Immatriculation : GV 7957 puis GV 302624
Construit au chantier Jules Loussouarn de Léchiagat, il est lancé le 1er juin 1961 ; son armement est enregistré le 31 juin (1).
Caractéristiques : chalutier thonier
- Longueur : 15,82 m
- Tonnage : 40,65 tx
- Moteur Baudouin DNK6 de 160 cv
- Signal distinctif : THGP
- Cale réfrigérée : 35 m3
- Couleurs : d’abord blanc et bleu, puis pavois rouge, coque blanche ; ensuite sous le nom « Sayonara », pavois vert, liseré rouge, coque blanche.
« Pors Lambert » appartient à parts égales à Yves Mahé, qui tient le Bar des Cormorans Place Auguste-Dupouy, et à Gustave Guirriec, son patron, auparavant aux commandes du « Didier Danièle ». Gustave Guirriec habite le quartier de Pors Lambert à Penmarc’h, qui doit son nom à un ancien manoir. En février 1968, il achète un nouveau bateau, le « Pascale Martine » et vend le « Pors Lambert » à Roger Gouil, qui en prend le commandement.
Au chalut, « Pors Lambert » atteint rarement la moyenne des hauturiers de Saint-Guénolé en tonnage. Il décroche même assez nettement à la fin des années 60.
A la pêche au thon il réussit plusieurs saisons tout à fait correctes dans les années 60. Sa meilleure marée date de juillet 1965 avec 3100 thons.
Comme beaucoup de bateaux de Saint-Guénolé, la carrière du « Pors Lambert » n’a pas été exempte de pertes humaines. Le 27 juin 1968, Robert Kerviel disparaît en mer au début de la campagne thonière. Dans la nuit du 20 au 21 février 1970, le chalutier est en cape sur Labadie par mer très grosse. A minuit et quart une déferlante couche le navire, l’eau envahit les compartiments, puis le bateau réussit à se redresser lentement. Quand l’équipage remonte sur le pont il s’aperçoit que l’homme de quart, Raymond Dréau, 42 ans, est tombé à la mer. Après une heure de recherches périlleuses, sans visibilité, le patron est contraint de remettre en cape.
Le « Pors Lambert » connaît aussi des problèmes mécaniques. En janvier 1967 il doit être hissé sur le slipway de Léchiagat pour changer d’hélice.
Le « Pors Lambert » est vendu en juin 1972 à Guy Stéphan. Il va désormais se consacrer à la pêche à la coquille, changer de couleur et changer de nom pour s’appeler « Sayonara ». Sayonara signifie adieu en japonais, c’est aussi une chanson à succès d’Hervé Villard, créée en 1969.
Le 4 février 1973, « Sayonara » connaît une avarie de barre qui aurait pu très mal tourner. Il ne parvient pas à éviter un rocher près du Cap de la chèvre. Le choc provoque une voie d’eau dans le poste du moteur et endommage l’hélice. Le bateau réussit néanmoins à se dégager et à rentrer au ralenti à Douarnenez.
Le bateau est désarmé en octobre 1974 et vendu en mai 1975 à Boulogne (3).
Ils ont fait partie de l’équipage : Jean le Balch, Alain Béchennec (mécanicien), Claude Cariou, Raymond Dréau, François Drezen, Francis Gloaguen, Louis Guénolé, André Guichaoua, Robert Kerviel, Corentin Lagadec, Célestin le Lay, Henry Le Rhun, Jean-Michel Souron, Nonna Yvin (4).
(1) Coût de construction : 200 000 F (sans le matériel de pêche)
(2) Statistiques établies d’après les données fournies par le mensuel « la pêche maritime », l’hebdomadaire « Le marin » et les quotidiens « Ouest France » et « Le Télégramme ». Elles portent seulement sur le chalutage hauturier et concernent uniquement les quantités débarquées. La qualité des langoustines et du poisson mis en vente joue aussi un rôle crucial dans le prix de vente, mais elle n’a malheureusement pas pu être prise en compte ici.
(3) Il était toujours à Boulogne en 1984 (source : Annuaire de l’armement à la pêche de 1984)
(4) Liste non exhaustive établie en partie d’après les documents de la série 2060 W des Archives départementales.
Bonjour Camille,
Petite rectification
Il était toujours actif en 1984 à Boulogne sous le nom de SAYONARA armateurs associés André Olivier et Charles Doucet.
Il y a une erreur sur l’ immatriculation à corriger BL 302624 et non 302625.
Cordialement