Ar Woaléden

Immatriculation : GV 7476

Construit au chantier Léon Gléhen du Guilvinec (1), il est lancé début décembre 1952 ; son armement est enregistré le 26 décembre.

Caractéristiques : chalutier thonier

  • Longueur : 16,10 m.
  • Tonnage : 34,49 tx
  • Moteur Baudouin de 120 cv, remplacé par un Baudouin de 150 cv en novembre 1956, puis par un Caterpillar de 200 cv.
  • Signal distinctif : TKDN
  • Cale réfrigérée : 24 m3
  • Couleurs : blanc avec un liseré rouge. Passerelle blanche, vitres entourées de rouge.
Arwoaleden mouez
« Ar Woaléden » coll. Mouez Penmarc’h. De gauche à droite : Marcel Rioual, Lucien Lucas le patron, Nonna Tanniou, Nicolas Lucas, Michel Donnard, Didier Cosquéric, Yves Lagathu et Antoine Belaski.

« Ar Woaléden » (2) est construit pour Lucien Lucas, patron armateur, qui commandait jusqu’alors le « Mab Mousse Bihan ». Ar woaléden est une forme locale du mot breton goelan, lui-même à l’origine du français goéland (3).

cp Le Doaré 4375, avant 1965 (extrait)
« Ar Woaléden », carte postale Le Doaré n°4375 (détail)

Jusqu’en 1956, « ar Woaléden » alterne les pêches saisonnières du maquereau de dérive et du thon avec la pêche au chalut, soit côtière soit hauturière. Ce n’est qu’en 1957 qu’il opte pour une configuration de chalutier-thonier classique.
Au maquereau, fin février 1955, il ramène 20 tonnes, puis 18 tonnes quelques jours plus tard et encore 20 tonnes le mois suivant, cette année là il devient meilleur maquereautier du port avec un total supérieur à 130 tonnes, première place qu’il retrouve d’ailleurs l’année suivante. Mais c’est surtout au thon qu’il se distingue. Il bat le record du port en août 1953 avec 2140 thons et ramène encore 2200 thons au voyage suivant. En 1954, il est le premier bateau de Saint-Guénolé à dépasser la barre des 3000 thons (3030 thons vendus en juillet à Concarneau), la même année il pêche encore 1900 thons début août et 1850 fin août. En juillet 1955 il ramène 2300 thons, 2400 le mois suivant et encore 2800 thons et bonites en septembre. En juillet 1956, il atteint une nouvelle fois le cap des 3000 thons.
Au chalut il réalise également de très bonnes saisons et fait partie des meilleures bateaux du port de 1958 et 1961. En mai 1959 il dépasse la barre des 10 tonnes de poissons et langoustines avec 10,5 t. vendues à Concarneau.

Tonnage moyen par marée de chalut (4)

Dans la nuit du 21 au 22 octobre 1957, « ar Woaléden » rompt ses amarres et va s’échouer, heureusement sans dommages, sur Krugen.

A partir de 1961 Lucien Lucas, à présent patron du « Gloria Maris », laisse le commandement à Jean Savina, puis à Emile Maréchal.

En janvier 1963, en mer d’Irlande, « ar Woaléden » reçoit un gros paquet de mer par tribord avant qui lui arrache le bastingage sur une dizaine de mètres, jusqu’à la passerelle. Quelques mois plus tard, en avril, il tombe en panne de moteur et doit être remorqué jusqu’au port par le « Gloria Maris ». Le 6 juin, de nuit, il heurte le chalutier « An Dochic », lui causant des dégâts importants.

1963 sera sa dernière année d’activité à Saint-Guénolé, mais son nom n’a pas été oublié : un autre chalutier nommé « ar Voaleden » a fait partie de la flottille de 1975 à 1990 et puis en 2000 est encore arrivé un nouveau « ar Voaleden ».

Il repart en mer avec un équipage douarneniste pour la campagne thonière de 1965. En novembre 1965 il est vendu à Emile Carn de Douarnenez. Immatriculé DZ 4140, il est encore en activité en 1970.

Ils ont fait partie de l’équipage entre 1952 et 1963 : Jean le Balch, Antoine Belaski, Lucien Biger (mécanicien), Raymond Cariou, Didier Cosquéric, Michel Donnard, Joseph Kerdranvat, Yves Lagathu, Nicolas Lucas, Lucien Riou, Marcel Rioual, Nonna Tanniou… (5)

(1) Coût : 150 000 F, sans le matériel de pêche.

(2) Le nom officiel du bateau est « ar Voaleden » (fiches matricules du Quartier du Guilvinec, Archives de l’ENIM). « Ar Woaléden » avec un W est le nom usuel, inscrit sur le bateau.

(3) Cependant Alain Le Berre  n’a pas relevé ar woaléden dans son enquête sur Saint-Guénolé, où la forme commune est ar voelen. Cf Le Berre, Alain – Ichthyonymie bretonne…

(4) Statistiques établies d’après les données fournies par le mensuel « la pêche maritime » , l’hebdomadaire « Le marin » et les quotidiens « Ouest France » et « Le Télégramme ». Elles portent seulement sur le chalutage hauturier.

(5) Certains de ces noms ont été retrouvés en consultant la série 2050 W des Archives départementales.

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2 réponses à Ar Woaléden

  1. Plouhinec dit :

    Derrière Ar Woaleden on devine le Youen .

  2. admin dit :

    En effet, bravo pour votre sens de l’observation.
    Camille

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