Scientifique, explorateur, philosophe.
En 1920, après avoir été brillamment reçu à ses examens, Théodore Monod accepta de participer à une campagne océanographique organisée par le Ministère de la Marine. La mission, placée sous les ordres du Commandant Bénard Le Pontois, commença en juillet par un préambule de deux semaines à la station biologique de Roscoff et se pousuivit par deux mois de cabotage entre Penmarc’h et les Glénan à bord du contre-torpilleur « Mistral ». Le commandant Bénard, qui habitait Penmarc’h, en profita pour initier le jeune zoologiste à sa passion : l’archéologie préhistorique. C’est à cette occasion que Théodore Monod découvrit Saint-Guénolé et les dunes de Pors Carn :
« Je voudrais vous faire sentir l’austère et désertique beauté de nos dunes solitaires. A perte de vue s’étendent les croupes pelées couvertes d’un maigre gazon arrêté dans sa croissance par le vent du large. Çà et là, la touche vive d’un pied d’immortelles ou de chardons bleus. Au loin, du côté de la terre, des silhouettes de clochers : Tronoan, La Madeleine, Penmarch, se profilent sur un horizon de boqueteaux. Des chemins sablonneux, des talus, des fossés décorés de pourpre salicaire ou de pâle eupatoire. De loin en loin, un lièvre qui s’enfuit, un machaon qui se pose, un courlis au long bec qui regagne les sables du rivage. Je voudrais vous conduire sur les landes arides et sèches, ou le long du rivage océanique où les vagues de l’Ouest viennent déferler en majestueux panaches. Je voudrais vous faire respirer les herbes aromatiques qui embaument nos dunes… (1) «
(1) Monod, Théodore .- Les carnets de Théodore Monod / [édités par] Cyrille Monod .- Paris : Le Pré aux clercs, 1997 .- 320 p. : ill. ; 23 cm.