Jean Charlot, qui vient remplacer son ancien bateau, le « Malvina Hoffman », désarmé en mai 1944. L’effectif des 3 à 10 tonneaux reste à 37 unités. Trois autres pinasses ont été lancées en 1944, mais elles ne sont pas encore armées.

Fermeture définitive de la station de sauvetage de Saint-Pierre.

Anna Camus a été sacrée championne de Bretagne cadette du 500 m.

[Cette chronologie a été constituée à partir de documents d’archives, de journaux d’époque, et de diverses publications, en particulier « Les pêcheurs bretons durant la Seconde guerre mondiale » de Jean-Christophe Fichou .- Rennes : PUR, 2009 et le site « Guerre et Résistance en pays bigouden », https://bigouden1944.wordpress.com/]

(1) Correspondance de l’administrateur maritime du Guilvinec, Audigou, 7 avril 1944. Service historique de la défense, 3 P 2 20. Cité par Fichoux, Jean-Christophe .- Les pêcheurs bretons…

(2) Mouez Penmarc’h, n°153-154

(3) Selon certaines sources il serait mort le 22.

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9 réponses à 1944

  1. Claudine Durand dit :

    Tout d’abord merci de remplir les « trous » si nombreux des récits de nos parents !
    L’histoire du « Jouet des flots » en février 1944 est racontée en détail par René Pichavant, dans le tome 3 des « Clandestins de l’Iroise ». Elle implique Yves Le Hénaff, lieutenant de vaisseau et tête de l’expédition (qui mourra dans un train pour Dachau), son frère Roger, usinier à Saint Guénolé, et incidemment mon père, Germain Souron, chauffeur de camion chez Hénaff.

  2. admin dit :

    Bonjour
    C’est en partie pour combler certains de ces « trous » que je me suis lancé dans ces recherches. On n’a pas assez interrogé, ni même écouté avec attention nos parents. Maintenant c’est trop tard, il ne reste plus que les archives !

  3. Claudine Durand dit :

    Bonjour
    Dans les documents que vous avez consultés, y aurait-il une explication au choix de Jean-Louis Souron pour présider la Délégation spéciale en octobre 1944 ? A notre connaissance, il était matelot à la pêche dans le quartier du Guilvinec pendant la guerre.

  4. admin dit :

    Je n’ai rien trouvé d’autre, d’ailleurs je ne sais même pas de quel Jean-Louis Souron il s’agit. Il faudrait pouvoir consulter les archives municipales. J’ai repéré deux Jean-Louis Souron sur les registres matricules des bateaux, l’un est né en 1896 et l’autre en 1902.
    Bonne soirée
    C. Cadiou

  5. Claudine Durand dit :

    Bonjour Camille
    Selon les souvenirs de famille, il s’agit de notre oncle, Jean Louis Bernard, né en 1902, décédé en 1955, marié à Marie Bodéré, habitant Poulleur. Selon son fascicule d’inscrit maritime, il a navigué pendant la guerre sur Carmencita, l’Errante, et Simone. Les archives municipales rendent compte des réunions, mais pas du « pourquoi » des nominations. Il ne s’est pas présenté aux élections de 1945.

  6. Lépron Maurice dit :

    Avez-vous des renseignements sur la mort de Roger Quiniou dans la presqu’ile de Crozon ?

  7. admin dit :

    Bonjour

    Malheureusement je n’ai rien trouvé pour le moment sur Roger Quiniou.

  8. POTTIER dit :

    Je suis né en Avril 1932. J’ai vécu pendant toute l’occupation à Quimper. Merci et bravo pour votre chronique dont je me rappelle précisément beaucoup des évènements cités et de leur exactitude.
    J’ai cependant une question.
    Vous écrivez que le pain qui était rationné à 3 kg par personne et par mois passe à 1kg par personne et par mois en Avril 1944. Je suis surpris de ces chiffres qui ne donnent que très peu de pain par personne et par jour. Est-ce une situation de fait, le boulanger n’ayant pas de pain à fournir en échange des tickets ? Merci de votre réponse.

  9. admin dit :

    Bonjour
    Effectivement ça représente très peu de pain par personne. Malheureusement je n’ai pas retrouvé, pour le moment, la source de cette information. Il s’agit probablement de l’Ouest éclair, de la Dépêche ou d’un autre journal local. Pour cette petite chronique qui me permet de placer les évènements locaux dans un contexte plus large je n’ai pas pris la précaution de noter systématiquement les références.
    Cordialement
    C. Cadiou

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