Dolven

Dolven = dolmen

« Ar daolguen »(1661, 4E214/129) ; « Doullven »(1677, 59J3) ; « Tolven huella»(fin 17e, 60J36) ; « An dol guen »(1739, B472) ; « Au champ dolvén an traon une cornière de terre froide sous paturage nommée Corn an dolvén » (1741, 60J31) ; « Meziou an dolven » (1754 ; 60J31), (1791, 59J3) et (1823, 60J35) ; « Mesiou an dolven dallae »(1804, 60j37) ; « An dolven dalaé » (1805, 60j37) ; « Dolven izella »(1830, 60j30) ; « Dolven huella »(1830, 60j30) ; « Dolven » (1833, 3P159 3, cadastre) ; « Méjou an dolven » (1875, 60J109) Toponyme de Kergarien

Il s’agit d’une forme mutée de taolvaen= table de pierre, c’est-à-dire dolmen. Ce dolmen, qui comptait parmi les très nombreux mégalithes de Saint-Guénolé a disparu depuis longtemps, du paysage comme des mémoires. La carte des monuments mégalithiques établie par Bénart du Pontois vers 1920 ne le mentionne pas. La superficie couverte par cet ensemble de parcelles est assez vaste, s’étendant de part et d’autre de la Rue Molière (dans sa partie nord-est) : il est donc impossible de localiser ce dolmen avec précision.

Photographie aérienne IGN de 1960 : situation sommaire des parcelles nommées Dolven.

Certaines graphies apparaissent surprenantes : daolguen, dol guen : la traduction habituelle de dolmen ne serait donc pas de mise ici car on aurait plutôt table blanche ou table sacrée.

La Rue Molière servait probablement de frontière entre Dolven izella = plus bas ou Dolven an traon au sud et Dolven huella = plus haut ou Dolven dallae au nord. La ferme qui faisait l’angle entre la rue Molière et la route de Kervédal était autrefois appelée Kergarien vihan (1).

Un moulin à vent se trouvait autrefois sur cette parcelle.

Les dolmens et leurs légendes impressionnèrent fortement les premiers touristes du Pays bigouden ; je ne résiste pas à l’envie de citer un extrait de la nouvelle de Sylvabel intitulée « La damnation de Corentin Bras » :

« Il courait à travers la lande désolée, entraîné dans le grand sillon de feu qui rayait la nuit. Sous la lueur infernale, les vieux dolmen dressaient leurs tables de granit, autels sanglants d’un culte réprouvé, et la plaine sinistre de Saint-Guénolé se remplissait de longs sifflements, de bruits étranges et affreux. Les génies cachés sous les pierres druidiques ou les blocs géants semés çà et là, se joignaient sans doute aux âmes des maudits échappés de l’abîme, la fille infâme du roi Graalon et les anciens habitants de la ville d’Ys engloutie sous les flots déchaînés de la colère divine (2). »

(1) Classement des chemins ruraux de 1921 (3 O 991)

(2) Sylvabel, André .- La damnation…

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