« Cimetière » (1833, 3P159 3, cadastre). Toponyme de Kergarien.
Le cimetière de Saint-Guénolé s’étendait autour de la Tour carrée, formant un placître, probablement entouré d’un mur de clôture (1). Il était borné à l’est par une croix.
Durant le haut Moyen Age les inhumations se faisaient dans divers lieux considérés comme sacrés : au pied des croix par exemple. Ce n’est que vers les XIe-XIIe siècles que l’usage des cimetières entourant les églises se généralisa : les morts y étaient inhumés dans un linceul à même la terre, sans ordre ni plan (2). A la fin du Moyen Age les cimetières furent progressivement délaissés au profit du sanctuaire lui-même.
Devant les problèmes d’hygiène causés par cette pratique, les autorités ecclésiastiques prirent des mesures d’interdiction au début du XVIIIe : « Nous défendons à tous recteurs, curés et prêtres d’inhumer aucune personne dans les églises, à la réserve de ceux qui y ont leur enfeu » (3). A partir des années 1720 les décès des habitants de Saint-Guénolé furent enregistrés à Beuzec, mais il est probable que l’inhumation se faisait toujours à Saint-Guénolé.
Le cimetière fut probablement abandonné après la Révolution, lorsque Saint-Nonna devint l’église paroissiale de Saint-Guénolé. En tout cas il n’était plus du tout utilisé au milieu du XIXe. Pour preuve, Vincent Tanneau, le trésorier de la fabrique de l’église de Penmarc’h, loua le 26 juillet 1855 à Jean Briec, tailleur d’habits à Kergarien, pour 15 F par an « l’ancien cimetière de l’église de Saint-Guénolé, situé aux issues de l’église de ce nom » (4).
Plus tard, entre les deux guerres, la parcelle correspondant à l’ancienne nef de l’église et à son cimetière fut occasionnellement utilisée par les femmes des marins du quartier pour ramander les filets. Après guerre elle servait même parfois de terrain de football aux gamins des environs à qui il arrivait de temps en temps de tomber sur un os !
Un nouveau cimetière fut édifié en 1950-1951 par l’entreprise Faria de Kérity selon les plans de l’architecte Louis Mony. La bénédiction de la croix eut lieu le dimanche 18 février 1951. Ce cimetière situé à Kervilon fut un temps surnommé « jardin Min », Min étant le surnom ou le diminutif de l’ancien propriétaire du champ.
Le conseil municipal décida lors de sa séance du 4 avril 1954, d’accorder une concession gratuite pendant dix ans au cimetière de Saint-Guénolé, aux familles qui désiraient y transférer les reliques de leurs parents, à charge pour elles d’abandonner la concession perpétuelle au cimetière du bourg.
(1) Béthus, Teddys .- Ancienne église de Saint-Guénolé …
(2) Chédeville, André .- La Bretagne féodale.
(3) Diocèse de Quimper, 1710
(4) Archives départementales du Finistère, 4 E 205 411
(5) Ce dessin de Louis Le Guennec montre des tombes armoriées à proximité du calvaire est de la tour. C’est une tentative de reconstitution des ruines de la Tour carrée telles qu’elles se présentaient au début du XIXe ; Le Guennec (1878-1935) n’a évidemment pas pu voir l’église et son cimetière dans cet état.