Le 19 novembre 1856, Jean Stéphan de Kergarien, locataire de trois maisons de Kerouil appartenant à Vincent Derrien de Saint-Jean Trolimon, vient se plaindre au juge de paix car ses trois sous-locataires refusent de payer leurs loyers (1).
Pour sa défense, Marie Le Lay, veuve le Pape, mendiante, affirme que sa maison est complètement délabrée, qu’elle est sans couverture, sans porte ni fenêtres, qu’il y pleut, « ses effets sont presque pourris » et que sa table a été brisée par des chutes de pierres.
Bernard le Cloarec qui sous-loue la maison contiguë à celle de Marie le Lay déclare que lorsqu’il fait du feu dans sa cheminée, celui-ci se propage dans la maison voisine ; il dit aussi que sa porte est en très mauvais état à tel point qu’elle est tombée sur sa belle-mère de 75 ans ce qui a failli la tuer.
Selon Nicolas Coic, tailleur, une partie de la couverture de sa maison est si déficiente qu’elle laisse passer la pluie. Il se plaint de ne pas avoir de portes ni de fenêtres convenables et donc de ne pas pouvoir travailler le soir ; il doit se mettre au lit à cause du froid qui y règne.
Ces trois exemples sont les plus parlants, mais ils ne sont pas les seuls à montrer les difficiles conditions d’existence des habitants de Saint-Guénolé au milieu du XIXe siècle.
Voir aussi sur ce thème, l’article Marins pêcheurs, premiers (1850-1859).
1) Archives départementales du Finistère, 53 U 5 63