Immatriculation : GV7576
Construit au chantier Donnard de Lanriec, il est lancé le 19 mai 1954 et immatriculé le 19 juin.
Caractéristiques : chalutier thonier
- Longueur :15,51 m
- Tonnage :41,86 tx
- Moteur Baudouin 72/90 cv, puis Baudouin 160 cv.
- Signal distinctif : TMHY
- Couleurs : pavois vert foncé, liseré rouge, coque vert clair.
« Tante Maria » vient remplacer « Simon et Marcelle » de l’armement Charlot. François Sinou, le patron armateur, est l’époux de Marcelle, la fille de Jean-Louis Charlot. « Tante Maria » évoquerait Maria Tanneau, l’épouse de Jean-Louis Charlot.
« Tante Maria » est un chalutier thonier classique. En 1955 il ne pratique la pêche hauturière qu’au printemps, mais à partir de l’année suivante il va se mettre à fréquenter les eaux irlandaises et britanniques même en hiver. Il ne participe jamais à la campagne de maquereau de dérive. Ses résultats au chalut sont très proches de la moyenne de la flottille. Sa meilleure marée date de février 1956 avec 10,9 t.
Au thon il obtient de très bons résultats : en septembre 1955 il bat le record du port avec 3300 thons et bonites.
Au cours de sa courte carrière, « Tante Maria » a connu beaucoup de problèmes, le dernier, en mars 1962 lui sera même fatal. Le 31 octobre 1955 dans les parages de Belle-Ile, il brise son hélice et coince son gouvernail. Il est remorqué jusqu’à Concarneau par « l’Exocet » du Guilvinec. En juillet 1957 il est contraint d’arrêter sa marée de thon à cause d’une avarie de gouvernail qui nécessite de passer en cale sèche à Concarneau. Le 27 janvier 1960, il est abordé par un caboteur hollandais alors qu’il se trouve près des côtes de Cornouailles. Il a l’étrave brisée au-dessus de la ligne de flottaison, le bastingage enfoncé et le pont en partie soulevé. Malgré une voie d’eau, il parvient à rejoindre Newlyn pour des réparations sommaires. Le 6 mai 1961, il tombe en panne au nord de la chaussée de Sein et demande du secours. Le bateau de sauvetage de l’île de Sein « Vice Amiral Touchard » parvient à le prendre en remorque jusqu’au port de l’île. Le 6 novembre 1961 il est remorqué jusqu’à Concarneau par le « Tante Corentine« .
Le 27 mars 1962, en pleine nuit, trompé par une brume épaisse, « Tante Maria » heurte une roche devant Primelin et se remplit d’eau. Après un peu plus de trois heures d’agonie le bateau se disloque et seuls deux marins parviennent à gagner le rivage : Louis Talbot et son fils Yves. Le drame fait cinq victimes : Pierre Jolivet, 48 ans, Corentin Le Pape, le mécanicien, 42 ans, François Sinou, le patron, 41 ans, Joseph Stéphan, 32 ans et Sébastien Stéphan 33 ans.
(1) Statistiques établies d’après les données fournies par le mensuel « La pêche maritime », l’hebdomadaire « Le marin » et les quotidiens « Ouest France » et « Le Télégramme ». Elles portent seulement sur le chalutage hauturier.