Saint-Fiacre

« Chapelle St Fiacre »(1833, 3P159 3, cadastre) ; « Liors an ilis bihan » (1833, 3P159 3, cadastre) Toponymes de Kergarien

La chapelle tréviale dédiée à Saint Fiacre et Saint Sébastien se trouvait à une centaine de mètres à l’ouest de la Tour carrée. Le culte de ce saint irlandais a connu deux phases d’expansion au Moyen Age : la première date de l’époque carolingienne et la seconde du XVe  à la suite de plusieurs pérégrinations de reliques organisées par l’abbé de Saint-Faron à partir du diocèse de Meaux. Ce culte, probablement encouragé par l’abbaye de Landévennec, s’est largement développé en Pays bigouden (1).

Plusieurs bateaux du Cap Caval portèrent ce nom à la fin du Moyen Age et au XVIe, citons par exemple la « Fiacre », barque de maître Yvon Le Quin qui participa au sein de la flotte bretonne au secours du Duc François II à Nantes en 1487. Aux XVIIe et XVIIIe les habitants de Saint-Guénolé furent parfois prénommés Fiacre ou Sébastien. Ces deux saints semblent alors au moins aussi populaires que Guénolé.

Saint-Fiacre (en bleu) : cadastre de 1833

Le plan cadastral de 1833 nous montre un petit édifice de forme très irrégulière. Si les églises et chapelles sont généralement orientées est-ouest, Saint-Fiacre au contraire, a sa plus grande longueur dans le sens nord-sud ce qui laisse imaginer des parties détruites et des rajouts. « Cette chapelle avait son entrée à l’ouest, l’autel à l’est ; une chapelle latérale contigüe au nord : 110 m² de superficie. C’était une chapelle mal bâtie composée de coins et de recoins (2). »

En 1722, la chapelle Saint-Fiacre, déjà en mauvais état, fut choisie pour remplacer la Tour carrée interdite au culte. Cette disposition de l’évêché ne fut guère appliquée, le clergé de Beuzec délaissant rapidement la chapelle. A la suite d’une supplique adressée en 1768 par les tréviens de Saint-Guénolé à l’évêque, la question des réparations de la chapelle réapparut, le culte y fut même temporairement restauré. Mais rien n’y fit : en 1845, Saint-Fiacre finit par s’écrouler.

Aujourd’hui il ne reste plus rien à l’emplacement de Saint-Fiacre : les restes de ruines ont été progressivement récupérés en 1876-1877 et en 1887. Ils ont servi à la construction des murs de clôture du jardin de Penity à Penmarc’h (3) et au pavage devant la porte sud de Saint-Nonna (4). Bien plus tard, le calvaire a été déplacé devant la nouvelle église de Saint-Guénolé. Quelques statues dont une de saint Fiacre ornent à présent cette église.

Le culte de saint Sébastien s’est développé à partir du XIVe : ce saint avait la réputation d’arrêter les épidémies de peste et le Cap Caval se trouvait particulièrement confronté aux épidémies, en raison des relations commerciales qu’il entretenait avec les ports européens.

Saint Roch possédait également le pouvoir d’éloigner la peste. Une belle statue de ce saint datant du XVIIe est visible dans l’église de Saint-Guénolé. Il faut certainement y voir une demande de protection des tréviens lors de la dernière attaque importante de l’épidémie en Pays bigouden en 1633, à moins que ce soit un remerciement pour avoir été épargnés.

« Liors an ilis bihan » : ce nom de parcelle est intéressant car il nous restitue la façon dont les habitants de Saint-Guénolé appelaient leurs églises,« ilis bihan » pour l’église Saint-Fiacre et donc « ilis bras» pour la Tour carrée. On retrouve ces appellations en français dans un acte de 1791, où il est question du chemin de la « petite église à la grande église »(5).

(1) Lebègue, Didier .- Le culte de saint Fiacre … BSAF 2005

(2)Le Coz, François .- Mémoires…

(3) Quiniou, François .- Penmarc’h…

(4) Le Coz, François .- Ibid.

(5) Archives départementales du Finistère, 59J3

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