« Bouée de Basse Gouach » (2013, Association des pêcheurs plaisanciers) Toponyme nautique
A Saint-Guénolé, la dorade commune est appelée gwarh (1), Basse gouac’h est donc la basse de la dorade.
Lorsqu’on vient du large, Basse gouac’h constitue l’avant-garde des dangers qui jalonnent l’entrée du port de Saint-Guénolé :
« C’est un récif qui affleure aux très basses mers et sur lequel la houle brise avec fureur par gros temps (2). »
Plusieurs tentatives furent effectuées dans les années 1920 pour signaler cette roche particulièrement dangereuse :
« Une tourelle sans feu a bien été construite il y a environ deux ans sur le rocher de Base Gouac’h. Trois années avaient été nécessaires pour l’édifier. A peine achevée, cette tourelle fut démolie par une tempête (3).»
En 1929, Basse gouac’h est équipée d’une bouée sonore, grâce à l’initiative d’un généreux donateur : Monsieur Lebel (4), mais dans la nuit du 27 au 28 février 1941 la tourelle en maçonnerie est à nouveau détruite par la tempête.
A la Libération, les marins réclament à nouveau l’installation d’une « bouée avec feu et sirène à l’approche de base Gouach. » (5). Ils obtiennent gain de cause en 1947, probablement en mai.
Fin juillet 1957, une nouvelle bouée lumineuse et sifflante est mouillée à 400 mètres au nord-ouest de Basse gouac’h. Peinte en noir, elle est surmontée d’un voyant conique. Mais la grosse tempête du mois de décembre 1957 la met à mal, elle chasse sur ses ancres et vient s’échouer sur les rochers de la Joie. Elle est récupérée et remise en place peu après.
Depuis elle a été remplacée par une bouée verte.
Ce nom a été repris par au moins deux bateaux du port : un chalutier-thonier construit au chantier des Charpentiers réunis à Saint-Guénolé en 1968 et sorti de flotte dans les années 1980 et plus tard un bolincheur en métal de 15m20, construit en 1989 pour le port de Fécamp, d’abord appelé « Vague à l’âme », et toujours en activité à Saint-Guénolé en 2015 sous ce nom de « Basse Gouach » .
(1) Le Berre, Alain .- Ichthyonymie bretonne …
(2) Dupouy, Auguste .- Souvenirs…
(3) L’humanité n°7870, 6 janvier 1925.
(4) 4S233. Alfred Lebel était un banquier parisien, propriétaire de la villa de la pointe de Pors Carn.
(5) Journal « le Télégramme » du 20 décembre 1946.