« Parc ar faouet » (fin XVIIe, 60J36) ; « Bar ar faouet » (1716, 60J31) et (1750, 60J31) ; « Parc ar faouet » (1804, 60J37) ; « Par ar faouet » (1833, 3P159 3, cadastre) Toponyme de Kervilon
Faouët = la hêtraie.
A priori l’existence d’un bois de hêtres à Kervilon semble saugrenue. Saint-Guénolé a longtemps été considérée comme une terre impropre aux arbres, seuls quelques tamaris et figuiers rabougris et courbés par les vents d’ouest pouvaient y vivoter. Mais il n’en a peut-être pas toujours été ainsi. En effet deux activités humaines ont probablement décimé la végétation du Cap Caval au moyen âge : l’exploitation du sel d’abord, qui sous nos latitudes nécessitait d’importantes quantités de combustible pour faire bouillir la saumure provenant du lavage des sables salicoles. La construction navale ensuite : l’énorme flottille de Penmarc’h aux 15èmeet 16ème siècles a certainement été construite en partie ou en totalité sur place. Pour ce faire il a fallu trouver des quantités de bois considérables (1) et probablement raser une grande partie des arbres du Cap Caval. Le hêtre n’est pas l’essence principale utilisée en construction navale, mais il peut être utilisé pour les apparaux et les pièces d’accastillage.
Autres explications possibles de ce toponyme : un lien avec Le Faouët, haut-lieu de la Cornouaille, célèbre pour ses églises et ses pardons, n’est pas totalement à exclure ; on peut aussi penser à une ancienne possession des seigneurs du Faouët, d’autant plus que cette seigneurie passa aux mains des Lesivy à la fin du XIVe (2). Il peut aussi s’agir du mot faot qui signifie pli. Ce toponyme se retrouve habituellement à la naissance d’une vallée ou d’un vallon selon Jean-Marie Plonéis (3). C’est le cas de ce champ qui descend de Kervilon jusqu’au petit vallon de Pen ar prat.
(1) Pour avoir un ordre d’idée, la construction d’une frégate au XVIIe nécessitait un millier de chênes.
(2) Forum « Noblesse bretonne » : intervention d’Hervé Torchet
(3) Plonéis, Jean-Marie .- La toponymie celtique…