L’usine se situe à proximité immédiate du port, au nord de l’actuelle rue du port (1).
La parcelle où sera bâtie l’usine est un ancien terrain communal de 3000 m² vendu en janvier 1883 au marchand de vin quimpérois Alavoine. Il est racheté en juin de la même année par l’industriel nantais Auguste Moreau qui y fait construire une conserverie avec maison d’habitation. Celle-ci est opérationnelle en 1887, mais Moreau fait faillite et doit vendre dès 1891 à un autre conserveur nantais, Pascal Tirot.
L’entreprise Tirot, fondée en 1865, possède déjà plusieurs unités de production de conserves de poissons ou de légumes : Nantes, Les Sables-d’Olonne, Saint-Gilles-Croix-de-Vie et Beaufort-en-Vallée.
Si la conserve de poisson (sardines, petits maquereaux, sprats, anchois) est l’activité basique de l’unité de Saint-Guénolé, d’autres productions sortiront aussi de l’usine ; conserve de langoustines, de petits pois et même pâté de porc dans les années 1920…
La gestion de l’usine est confiée à Jean-Marie Depierrois au XIXe siècle (2), avant la guerre 1914-1918 c’est Eugène de La Fuente, le gendre de Pascal Tirot, qui assure ces fonctions jusqu’en 1915 .
Après la première guerre la direction de l’usine connaît une stabilité remarquable puisque seuls deux gérants se succèdent aux commandes : Victor de Cadenet jusqu’en 1946, puis Jean Sénéchal jusqu’en 1961.
Quelques noms de contremaîtresses nous sont restés, comme Raymonde Pochic, épouse Sénéchal, mère du futur gérant, ou plus tard Andréa Sénéchal, épouse du gérant.
Les effectifs passent de 44 salariés en 1910, à 75 en 1928 (3), 120 en 1948, 120 en 1950 et 137 en 1957.
Tirot est absorbé par Cassegrain en 1960. L’usine ferme l’année suivante, mais le personnel est repris par Cassegrain.
(1) Pour plus d’informations sur cette usine, voir : Le Guen, Gilles .- Penmarc’h, qui se souvient des hommes…
(2) Il y a peut-être eu d’autres gérants entre 1887 et 1912, mais je n’en ai pas retrouvé la trace.
(3) Voir ci-dessous la liste du personnel en 1928. On remarque que les ouvriers et ouvrières de Saint-Guénolé ne représentent même pas la moitié de l’effectif total de chez Tirot.