« Corn ar Goff » (1697, 4E205/2) et (1697, 4E214 199) ; « Corne ar Gof » (1804, 60J37) ; « Parc ar Goff » (1830, 60J30) ; « Corn ar Go » (1832, 60J31) ; « Parc corn ar Goff » (1833, 3P159 3, cadastre) ; « Corn ar Goff » (1833, 3P159 3, cadastre) Toponyme de Kervédal
Corn ar Goff qualifie une zone relativement étendue, sorte de transition entre Kervédal d’une part et la zone des marais et de la palue d’autre part. Corn ar Goff est parfois considéré comme la partie d’un ensemble plus vaste nommé Méjou Kervédal (1).
Goff peut avoir au moins quatre sens. Ce mot désigne le forgeron, ce serait donc le Coin du forgeron.
Autre possibilité : le Coin de Le Goff, ce patronyme fait partie des noms de famille les plus courants en Bretagne (3ème pour la période significative du début XXe après Le Gall et Le Roux). Toutefois c’est un nom rarement rencontré à Saint-Guénolé avant le XIXe.
Ma troisième hypothèse concerne un autre nom de famille bien mieux représenté à Saint-Guénolé : Le Goff est en effet le surnom dont la famille Carval a été affublée à Saint-Guénolé et à Penmarc’h pendant plusieurs générations au moins jusqu’au XVIIIe, « Corn ar Goff » pourrait donc désigner le Coin de Carval (2).
Mais ma préférence va vers une quatrième hypothèse, radicalement différente. Elle m’est apparue en lisant un article de Bernard Tanguy : le nom générique du marais en breton et dans les langues celtiques est geun, ce qui donne gwaun en gallois, goon en cornique… Un autre terme : gwafr signifie également marécage, il est signalé en vannetais sous la forme goah dans le dictionnaire de L’Armerye (3). Francis Favereau dans son livre « Celticismes » précise que geun vient du moyen breton goen (4). Goen a très bien pu au cours des siècles se transformer en goff. Il s’agirait alors tout simplement du Coin du marais, ce qui correspond exactement à la réalité du terrain.
(1) Archives départementales du Finistère, 60J31
(2) Pour avoir des précisions sur les « noms cachés » voir Robin.
(3) Tanguy, Bernard .- Marais, étangs et zones humides …
(4) Favereau, Francis .- Celticismes …( p 122)