« Barre Sant Youen » (1784, B472) ; « Bar Saint Youen » (1830, 60J30) ; « Parc Sant Youenn » (1833, 3P159 3, cadastre) ; « Parc-sant-Youen » (1843, 4 E 205 382) Toponyme de Kerbervet
Sant Youenn se traduit par saint Yves. Né à Tréguier vers 1250, mort en 1303, Yves Hélory de Kermartin fut canonisé en 1347. Son culte s’est alors propagé dans toute l’Europe et particulièrement en Bretagne.
Ces terrains situés au sud de Kerbervet posent question. Il peut s’agir d’une fondation pieuse : le donateur lègue son terrain à la chapelle Saint-Yves contre l’assurance que des messes y seront régulièrement célébrées pour le repos de son âme. La superficie de cet ensemble paraît cependant trop importante pour une fondation, et en plus il n’existe aucune chapelle de ce nom à proximité. La plus proche est la chapelle Saint-Yves de Pont-l’Abbé aujourd’hui disparue : elle fut fondée en 1362 par les seigneurs de Kerbleustre.
Il n’est pas impossible qu’une chapelle intérieure dédiée à ce saint ait existé dans l’église de Saint-Guénolé, dans celle de Beuzec ou de Penmarc’h. On trouve d’ailleurs une statue de Saint Yves dans l’église Saint-Nonna de Penmarc’h. Lorsqu’on observe les prénoms des marins du Pays bigouden aux XVe et XVIe, on constate que Yves ou Yvon faisaient partie des prénoms les plus courants. Quelques bateaux étaient également baptisés « Saint-Yves ». Rappelons que ce saint fut très populaire auprès des marins du Moyen Age, de la Cantabrie jusqu’à Anvers ; il faillit même devenir leur saint patron. A Arnemuiden, l’avant-port d’Anvers, il existait une chapelle Saint-Yves construite par les Bretons à l’intérieur de l’église Saint-Martin. Quand on sait que les marins du Cap Caval étaient nettement majoritaires dans ce port, on peut presque qualifier cette chapelle de chapelle bigoudène !
Si ces terres dédiées à saint Yves ne correspondent pas à une fondation, il s’agit peut-être tout simplement de l’emplacement d’une chapelle Saint-Yves tombée en ruine comme la plupart des bâtisses de Saint-Guénolé et de Penmarc’h.