Ivin

« Parc an Ivin » (1833, 3P159 3, cadastre) Toponyme de Kerouil

Ivin se traduit par if, mais lorsqu’on observe l’emplacement de cette parcelle située près de Poulbriel, à proximité de la mer et exposée aux vents dominants, une présence ancienne de cet arbre semble impossible. Nous avons clairement affaire ici au nom de famille Ivin. Ce nom Ivin ou Yvin est une variante de Even, vieux patronyme qui vient probablement de la littérature médiévale (Yvain est un des héros des Romans de la Table ronde).

On trouve des Ivin dans le Pays bigouden dès le XVIe : Alain Yven, maître de la barque « Marie » est signalé à Bordeaux en partance pour Kinsale en Irlande en 1519. Mais je n’ai pas remarqué ce patronyme à Saint-Guénolé avant le milieu du XVIIIe. C’est à cette période que Thomas Ivin s’installe avec ses deux frères à Kerouil, en provenance de la palue de la baie d’Audierne. Ce Thomas Ivin, est vite assimilé à un personnage du légendaire bigouden : Filopenn. Personnage qui sera magnifié par des générations de conteurs et en particulier par Per-Jakez Hélias (1). Son aspect sauvage, sa force colossale, son agilité et son appétit impressionnèrent beaucoup Jacques Cambry, chargé par le gouvernement révolutionnaire de l’inspection du département. Voici comment il décrit sa demeure :

« à quelques pas de la mer, à près de cinq pieds d’élévation ; elle est faite de pierres brutes, couvertes d’un toit de jonc ; son mobilier est composé d’une table, d’un banc, d’une poêle, d’un pot de fer, d’une cruche et quelques écuelles en bois. – Il couche auprès de sa moitié, sur la terre, couverte d’un peu de paille et de goémon, des lambeaux de toile à voile naufragés servent de couverture ; ils reposent leurs têtes sur un caillou enveloppé d’un sac de grosse étoupe. (2)»

Joseph Emile Gridel « Philopen » (3)

Premier Ivin à s’établir à Saint-Guénolé et personnage inoubliable, il pourrait bien être l’éponyme de ce champ.

(1) Hélias, Pierre-Jakez .- Les autres et les miens .- Paris : Plon, 1977 .- 510 p. : ill.

(2) Cambry, Jacques .- Voyage dans le Finistère .- Spézet : Coop breizh, 1993 .- Réimpression de l’édition de 1836 .- 479 p.

(3) Joseph Emile Gridel est un peintre lorrain élève de Courbet qui séjourna en Bretagne entre 1863 et 1878.

Ce contenu a été publié dans 4 : De 1596 à 1869, Patronymes, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

10 réponses à Ivin

  1. Ronan Le Corre dit :

    Bonjour
    Merci de tout ces précieux renseignements sur notre histoire et notre patrimoine. Pour vous avoir suivi dans votre énoncé de Parc an Ivin à la feuille cadastrale 3 P 159 3 parcelles de 337 à 1120; quel parcelle(s) représente Parc an Ivin. Si bien sur vous en avez connaissance ? Encore une fois Merci à vous. Ronan Le Corre

  2. admin dit :

    Bonjour

    Parc an Ivin porte le n°34 sur le cadastre napoléonien. C’est difficile de le situer avec précision aujourd’hui, car la forme des parcelles a beaucoup changé dans ce secteur. Il se trouve entre la venelle Marcel Sembat et la rue Pierre et Jean Dupouy, presqu’à l’extrémité ouest de la venelle. Le cadastre napoléonien est disponible en ligne sur le site des Archives départementales, en comparant avec le cadastre actuel vous arriverez peut-être à situer exactement cette parcelle, c’est ce que je viens d’essayer de faire rapidement, mais il faut y consacrer plus de temps pour la placer avec certitude.
    Cordialement
    Camille Cadiou

  3. Ronan Le Corre dit :

    Bonsoir.
    Pardon Camille, je n’arrive pas à localiser la parcelle 34 sur le cadastre napoléon ! ni le plan afférant.
    Quel sont vos sources Camille pour cette parcelle ?
    Je cherche aussi le manoir de Kerouil .
    j’habite la Torche je vous propose un rdv
    Ronan Le Corre

  4. Ronan Le Corre dit :

    Rebonsoir Camille
    J’ai finalement localisé la parcelle N° 34 sur le cadastre 3P 159 1/2 section A1.
    Elle se trouve entre la venelle Marcel Sembat et la rue Pierre et Jean Dupouy, à l’extrémité SUD de la rue Racine( en face). Si l’on regarde bien il y a 2 maison sur la parcelle qui restée intacte.
    Quel sont vos sources Camille pour cette parcelle ?
    Si vous avez de l’info sur le manoir de Kerouil je suis preneur.
    Bonne soirée ronan Le Corre

  5. admin dit :

    Bonjour Ronan
    Pour la parcelle 34 je me réfère à l’état de section du cadastre 3P 159 3/4 (ce document n’est pas numérisé). Pour le manoir de Kerouil vous trouverez un article sur mon site. Je suis particulièrement attaché à ce lieu car c’était autrefois la maison de mes grands parents (ils étaient locataires).
    Cordialement
    Camille Cadiou

  6. Ronan Le Corre dit :

    Bonjour Camille
    Merci de la réponse, donc je suppose que sur la section du cadastre 3P 159 3/4
    il est identifié la parcelle 34 comme étant Parc an Ivin ou que vos grands parents vous l’ont transmit comme étant un  » savoir » local dans tout les cas merci pour cette transmission à votre tour . De même j’ai de la famille habitant ce quartier de très longue
    date si à mon tour j’ai de nouveaux éléments je ne manquerais pas de vous en faire part je les verrais à Pâques.
    Bonne soirée Ronan Le Corre

  7. Ronan Le Corre dit :

    Bonjour Camille
    J’ai effectivement rencontré ma famille, qui demeure rue Louis Jouvet, mais ils n’ont sut me dire exactement ou était le manoir de Kerouil, du moins, il y aurait confusion entre le manoir et la ferme du manoir de Kerouil. Le manoir serait à gauche à l’entrée de la venelle Louis Jouvet près de l’ancienne boulangerie Kerouédant ou alors il s’agit de la ferme ?? Quand au souterrain il est visiblement légendaire, mais semble avoir existé ne serais déjà par les infos que vous développez.
    La  »maison » appartient a Mme Kerouédant et a été reconstruite a l’identique ces dernières années . Maintenant peut être connaitriez vous Camille davantage .
    Bonne journée Ronan

  8. admin dit :

    Bonjour Ronan
    Il s’agit bien de la maison de Martine Kerouedan. Ce manoir de Kerouil comme beaucoup de manoirs bretons était aussi une ferme, exploitée sous le régime du domaine congéable jusqu’au XIXème siècle. Aux dires d’un ancien du quartier, il était un peu plus grand autrefois, avec une extension côté ouest. Quand je l’ai connu dans les années 50 il avait sa taille actuelle, mais pas du tout le même aspect (pas de fenêtres à l’étage, petites ouvertures au rez de chaussée). L’entrée du « souterrain » se distingue encore au pignon, en bord de chaussée.
    Bonne fin de journée
    Camille

  9. Ronan Le Corre dit :

    Bonjour Camille
    Merci pour ces précisions, toi as tu eut occasion d’y entrer dans ce souterrain?
    J’y suis passé ce matin en fourgon j’avoue ne rien avoir distingué .
    Bonne Journée Ronan

  10. admin dit :

    Bonjour Ronan
    Je suis passé l’autre jour après t’avoir répondu, je n’ai rien vu non plus. Je pense que la chaussée a été refaite. Je ne suis jamais rentré dans ce souterrain, mais selon ma tante, des jeunes du quartier avaient commencé à l’explorer au début du XXème, avant de tomber en panne de bougie.
    Bonne journée
    Camille

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *