« Port de N. D. de la Joie » (1780, Carte des Ingénieurs géographes) ; « Port N. D. de la Joie » (…., Carte de Cassini) ; « Port N. D. de la Joie » (1871, Thomassin : Pilote de la Manche…) ; « Port N. D. de la Joie » (1904, plan des Roches de Penmarc’h du Service hydrographique de la Marine) ; « Anse de la Joie » (1953, Auguste Dupouy : Souvenirs …) ; « Etang de la Joie » (1953, Auguste Dupouy : Souvenirs …) ; « Lenn ar Joa » (1961, Alain Le Berre : Toponymie nautique…Dénomination locale) ; « Porz ar Joa » (1961, Alain Le Berre : Toponymie nautique…Dénomination locale) Toponyme nautique
« Rue Lenn ar Joa » (XXIe, Noms de rues de Penmarc’h)
Lenn ar Joa signifie étang ou plan d’eau de la Joie. Comme le fait remarquer Auguste Dupouy : « L’étang de la Joie (le dit étang sans une goutte d’eau douce, sauf quand il pleut) (1)», Lenn ar Joa n’est pas un étang, mais une anse située au nord de la chapelle de Notre-Dame-de-la-Joie. Sur les cartes anciennes il est appelé Port de N.D. de la Joie.
Il ne faut pas confondre ce Port de N.D. de la Joie des cartographes, connu sous le nom de Lenn ar Joa par les habitants, avec le Porz ar Joa qui se trouve juste au sud de la chapelle ; mais là on n’est déjà plus à Saint-Guénolé (2).
En 1871, Thomassin signale deux petits échouages pour chaloupes à Saint-Guénolé : le port N.D. de la Joie et le port actuel. On se rend ainsi compte qu’à cette époque rien n’était joué quant à l’établissement du futur port, du moins aux yeux de cet expert :
« D’après les pratiques du pays, le port de Notre-Dame de la Joie est bien abrité des vents du N.O. au Sud par le Nord. L’accès en est bien plus facile que celui de Saint-Guénolé, et il est à regretter qu’il ne soit pas mis en communication avec l’étang de Notre-Dame de la Joie qui n’en est séparé que par une dune de sable, basse et large seulement de 80 mètres, et où on procurerait à peu de frais aux caboteurs un abri sûr et facile (3). »
Toutefois, dans les quelques années qui suivirent la publication du livre de Thomassin, la question fut tranchée : les conserveries s’installèrent à l’Ile Fougère et l’ancienne cale de Saint-Guénolé devint le point d’ancrage du port de pêche tandis que Lenn ar Joa demeurait un port d’échouage.
Comme Pors Carn, Lenn ar Joa connut une nouvelle activité au XXe, en devenant la deuxième plage de Saint-Guénolé : même si le sable est moins fin qu’à Pors Carn et si le cadre est un peu moins grandiose, la plage de la Joie, autrefois appelée « Creis an aot« , a l’avantage d’être plus proche du centre et d’offrir une eau légèrement moins froide.
Bientôt quelques maisons apparurent sur la crête de dune : si le plan de 1904 n’en indique pas, en revanche, la photo aérienne de 1929 révèle une première construction, tandis-que le plan cadastral de 1957 en détaille une bonne quinzaine (4).
La plage de la Joie subit une profonde transformation au début des années 1970 : en janvier 1972 fut inauguré un mur de défense de 550 mètres destiné à protéger les nouvelles habitations construites sur la dune, ainsi que l’ensemble du secteur de la Joie. Quelques années plus tard, une allée destinée aux piétons et aux cyclistes : la « Promenade de Baltimore » fut ouverte, remplaçant le chemin qui courait sur l’ancienne crête de dune.
(1) Dupouy, Auguste .- Souvenirs…
(2) Merci à M. Boënnec d’avoir attiré mon attention sur ce point.
(3) Thomassin, Charles Athanase .- Pilote…
(4) Voir l’onglet « Bibliographie cartes »
Voir aussi les articles suivants : Pen ar beg, Casemates de Pen ar beg