Immatriculation : GV 8198, puis GV 317441
Construit au chantier Pierre Gléhen du Guilvinec, il est lancé le 10 juin 1964 (1).
Caractéristiques : chalutier thonier
- Longueur : 20,34 m
- Tonnage : 49,94 tx
- Moteur Caterpillar D343 de 330 cv, puis 400 cv (294 kw)
- Signal distinctif : TKUK
- Cale réfrigérée : 30 m3
- Couleurs : pavois vert foncé, liseré blanc, coque vert clair.
- Gaillard avant et passerelle métallique. (2)
Ce bateau, d’abord appelé « Françoise Saout » appartient à Pierre Gléhen et consorts.
« Ne sachant quel nom donner au bateau, Pierre Gléhen avait fait un tirage au sort parmi les noms des quirataires » et c’est Françoise Saout qui fut choisie par le sort (3).
« Françoise Saout » est d’abord commandé par Yves Cabon, puis par Jean le Bars à Audierne. Ensuite il passe au port du Guilvinec tout en demeurant immatriculé à Audierne, il a alors pour patron Jean le Lay.
Le 4 août 1967, il est vendu à Léon Tanneau de Saint-Guénolé, ancien patron du « Pascale Martine ». Début 1968, le bateau est rebaptisé « An Tin Couz » (le vieux Corentin), en hommage à Corentin Bariou, le grand-père du patron. « An Tin Couz » devient le plus grand bateau du port.
« An Tin Couz » obtient des résultats moyens mais réguliers au chalut, légèrement supérieurs à la moyenne du port en général, sauf exception. Son meilleur tonnage date de mai 1976, avec 11 tonnes. Ses résultats faiblissent en 1977-1978 avant de remonter très fortement en 1979-1980.
« An Tin Couz » participe généralement à la campagne thonière. Il réalise son meilleur voyage en juillet 1972, avec 3150 thons (5).
Le bateau connaît à plusieurs reprises des ennuis mécaniques. En avril 1967, alors qu’il n’a pas encore été vendu à Saint-Guénolé, il tombe en panne de moteur. François le Lay, son patron, fait appel à un autre chalutier guilviniste, le « Tourmalet », qui le prend en remorque et le ramène au Guilvinec. Quelques années plus tard, le 19 avril 1971, il retombe en panne. Il est ramené à Saint-Guénolé par le « Macareux ». En janvier 1977, il est à nouveau victime d’une panne en partant en mer, non loin de la pointe du Raz. Il est remorqué dans la tempête jusqu’à Sainte-Evette par le « Jeamosy » et le « Stereden Moor ».
Mais l’histoire de ce bateau est surtout marquée par un drame. Le 1er janvier 1969, deux des marins du « An Tin Couz » se noient dans le port de Crosshaven en Irlande, où le chalutier avait fait escale pour réparer des funes. Emile Le Brun de Saint-Jean avait 19 ans, Joseph Donnart de Saint-Guénolé 29 ans. L’un est tombé en franchissant la passerelle entre le bateau et le quai et l’autre est mort en tentant de lui porter secours.
En août 1984, Léon Tanneau se fait construire un nouveau bateau, qu’il nomme à nouveau « An Tin Couz » (GV 555249). Je ne sais pas ce qu’est devenu l’ancien « An Tin couz » après cette date.
Ils ont fait partie de l’équipage : Henri Bargain, Gaston Braud, Emile le Brun, Joseph Donnard, Rolland Cariou, Jacques Pochat, René Pochet, Jean-Michel Tanneau, …
(1) Coût de construction : 350 000 F (sans le matériel de pêche)
(2) A ses débuts à Audierne, le bateau était blanc et avait une passerelle en bois.
(3) Anecdote trouvée sur le site « Les Dundees d’Audierne » www.audierne–les-dundees-motorises.com
(4) Statistiques établies d’après les données fournies par le mensuel « la pêche maritime », l’hebdomadaire « Le marin » et les quotidiens « Ouest France » et « Le Télégramme ». Elles portent seulement sur le chalutage hauturier et concernent uniquement les quantités débarquées. La qualité des langoustines et du poisson mis en vente joue aussi un rôle crucial dans le prix de vente, mais elle n’a malheureusement pas pu être prise en compte ici. Les chiffres des années manquantes seront progressivement intégrés.
(5) Il égalera ce record en août 1977.
Bonjour,
j’ai connu un bateau An Tin Couz dans les années 80, lequel était-ce ? Le premier ou le second, je ne sais pas. Peut être en était-ce encore un autre ?
Celui que je connaissais, je l’ai rencontré dans la vasière de Kermelo à Lorient, un gars était en train de le rafraîchir à grand coups de pinceaux. Remis à l’eau, il est resté un temps amarré à Keroman puis il est parti à couple d’un petit cargo plus ou moins abandonné qui était ancré dans l’anse de l’Estacade, aujourd’hui il y a la gare maritime pour Groix à cet endroit.
Pendant l’ouragan d’octobre 1987, il y avait 2 mètres de creux dans la rade de Lorient, l’An Tin Couz s’est retrouvé en déphasage par rapport au cargo, qui montait sur les vagues alors le chalutier descendait, rompant les amarres une à une. La dernière, qui était une énorme aussière tournée sur un gros taquet du pavois arrière a tenu bon, malheureusement, le tableau arrière a été arraché, le bateau a dérivé et il a coulé à l’entrée du port militaire. Le cargo, quant à lui, a fini à la côte.
L’An Tin Couz a été renfloué rapidement et a été échoué dans la vasière entre la Pointe de l’Espérance et Beg Er Men, le long de la base des Fusco à Lanester. L’épave a servi à l’entrainement des sapeur-pompiers de la Marine puis elle a été enlevée.
C’est une fin tragique, cependant sans perte humaine, mais une belle fin pour ce joli navire qui n’a été vaincu que par une des plus fortes tempêtes jamais vue en Bretagne.
C’est toujours mieux que de finir broyé à la pince hydraulique.
Je tiens cette histoire du gars qui possédait ce bateau.
Bonjour
Il s’agit bien du premier, car le second a été cassé en 2006.
Merci pour cet intéressant commentaire qui permet de savoir comment il a terminé sa carrière.
Cordialement
C. Cadiou