Immatriculation : GV 7809
Construit par les Charpentiers réunis à Saint-Guénolé, il est lancé le 15 septembre 1958 ; son immatriculation est officialisée le 21 novembre 1958 (1).
Caractéristiques : chalutier thonier
- Longueur : 16,28 m
- Tonnage : 49,79 tx
- Moteur Baudouin de 160 cv, remplacé pendant l’hiver 1966-1967 par un Poyaud de 220 cv.
- Signal distinctif : TAZG
- Cale réfrigérée : 8,5 m3
- Couleurs : pavois vert, large bande jaune, coque blanche. Passerelle blanche.
Appelé dans un premier temps « Ar Viben » ou « La Mascotte », le bateau ne prendra son nom définitif « Enfant de Bretagne » qu’après son lancement. Il appartient pour 2/3 à Jean de Rechniewski de Pors Carn et pour 1/3 à Honoré le Pape qui tiendra la barre. Auparavant Honoré le Pape commandait le « Didier Danièle ». En 1964, Jean de Rechniewski vend sa part à Robert de Rechniewski et en février 1966 Honoré le Pape devient propriétaire unique.
« Enfant de Bretagne » arme chaque année à la pêche au thon. Sa meilleure saison date de 1971, où il dépasse les 9000 prises et se classe parmi les meilleurs thoniers du port. Cette année là il bat son record avec 3600 thons en juillet. L’année suivante il atteint encore les 3000 thons.
Au chalut il réalise sa meilleure pêche au cours de sa deuxième marée, avec 9,5 t. en mars 1959. Il choisit de vendre sa pêche à Douarnenez dès 1963 et reste fidèle à ce port jusqu’à l’ouverture de la criée de Saint-Guénolé en 1969. Après une bonne première année, ses résultats passent sous la courbe de la moyenne des chalutiers de Saint-Guénolé dès 1960 et ne remonteront plus par la suite.
Le 19 octobre 1964 « Enfant de Bretagne » tombe en panne de moteur. Il est pris en remorque par le chalutier guilviniste « Perle de Bretagne », qui le ramène à Douarnenez le 21 octobre.
Le bateau est désarmé début 1969 ; il demeure au port jusqu’en juin. Il repart sous la conduite d’André Coïc en participant à la campagne thonière, mais ses résultats sont décevants et il est victime d’ennuis mécaniques. Il reprend cependant le chalut dès l’automne et change de propriétaire l’année suivante : il est acheté en mai 1970 par son nouveau patron, André Coïc.
En avril 1975 « Enfant de Bretagne » quitte Saint-Guénolé pour le quartier maritime de Saint-Malo. Immatriculé SM 273223, il reste aux mains d’André Coïc, désormais installé à Saint-Servan, près de Saint-Malo. Cette année là, le 2 décembre, il connait un problème à la pointe des Cornouailles anglaises et doit être pris en remorque par le bateau de sauvetage de Newlyn.
« Enfant de Bretagne » connait une fin tragique : dans la nuit du 12 au 13 février 1977 il s’échoue près de Bishop rock, aux îles Scilly. Les cinq marins disparaissent dans le naufrage, parmi eux André Coïc, 36 ans et Jean Simon de Saint-Guénolé, 31 ans (3).
(1) Coût de construction : 150 000 F (sans le matériel de pêche)
(2) Statistiques établies d’après les données fournies par le mensuel « la pêche maritime », l’hebdomadaire « Le marin » et les quotidiens « Ouest France » et « Le Télégramme ». Elles portent seulement sur le chalutage hauturier. L’année 1969 n’a pas été prise en compte, le nombre de marées étant insuffisant pour donner un résultat significatif.
(3) Sur la tentative de sauvetage par le bateau de sauvetage des îles Scilly voir : https://www.telegraph.co.uk/news/obituaries/7944869/Matt-Lethbridge.html
je me rappelle de ce bateau un de ma famille du coté de mon grand père jean Simon qui avait disparu en mer prés des îles Scilli le bateau s’appelais l’enfant de Bretagne
Bonjour
Oui, Jean Simon, qui avait suivi André Coïc à Saint-Malo, mort à 31 ans !
j’ai connu briévement M.Coic à Saint-Malo durant l’été 1976 . Agé de 16 ans à l’époque je voulais m’embarquer à la pêche. Ma famille m’avait fait rencontrer cette personne qui après discussion avait décidé d’entamer les démarches auprès des affaires maritimes de Saint-malo afin de formaliser mon embarquement. Cela ne fut pas possible car le tonnage du navire étant trop élévé, je devais être titulaire du Certificat d’Apprentisage Maritime (CAM) délivré après 1 année scolaire dans une école de même nom.
Afin d’obtenir le sésame, on m’a donc inscrit à l’ecole De Saint Malo, rue de Toulouse (depuis disparue). Durant cette scolarité, J’ai appris le sort du navire et de son équipage peu de temps après l’évènement. Cela m’a beaucoup marqué.
Vous l’avez échappé belle, merci pour votre témoignage.
C.Cadiou
Malheureusement mon père était sur ce bateau
J avais 10 ans a l epoque
Rip
.
Bonjour,
Je suis le fils de André Coïc mon papa avait le chalutier de l’enfant de Bretagne
Quand le naufrage à eut lieu j’avais que 8 ans.
Je vous remercie de tout vos témoignages.
Il sera toujours dans mes pensés
Cordialement Alain COÏC
Salut. Mon nom est Lucy Wilkins et mon père était Matt Lethbridge, qui était le barreur de l’embarcation de sauvetage de St Mary’s, Isles of Scilly, qui allait à l’aide de l’Enfant de Bretagne. Les familles de tous les pêcheurs ont toujours été dans nos pensées. X
https://www.telegraph.co.uk/news/obituaries/7944869/Matt-Lethbridge.html
Bonjour
Je suis moi aussi fils de marin et j’imagine ce que vous avez dû ressentir.
Cordialement
Camille Cadiou
Merci beaucoup pour cet article sur ce grand sauveteur, j’ai rajouté le lien en note dans le corps de la notice pour qu’il soit plus visible.
Cordialement
Camille Cadiou
Merci Camille de garder la trace du naufrage de l' »Enfant de Bretagne ».
Je suis François Milon, frère de Joseph, dont le corps avait été repéché avec celui d’André Coïc. J’étais à l’arrivée du ferry « Armorique » à St Malo pour accompagner les deux cercueils. J’ai passé le lieutenant de pêche avec André à l’ENMM de St Malo en 1964/1965. En 1965 j’ai fait les praires à Cancale avec Joseph Chilou et en 1967, (lieutenant sur le Finlande à Bordeaux) j’ai navigué avec mon frère Joseph et Jean-Pierre Chilou. Merci à Lucy pour son témoignage et à tous les sauveteurs qui risquent leur vie. André et mon frère Joseph reposent côte à côte dans le cimetière de Cancale.
Je tiens à disposition le revue de presse de l’époque (1 page en PDF) que j’ai dû ressortir pour prouver que mon frère est bien inhumé à Cancale.
Merci pour les témoignages. François Milon