Le musée de la préhistoire situé à proximité de la plage de Pors Carn, présente une collection de 3000 objets préhistoriques ou protohistoriques dans des salles d’exposition de 300 m². Voici les principales étapes de son histoire :
1917 : Georges Boisselier et l’abbé Pierre-Marcel Favret, qui se côtoient en Champagne pendant la guerre, décident de constituer un centre de préhistoire à Pors Carn dès que la paix sera revenue.
Août 1919 : les premières recherches archéologiques de Boisselier et Favret s’avèrent fructueuses. Rapidement Charles Bénard se joint à eux, bien qu’incompétent en matière de préhistoire. Très intelligent et arriviste, il saura fédérer autour des projets de fouilles les riches propriétaires de résidences secondaires de Saint-Guénolé et quelques érudits locaux passionnés d’archéologie.
5 août 1921 : constitution de la Société civile du Musée d’archéologie de Penmarc’h
7 et 8 août 1921 : lors de la fête des Cormorans, la future collection du musée est présentée au public dans les locaux du château des Goélands.
La commission des Monuments Historiques subventionne les travaux.
18 mars 1922 : la Société du musée dépose ses statuts d’association loi 1901.
5 octobre 1922 : la Société du musée achète un terrain à Pors Carn. La construction du musée débute dès le mois d’octobre.
Décembre 1922 : le conseil municipal de Penmarc’h approuve la construction du musée et espère que la route entre le port et Pors Carn sera terminée au printemps 1923.
1923 : la Société du musée devient le Groupe Finistérien d’études préhistoriques et s’élargit en intégrant plusieurs chercheurs de renom : le commandant Devoir, le commandant Morel …
Les objets trouvés par les archéologues sont provisoirement présentés dans une baraque Adrian (baraque préfabriquée démontable utilisée pendant la guerre) près de la maison de la famille Bénard à Pors Carn.
19 août 1923 : inauguration du musée qui comprend une salle d’exposition, un bureau et le logement du gardien. Il a été construit par l’entreprise Alain Péron de Saint-Guénolé selon des plans du chanoine Jean-Marie Abgrall, architecte et président de la Société archéologique du Finistère.
10 mai 1925 : par décret, les collections présentes et à venir sont classées comme Monument historique.
1926 : acquisition de deux parcelles jouxtant le musée pour créer « un musée de plein air ».
10 août 1926 : adoption de nouveaux statuts et transfert du siège social à l’Institut international d’anthropologie à Paris.
31 juillet 1927 : inauguration d’une nouvelle salle au Musée, en présence de Joseph Loth pour l’Académie des inscriptions et belles lettres. Elle est conçue par T. Tassin.
1928 : sir Robert Mond « le roi du nickel » devient le principal mécène du musée.
12 août 1928 : décret de reconnaissance d’utilité publique
1929-1930 : le projet ambitieux de construction d’une troisième salle et d’une tour de trois étages, confié à l’architecte Gaston Chabal, finit par s’enliser. Des membres de la Commission des Monuments historiques parlent de « l’énormité de la somme demandée » et de l’inutilité de cette accumulation « d’objets si loin placés que personne n’ira les voir ! » (1).
Novembre 1931 : suicide du Commandant Bénard.
Août 1933 : l’allée couverte de Coguel Runaour près de la Torche est reconstituée devant le musée.
1940-1944 : le musée est en zone interdite pendant l’occupation allemande. Une partie des collections est mise en caisse et évacuée dans un dépôt du Maine-et-Loire et à Quimper. Les objets les plus précieux sont enterrés par le gardien Jean-Louis Courrot (2).
Eté 1945 : le musée est sinistré par l’explosion de 200 mines sur la plage de Pors Carn. Opération effectuée par les services du déminage.
7 octobre 1946 : réuni en assemblée générale, le Groupe Finistérien d’études préhistoriques cède à l’Université de Rennes les terrains, les meubles et immeubles, les collections, les mégalithes.
25 août 1947 : l’Université de Rennes devient officiellement propriétaire du Musée et Pierre-Roland Giot conservateur.
1953 : une partie des collection Du Chatellier est déposée au musée.
1964 : construction d’un dépôt de fouille et réfection complète de la toiture
1965 : modernisation muséologique.
Juin 1966 : construction d’un muret entre la route et les mégalithes.
1967 : construction d’un garage et installation du chauffage pour les locaux de service et d’étude
1979 : Pierre-Roland Giot envisage un moment de transférer les collections dans une ancienne usine.
2000 : le plan Etat-Région 2000-2006 contient un projet de rénovation et d’agrandissement, mais il n’aboutira pas.
A partir de 2012 l’Université de Rennes 1 exprime son souhait d’abandonner le musée et de transférer les collections vers d’autres musées. Commence alors une longue période d’incertitude qui n’est toujours pas terminée.
Sources principales
Giot, Pierre-Roland .- Le Groupe finistérien d’études préhistoriques in Chronique de préhistoire et de protohistoire finistérienne .- Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1986 .- Pp 10-16.
Péron, Claude .- Le musée de la préhistoire / Claude Péron ; avec la collab. de Pierre-Jean Berrou .- Cap Caval, n°33, décembre 2014 .- Pp 10-14 : ill.
(1) Giot, Pierre-Roland .- Chronique de préhistoire et de protohistoire finistérienne .- Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1993.
(2) Jean-Louis Courrot occupa le poste de gardien du musée pendant plus de trente ans, jusqu’à son départ à la retraite en 1957. Il fut remplacé par sa fille Marie-Thérèse.