Peintre, illustrateur, affichiste
Léopold Marie Bernard Louis Stevens est né à Paris le 2 novembre 1860.
Fils du peintre belge Alfred Stevens, il est formé par son père sans passer par une école d’art. Sa famille est passionnée de peinture et de musique et reçoit beaucoup, ce qui permet par exemple à Léopold de fréquenter le jeune Debussy.
Il connaît le succès grâce à des portraits d’élégantes parisiennes, puis se spécialise dans les paysages et les marines ainsi que dans les scènes de la vie parisienne. On lui doit en particulier la célèbre affiche Eugènie Buffet, la chanteuse populaire.
Léopold Stevens est mort à Paris le 8 septembre 1935.
Léopold Stevens et Saint-Guénolé
Vers 1892 et peut être un peu plus tôt, Léopold Stevens est locataire de la Petite Forêt à Loctudy, propriété de Constance de Coëtlogon, veuve d’Aimé de Laubrière, mais leurs relations s’avèrent difficiles : elles ne seront pas étrangères à la mise en vente de la maison en 1893.
Au cours de son séjour bigouden Stevens passe à Saint-Guénolé ou il peint une huile sur bois qui sera intitulée « Bretagne : la pêche à pied ».

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Ce tableau est très intéressant d’un point de vue historique, même si l’artiste a pu ajouter ou enlever certains éléments. Stevens l’a peint à Talifern à l’atelier de Paul Du Châtellier sur le rocher du préfet (2).On distingue à gauche l’usine Amieux, l’Hôtel Charpentier et l’arrière de la boulangerie Auffret. Une cabane de bois peinte en noir pourrait être l’abri pour le marché au poisson. On observe aussi une vache en train de paître sur les anciens communs du Menez Kerouil. L’usine Tirot est curieusement absente, pourtant elle date de 1887 (3). A droite, près du corps de garde, les deux petites silhouettes ne sont pas des personnes mais les menhirs jumeaux du port, détruits peu après. A l’horizon, on cherche en vain le phare d’Eckmühl qui ne sera construit que quelques années plus tard.
Sources
Wikipédia
Correspondance avec Michel Nédellec, propriétaire du tableau « La pêche à pied ».
(1) Un grand merci à Michel Nédellec qui m’a permis de découvrir ce tableau et de le reproduire ici.
(2) Selon Auguste Dupouy, Stevens a peint dans l’atelier Du Châtellier avant qu’il ne soit occupé par Lemordant. (La dépêche de Brest, 10 juillet 1922)
(3) Si l’artiste a peint ce paysage de manière réaliste, sans occulter l’usine, l’oeuvre daterait de 1885-1887.