[Maesou], mejou, méjou, meziou, mezou = ce sont des champs ouverts, terres labourables divisées en parcelles non séparées par des clôtures. Les clôtures se situent en périphérie des méjous, à la frontière des courtils comme à la limite des incultes. Ces clôtures sont des talus parfois surmontés d’une maigre végétation buissonneuse (1) ou, plus souvent à Saint-Guénolé, des murets de pierre sèche. L’origine de ces murets est très ancienne : néolithique, époque gauloise, arrivée des Bretons ?
Les méjous étaient travaillés en assolement triennal : deux années en culture et une année en jachère. Leur forme étroite et allongée serait une conséquence de l’utilisation de l’araire ou de la charrue : les virages étaient délicats, il fallait donc éviter de tourner trop souvent.
Les méjous occupent une grande partie du territoire de Saint-Guénolé ; les villages semblent même former des îlots dans cet océan de méjous. Au milieu du XXe encore, la zone bordant la Route de Kervédal au sud de Kerbervet était qualifiée de « Kreis ar méjou » = Milieu des méjous.
A Saint-Guénolé, la graphie mezou ou messou disparaît progressivement au XIXe au profit de mejou ou méjou. On rencontre aussi exceptionnellement le singulier « mes » [maes] (ex. : Coguel mes Jégou et mesguen). Méjou et ses équivalents plus anciens ne sont jamais employés seuls : ils apparaissent dans des noms composés, presque toujours en tant que premier élément.
(1) Flatrès, Pierre .- Structures d’habitat…