La grande passe, large de 300 m., se situait entre les îles Conq et Staviou ; elle constitua pendant des siècles l’accès principal au port de Saint-Guénolé. Mais elle présentait nombre d’inconvénients comme le résume très bien le rapport de l’ingénieur des Ponts et Chaussées Pigeaud du 1er décembre 1889 (1) :
» Quand les vents soufflent de l’est, les navires y sont vent debout et ils ne peuvent y louvoyer facilement qu’à mer haute à cause de plusieurs pointes de rocher qui existent encore dans le chenal. Mais c’est surtout quand le vent souffle de la région ouest que cette passe est dangereuse, car pour peu que la mer soit agitée au large, elle brise sur toute sa largeur. Ce fait s’explique assez facilement en observant que le fond de la mer se relève d’une façon très brusque tout auprès de l’entrée de la passe. Les profondeurs qui sont de 30 m. environ à moins de 1/2 mille au large et qui restent supérieurs à 10 m. jusqu’à 300 m. de l’entrée se réduisent brusquement à 1 ou 2 m. La grande houle du large s’y transforme donc subitement en brisants terribles, et on y observe très fréquemment des lames sourdes qui mettent en danger les navires engagés dans la passe. »
Un chantier gigantesque commença en 1949 destiné à mieux abriter le port en condamnant la grande passe par un enrochement et un imposant barrage de béton. L’enrochement s’acheva en été 1950, fermant définitivement le passage. Les travaux furent perturbés par des tempêtes, en particulier par celle de février 1951 qui mit à mal une partie du chantier. Ils ne prirent fin qu’en 1954.
(1) 4S233