Situé Rue Lucien Le Lay, à la place de l’ancien abri du bateau de sauvetage, l’Abri du marin de Saint-Guénolé, quatrième Abri du marin du Pays bigouden, fut inauguré le 14 décembre 1952. Saint-Guénolé fut le douzième et le dernier Abri du marin. Un article du « Marin » en donne une description précise :
« Il comporte une grande salle de jeux et de réunions, décorée d’une très belle peinture du peintre de la mer Georges Fleury, d’un tableau de matelotage exécuté par l’E.A.M. du Guilvinec, du portrait de M. de Thézac, de cartes marines. On y trouve aussi un petit monument à la mémoire des Péris en Mer.
Au rez-de-chaussée, une bibliothèque qui sera utilisée, à certaines époques, pour les cessions de formation ménagère intensive destinées aux mères de famille et aux jeunes filles de plus de 17 ans ; l’appartement réservé aux gardiens, qui assurent la distribution des jeux et la propreté des locaux ainsi que la surveillance nécessaire.
Au premier un dispensaire avec salle d’attente pour les consultations des nourrissons et de P.M.I. Un bureau pour le médecin et la résidente sociale ; le logement de la résidente, qui, en dehors de son rôle d’infirmière, est la maîtresse de maison chargée de l’administration.
Au second étage : le logement de la monitrice d’enseignement ménager, et des locaux pouvant servir de dortoir à des marins de passage.
Dans la cour, un atelier pour la tannée des filets. »(1)
Contrairement aux Abris du marin plus anciens, celui de Saint-Guénolé marqua assez peu la vie du port en raison de sa création tardive. Après la guerre en effet, les conditions de travail du marin et sa vie quotidienne se modifièrent fortement et ces structures imaginées par Jacques de Thézac (1862-1936) devinrent vite obsolètes.
Jusqu’aux débuts des années 70, l’Abri du marin hébergea divers services sociaux : permanences des assistantes sociales (Sécurité sociale, Caisse des Allocations familiales, Marins de commerce), médecine préventive, consultations de nourrissons, vaccinations, permanences d’une infirmière …Il servit aussi de lieu de réunion pour certaines associations comme la « Croix d’or » ou les « Anciens combattants » et de permanence pour le garde maritime à partir de 1957. Enfin, il constitua un embryon de centre de culture et de loisirs : on y passa fréquemment des films et il devint même la première salle publique de télévision à Saint-Guénolé. A partir de l’été 1963, il accueillit de remarquables expositions, lors des Salons de peinture de Saint-Guénolé.
En 1974, c’est une banque qui acheta l’Abri du marin.
(1) « Le Marin » du 19 12 1952.