Immatriculation : GV 7374
Construit au chantier Hénaff du Guilvinec, il est lancé le 23 mai 1951 (1) et francisé le 28 juin.
Caractéristiques : côtier
- Longueur : 13,80 m
- Tonnage : 21,94tx
- Moteur Baudouin de 72 cv, puis 120 cv à partir de mai 1957.
- Signal distinctif : TOTG
- Cale réfrigérée : 10 m3
- Couleurs : il est peint en gris-violet-lilas avec une bande jaune et possède une passerelle en biseau (2)
Le « Per Nostis » est construit pour l’armement Gueguen (Mme Gueguen et son fils Pierre), Per Nostis était le surnom de Pierre Guéguen père. Il vient remplacer « l’Errante », perdu en février. Dans les années 1951 à 1953 Pierre Gueguen confie souvent le commandement à Julien Donnard, qui fait ainsi ses premières armes de patron. A partir de 1954, Pierre Gueguen prend définitivement la barre du « Per Nostis ». En 1958 il devient propriétaire unique.
« Per Nostis » est un chalutier côtier et un sardinier. Au chalut, il effectue des sorties d’une journée avec un équipage de six marins, effectif qui descend à cinq et même parfois à quatre, à partir de la fin des années soixante . Dans les années 1950, il pratique chaque année la pêche au maquereau de dérive en fin d’hiver et au printemps. Il lui arrive également de partir au thon, malgré sa petite taille.
Le 18 septembre 1958, journée faste pour les sardiniers de Saint-Guénolé, le « Per Nostis » réalise une des meilleures pêches, avec 3 tonnes de sardines. Il la réédite le lendemain, ramenant en plus une tonne de maquereaux.
Le « Per Nostis » est remplacé par le « Per Nostis II » en décembre 1970. Il est vendu à Folkestone dans le Kent (GB), en mars 1972.
En 1955, l’équipage pour la campagne sardinière était composé de : Eugène Biger, Eugène Buannic, Thomas Cariou, Corentin Coic, Xavier Diquelou, René Donnard, Germain Guéguen (mousse), Martial Guéguen (mousse), Michel Lucas, Luc Maréchal, Joseph Nignon, Henri Ollivier, Désiré Palud, Corentin Plouhinec (3).
(1) Coût de construction : 60 000 F ( sans le matériel de pêche).
(2) Merci à Franck Balenci pour ces précisions sur la couleur et la passerelle.
(3) Archives municipales, 2 F 7.
Bonjour,
Si je réagis au souvenir du CENACLE et aussi du PER NOSTIS, c’ est parce que ce sont les plus anciens « malamoks » immatriculés GV dont je me souviens avoir vu en activité.
Ceux datant des années antérieures, répertoriés dans votre chronologie, je n’ en ai pas souvenir, j’ étais trop jeune à l’ époque.
De plus j’ ai assisté en 1970 et 1971, à la fin de vie de ces 2 bâteaux. A cette époque, peu d’ entre eux parvenaient à ou dépassaient 20 années d’ activité continue à St Gué.
Ces deux là se distinguaient du reste de la flotille, ils étaient reconnaissables dès l’ horizon. On voyait bien par leur aspect, qu’ ils étaient un peu plus vieux et fatigués. Ils avaient un « look vintage » comme disent les jeunes de nos jours.
C’ est pourquoi je les aimais bien, au retour quotidien des cotiers, je me dirigeais vers eux en premier. Ils retenaient davantage mon attention car je savais que je ne les reverrai plus encore longtemps.Des rumeurs à propos de leur désarmement ou de leur destruction prochaine étaient entendues sur le quai.
Je les respectais, comme on respectait les vieux pêcheurs retraités, par leur sagesse et leur vécu en mer, notamment lorsque certains d’ entre eux, nous racontaient les anecdotes de leurs campagnes de pêche d’ autrefois.
Le Per Nostis était facilement identifiable par sa peinture d’ un gris-violet -lilas avec une bande jaune, et sa passerelle en biseau d’ un autre temps. Son bastingage était usé et détérioré.
Quant au Cénacle, j’ aimais bien sa coupe, sa carêne. J’ ai assisté durant l’ été 1970 ou 1971, à sa transformation en voilier de plaisance, le long du tout premier quai du port.
C’ était intéressant d’ assister à ces travaux et émouvant de savoir qu’ il repartait pour une vie nouvelle.
Cet «ancien quai », qui se terminait par des marches pour faciliter entre autres, l’ accès aux bateaux échoués à marée basse. C’ est à ce quai que l’ on ammarait les « vieux » bateaux désarmés ou déclassés, avant leur vente ou leur destruction. Je n’ aimais pas assiter à leur destruction , pour moi ils devaient s’ entasser, finir et pourrir au cimetière, comme à Léchiagat ou Douarnenez.
C’ est cette partie de fond de port que je préférais, jusqu’ à celle près du « quai » de la place du marché – avant le bétonnage des années 80 – Durant ces années 50,60 et 70, cet endroit servait à la toilette et la peinture des unités et parfois de cimetière à bateaux.
Si je parle de ces beaux bateaux d’ autrefois avec une certaine « poésie », il ne faut pas oublier que le quotidien du métier de ceux qui y naviguaient, n’ en n’ était pas. Ils étaient davantage exposés au vent, au froid, aux grains,…au mauvais temps, à la pénibilité et au danger du travail… Depuis presque 40 ans, par le remplacement des vieilles unités par des chalutiers à pont couvert -pêche arrière et relevage du chalut par enrouleur, la vie à bord a gagné en confort, en pénibilité et en sécurité.
Malgré ces amélorations, le métier reste fatiguant et dangereux
Merci Camille, pour ce site ne se résumant pas uniquement à la pêche, mais également au charme et souvent à la dureté de la vie économique et sociale sur le territoire de la commune de Penmarch et du pays Bigouden, à différentes époques.
Merci pour ceux qui témoignent des ancien(nes) qui ont construit et fait prospérer ce pays.
A la continuité et à l’ enrichissement de ce site par vous tous, ceux qui vivent St Gué au quotidien depuis toujours, et ceux qui comme moi l’ ont bien connu à une époque, s’ en sont éloignés, mais en gardent des souvenirs intacts.
Franck d’ Ajaccio