Immatriculation : GV 7783, puis GV 317503
Construit au chantier Krebs de Concarneau, il est lancé le 20 mai 1958 et immatriculé le 24 mai (1).
Caractéristiques : chalutier thonier
- Longueur : 16,42 m
- Tonnage : 43,22 tx
- Moteur Baudouin DK4 de 2×80 cv
- Signal distinctif : TQTD
- Cale réfrigérée : 8,5 m3
- Couleurs : pavois vert foncé, liseré rouge, coque vert clair.
- Passerelle et autres superstructures en acier.
« Marie-Suzanne » appartient pour 2/3 à Jean-Louis Charlot, patron pêcheur retraité de Saint-Guénolé et pour 1/3 à Berthou Stéphan son patron. Berthou Stéphan était auparavant à la barre du « Charlot couz » qui appartient également à l’armement Charlot. Le bateau porte le prénom de la fille de Berthou Stéphan.
« Marie-Suzanne » obtient longtemps des résultats proches de la moyenne des bateaux de Saint-Guénolé au chalut. Ses meilleures années sont 1962 et 1963. C’est d’ailleurs en mars 1963 que le bateau réalise sa meilleure marée avec 13,9 tonnes, soit un des plus forts tonnages des années 50-60. Ses performances chutent nettement au début des années 70.
« Marie-Suzanne » pratique chaque année la pêche au thon, souvent avec succès, dépassant plusieurs fois le total de 7000 thons par saison (1960, 1961, 1964). Les 3000 thons par marée sont également atteints à maintes reprises : 3170 en août 1961, 3050 en juillet 1962, 3150 en juillet 1965, 3350 en juillet 1966, et encore 2900 en juillet 1972 !
Le « Marie-Suzanne » est marqué par plusieurs drames. Le 14 mars 1960, un de ses marins, Emile Le Reste se noie dans le port de Concarneau. Agé de 37 ans, il était membre du Comité local des pêches et secrétaire du syndicat CFTC des marins de Saint-Guénolé. Le 27 juillet 1973, Jacques Stéphan, le mécanicien, 37 ans, tombe à l’eau. L’équipage réussit à le repêcher au bout de plusieurs minutes, mais trop tard.
Le bateau effectue quelques pêches insolites au cours de sa longue carrière : un vieux canon en juin 1966 et un moteur d’avion de la seconde guerre mondiale en janvier 1969. Signalons aussi, pour l’anecdote, que le « Marie-Suzanne » participe à la première vente de la nouvelle criée de Saint-Guénolé, le 6 janvier 1969.
Il marque un coup d’arrêt quelques semaines plus tard, au printemps 1969. Sa dernière marée hauturière date de mars. Il est ensuite rattaché pendant quelques temps à Audierne ; c’est à partir de ce port qu’il effectue sa campagne thonière. Il se remet au chalut fin 1969 et revient à Saint-Guénolé.
La composition de l’armement du « Marie-Suzanne » se modifie (3) : il passe aux mains des enfants de Jean-Louis Charlot : Simon et Marcelle Charlot, veuve Sinou. Lors de ses dernières années à Saint-Guénolé, le bateau est désarmé à la mauvaise saison et ne pratique plus que la pêche au thon.
En octobre 1980 « Marie-Suzanne » est vendu à Lorient et passe à la plaisance. Il termine sa carrière à Quimper, où il reste longtemps à quai au Cap Horn, avant d’être abandonné dans la vasière de la baie de Kerogan (4).
Ils ont fait partie de l’équipage : Léon Andro, Eugène Buanic, Pierre Carrot, Michel Gourlaouen, André Jolivet, Henri Jolivet, Gustave Jégou, Jean Jégou, Christian le Pape, Emile le Reste, Jacques Stéphan, Jean Louis Stephan, Jean Michel Stephan, André Tanniou, Marcel Tanniou (mécanicien) (5).
(1) Coût de construction : 160 000 F (sans le matériel de pêche)
(2) Statistiques établies d’après les données fournies par le mensuel « la pêche maritime », l’hebdomadaire « Le marin » et les quotidiens « Ouest France » et « Le Télégramme ». Elles portent seulement sur le chalutage hauturier. Les marées de 1969 n’ont pas été prises en compte car trop peu nombreuses pour donner un chiffre significatif.
(3) la fiche matricule du bateau ne mentionne malheureusement pas à quelle date.
(4) Information donnée par Patrick Cariou dans Ouest France du 27/07/2017.
(5) Liste non exhaustive établie d’après les documents de la série 2060 W des Archives départementales et complétée par Joël Stéphan.