Poulbriel

« Poulbria » (1693, carte du Neptune françois) ; « Poulbrielle » (c.1780, carte des Ingénieurs-géographes) ; « Poul-Brien » (1871, Thomassin : Pilote de la Manche…) ; « Pors briel » (1881, 15U22 59, Partage des communaux de Kerouil) ; « Pors briel » (1931, 3O991, Plans des chemins ruraux) ; « Poul briel » (1953, Auguste Dupouy in Souvenirs d’un pêcheur en eau salée) ; « Poulbriat » (1904, Service hydraugraphique de la Marine, Plan des roches de Penmarc’h) ; « Poulbriat » (2000, carte IGN 0519 OT) ; « Poulbriel » (début XXIe, nom de rue de Penmarc’h) Toponyme de Kerouil

Poulbriel

« Je revois encore, à Poul-Briel, la façon qu’avaient les bars de faire des ronds autour d’un pironneau, puis de se précipiter dessus et de n’en faire qu’une bouchée (…) Cela ressemblait, dans l’eau, aux cercles que décrit en l’air un aigle, un simple épervier, avant de fondre sur la proie. Une sorte de rite (1). »

Briel signifie maquereau et Poul a ici le sens de anse. Mais la traduction habituelle « anse au maquereau » ne me paraît pas absolument certaine.

On peut aussi y voir le nom de famille Briel. Les Briel constituaient une importante dynastie de maîtres de barque, dont la présence est attestée dans le Cap Caval dès le XVe : Guillaume Briel de Penmarc’h, maître de la « Marie » est signalé à Bordeaux en 1497, en partance pour les Flandres. Ce nom de famille signifie lui aussi probablement « maquereau », ce qui est un sobriquet tout à fait plausible pour un marin. Comme il s’écrit parfois Brizel, il peut aussi avoir le sens de « bariolé, moucheté » (2).

La graphie Poulbriat qui perdure encore sur certains documents est erronée.

Cette anse échancrait  profondément le Menez autrefois et constituait un lieu de décharge pour le voisinage, à tel point qu’en février 1947 le conseil municipal envisagea d’y construire un muretin par souci de salubrité. Son extrémité fut définitivement comblée lors de la construction par l’entreprise Roger Le Rhun d’un mur de défense inauguré en janvier 1972. On en fit un vulgaire parking aussi vaste qu’inutile.

Poulbriel demeura insalubre longtemps car l’anse servit jusqu’en septembre 1968 de déversoir pour les ordures collectées dans la commune. Fort heureusement ces pratiques ont bien évolué depuis !

Autres toponymes de Poulbriel :  

« an Dalard dône » » (1845, Etat civil de Penmarc’h, registre des décès) ; « Daler-Dôn » » (1953, Auguste Dupouy : Souvenirs …) ; « Poull Briel ou Toull an dalar don » (1961, Alain Le Berre : Toponymie nautique…Dénomination locale) 

Alain Le Berre traduit Dalar don par sillon profond.

 « Karek bras Poul briel » (1881, 15U22 60 : plan de partage des communaux)

Karek bras = grand rocher.  

« Arogel » (1953, Auguste Dupouy : Souvenirs …) ; « Orogell Poull Briel » (1961, Alain Le Berre : Toponymie nautique…Dénomination locale) 

Orogell signifie radoteur, toujours selon Alain Le Berre.

Voir aussi les articles suivants : Basse Poull, Bazenn Poulbrielar Gadoreg, an Touseg, Villa « Ker Marthe ».

(1) Dupouy, Auguste .- Souvenirs…

(2) Le mot briel = maquereau a d’ailleurs la même étymologie.

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3 réponses à Poulbriel

  1. laederach florence dit :

    Ce 16 juin 2018, « j’ai téléphoné au coin du monde que je préfère » (à l’amie qui y habite depuis 70 ans, depuis sa naissance), l’océan sublime et souvent furieux, celui des rochers de St Gué et du Menez à Poul Briel.
    Ce coin où tout parle à mon corps, mon cœur et mon âme, des infimes détails aux moments les plus grandioses et tonitruants. Des douceurs rosées du soleil qui se lève sur les rochers, en hiver, à ce moment poignant quand le soleil a disparu, tardivement, en été, quand l’assombrissement de la terre serre un peu le coeur. Des adorables et humbles lichens, aux lumières mauves et jaunes, qui arrivent en biais sur l’eau, se faufilant un instant entre les nuages, des pluies violentes, de travers, au milieux d’un épais brouillard, à l’ivresse du vent qui balaie tout l’inutile de nos vies trop modernes…
    Cet endroit que j’ai élu parmi tous les coins de la Terre que j’ai rencontrés et fréquentés, que j’aimerais rejoindre en tous cas le jour où l’on me dirait qu’il ne me reste que quelques jours à vivre…moi, la genevoise…
    Et me voilà CATASTROPHéE , MEURTRIE, BLESSéE en apprenant que la zone de Poul Briel est défigurée, depuis peu, par une barrière de gros plots… Comment peut-on vouloir et/ou laisser abîmer le merveilleux du sauvage de ce coin!
    Moi qui ai tant pleuré de joie, au fil des ans, et en toutes saisons, chaque fois que je revenais à St Gué, je pleurerais volontiers de tristesse maintenant…et de révolte.
    Florence

    PS: C’est en essayant de trouver des photos de cette « atteinte au pays de mon coeur » sur le net (l’amie de Poul Briel n’ayant pas l’équipement pour me faire parvenir des photos), que je suis tombée sur cette page, avec un espace pour les commentaires. Comme je ne suis pas très à l’aise sur cet outil, j’ai saisi cette occasion d’y exprimer
    mon amour et ma tristesse, n’étant pas sûre d’en trouver un autre!

  2. admin dit :

    Bonjour
    Je ne suis pas à St-Gué en ce moment et ne peut donc aller voir sur place, mais je suppose qu’il y a des travaux d’assainissement dans le quartier et que le situation redeviendra rapidement normale. Poulbriel fait partie d’un site naturel classé, il n’y a pas lieu de s’inquiéter.
    Cordialement
    Camille Cadiou

  3. admin dit :

    Bonjour
    J’ai de nouvelles informations. Il ne s’agit pas de travaux provisoires comme je le pensais, mais de la création d’un « cheminement doux » le long des rochers, matérialisé par des poteaux et des bancs en bois. Le site de Poulbriel lui-même n’est pas touché, c’est seulement l’affreux parking situé derrière le mur de défense qui est concerné.
    Cordialement
    C. Cadiou

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