Hôtel de la gare

L’hôtel de la gare est créé en juillet 1929. Il se situe entre l’hôtel Moguérou et l’hôtel de Bretagne (1). Il appartient à Gustave Dessoudres, dit Auguste, boulanger pâtissier originaire de Kérity et à son épouse Anne Marie Bernadette, née Tanneau.

L’hôtel de la gare, à gauche du Grand hôtel de Bretagne. Carte postale Tanniou.

L’hôtel de la gare ouvre chaque année vers le 15 juin et ferme entre fin août et fin septembre, selon le temps. A la fin des années trente, il propose 10 chambres. Elles sont sans eau courante, car à l’époque l’établissement n’est alimenté que par une citerne. Les chambres à un lit sont à 10 F, les chambres à deux lits à 15 F au 1er étage et 12 F au second. L’hôtel dispose d’une cuisine, d’une salle à manger de 35 m² et d’un garage.

L’hôtel de la gare fait restaurant, café, salle de réunion, épicerie et constitue un arrêt pour les cars. On y vend du bois de chauffage. C’est aussi une pâtisserie confiserie réputée.

Une des portes de l’hôtel de la gare à droite des petites bigoudènes. Photo d’Eugène Chauffy vers 1925 (2)

A partir du 28 mai 1940, la salle et la cuisine sont réquisitionnées pour servir de cantine aux réfugiés. 70 personnes utiliseront la cantine jusqu’au 30 septembre, malgré les protestations du propriétaire qui affirme que sa salle ne peut pas accueillir plus de 40 personnes (3).

Le 6 juillet 1940, ce sont les Allemands qui réquisitionnent l’hôtel. Ils vont occuper plusieurs chambres en 1940-1941 et utiliseront le garage comme « magasin de subsistance ». Cette occupation sera moins lourde que celle des autres hôtels ; en effet, dès novembre 1941, il n’y a plus qu’un seul Allemand dans l’hôtel, le sous officier chargé de l’approvisionnement. La fin de l’occupation effective des chambres et du garage date du 1er décembre 1941, mais l’hôtel restera réquisitionné jusqu’en août 1944 (4).

Après la guerre, le café restaurant prend le pas sur l’hôtel. Auguste Dessoudres cède le commerce à une de ses filles, Jacqueline, et à son époux Rino Coli ; ces derniers le tiendront jusqu’aux années 70. (5)

(1) Fin 19e siècle, il existe déjà une maison à cet endroit, appartenant à la famille Lautrédou. J’ignore si cette maison a été abattue ou si c’est le futur hôtel de la gare.

(2) Archives départementales, 16 FI 114

(3) 172 WP 284

(4) 172 WP 670 2

(5) Mouez Penmarc’h n°54

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2 réponses à Hôtel de la gare

  1. Daniel Rasse dit :

    Un grand merci pour cet historique très complet sur l’Hôtel de la Gare, que ma mère, Claudie Dessoudres, a pu largement confirmer comme nous le lisions. Ma mère y a grandi, notamment pendant la guerre. J’y ai passé moi-même de nombreux étés étant jeune.

  2. admin dit :

    Merci beaucoup. Est-ce que votre mère sait si l’hôtel a été construit pour son père ou si c’était l’ancienne propriété Lautrédou. Si elle possède des documents sur l’établissement (photos, publicités …) je suis bien entendu intéressé par des copies ou des scans.
    Ma tante a encore les yeux qui brillent quand elle évoque les pâtisseries de votre grand-père : quand elle était adolescente, vers 1950, avec ses amies elles avaient l’habitude de s’offrir un gâteau lorsqu’elles recevaient leurs payes à l’usine.
    Cordialement
    C. Cadiou

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