Immatriculation : GV 7961
Construit au chantier Léon Gléhen du Guilvinec, il est lancé le 1er juin 1961 ; son armement est enregistré le 6 juillet (1).
Caractéristiques : chalutier thonier
- Longueur : 15,65 m
- Tonnage : 45,22 tx
- Moteur Baudouin 160 cv
- Signal distinctif : THMF
- Cale réfrigérée : 8,5 m3
- Couleur : pavois blanc, large bande rouge, coque blanche.
Appelé « La Baraka » dans un premier temps, « Appel du large » appartient à parts égales à son patron Joseph Le Rhun et à Félix Le Gars (2). En 1969 Joseph le Rhun fera construire un nouveau bateau, « Le Diablotin » et Félix le Gars deviendra propriétaire unique. Plusieurs patrons se succèderont alors à la barre de « l’Appel du large », comme Maurice Guirriec ou Alain Stéphan.
« Appel du large » fait partie des meilleurs chalutiers de Saint-Guénolé dans les années 60 (3). En 1965, avec une moyenne par marée de 7 tonnes il arrive à la deuxième place des bateaux du port derrière le « N’holl Zent », à égalité avec « Maryse Odile ». En 1966 il est 5ème. Il termine même en tête en 1967 et en 1968 (à égalité avec « N’Holl Zent » en 1968). En tonnage annuel il atteint les 100 tonnes de 1964 à 1967 et dépasse même les 115 tonnes en 1968. Mais ses résultats faiblissent nettement à partir de 1969.
Au thon, « Appel du large » est moins performant, toutefois il dépasse à deux reprises la barre des 3000 prises : 3050 en juillet 1966 et 3100 en juillet 1971. De 1967 à 1970 il délaisse la pêche au thon, mais il y revient en 1971 et 1972.
« Appel du large » connait des ennuis mécaniques le 9 juin 1966 au cours d’une marée de chalut. Joseph Le Rhun décide de rentrer. En accostant à Douarnenez 3 jours plus tard, l’embrayage ne répond pas et le bateau heurte assez violemment le quai. Les avaries nécessitent des réparations sur le slipway.
Dans la nuit du 5 au 6 janvier 1969 le vent souffle en tempête sur Saint-Guénolé. Plusieurs bateaux rompent leurs amarres. « Appel du large » se fait drosser contre le quai, son étrave est fortement endommagée. Il est aussi victime d’une voie d’eau au port dans la nuit du 20 juin 1971, mais grâce à l’intervention des pompiers de Penmarc’h, les dégâts sont limités.
En janvier 1971 il est vendu à M. et Mme Babin. A partir de mars 1973 il est exploité à Saint-Malo. Il fait naufrage le 2 décembre 1973 au Nord Est des Roches Douvres.
Ils ont fait partie de l’équipage : Pierre Biger, ( X?) Cosquéric, Félix Le Gars (mécanicien), Pierre Gourlaouen, Pierre Jacob, Robert le Mogne, Charles le Pape, Alain Peoch, Robert le Rhun (frère du patron), Michel Salaun, Claude Tanniou (5).
L’équipage de « l’Appel du large » . Au premier rang de gauche à droite : Pierre Gourlaouen, Pierre Biger, Michel Salaün, Claude Tanniou, au second rang : Robert le Mogne, Joseph le Rhun, Félix le Gars. On aperçoit le bateau derrière l’équipage. Collection Anne Le Rhun Guégaden.
(1) Coût de construction : 310 000 F (sans le matériel de pêche)
(2) La composition de l’armement est celle qui figure dans les archives de l’ENIM, mais selon Anne Le Rhun-Guégaden, la fille de Joseph Le Rhun, il y avait un troisième associé : Jos le Gall, courtier à Quimper.
(3) Un extrait de son journal de bord de décembre 1962 a été publié dans la revue « La Défense ». Voir ci-dessous.
(4) Statistiques établies d’après les données fournies par le mensuel « la pêche maritime », l’hebdomadaire « Le marin » et les quotidiens « Ouest France » et « Le Télégramme ». Elles portent seulement sur le chalutage hauturier et concernent uniquement les quantités débarquées. La qualité des langoustines et du poisson mis en vente joue aussi un rôle crucial dans le prix de vente, mais elle n’a malheureusement pas pu être prise en compte ici.
(5) Ces membres de l’équipage ont été retrouvés grâce à l’aide de Joël Stéphan et Anne Le Rhun-Guégaden.
Extrait du journal de bord de Joseph le Rhun en décembre 1962. Revue « La Défense », n°469, novembre 1963. Cet extrait fait partie d’un article intitulé « Chalutage sur les côtes d’Irlande avec les marins de Penmarc’h » par Louis le Balch, instituteur à Penmarc’h.
Bonjour,
Je viens de lire avec émotion le journal de bord de mon père Joseph Le Rhun. Je suis née en 1957. Donc des souvenirs de quand j’étais petite :
– la bande du bateau était rouge,
– mon père était également associé, en plus de Félix Le Gars, avec Jos Le Gall courtier à Quimper,
– Ayant également fait partie de l’équipage : Pierre Gourlaouen et Michel Salaün et je crois que c’est Robert le Mogne et pas Robert Le Moigne.
Si çà vous intéresse, j’ai également une photo de l’équipage.
Bravo pour votre travail.
Salutations.
Bonjour
Je viens de corriger mon article, merci pour votre aide.
Pour la photo, je vais vous contacter par message privé.
Cordialement
Camille Cadiou