Il y avait autrefois de très nombreux murets de pierre sèche à Saint-Guénolé. Ils servaient à séparer d’une part les zones de méjou dévolues à la culture et d’autre part les terres communes où le bétail paissait librement. Ils bordaient aussi les chemins principaux et certaines parcelles. Le nombre de murets augmentait autour des villages, où ils délimitaient les liorzhou (courtils).
Le mot muret est d’emploi récent, dans les actes notariés des 17e et 18e s. c’est le terme muraille qui est employé.
« Muraille » (1677, 59J3) à Kerbervet
« Son aire et issues cerné de murailles » (1716, 60J31) à Kervilon
Muraille est parfois supplanté par « édifice » ou dans des actes moins anciens par « murtin » :
« Avec murtins au cerne » (1914, 60J32) à Kervilon
Ces anciens murets ont souvent été remplacés par des clôtures en ciment ou en matière plastique. De plus en plus rares, certains se devinent encore, à moitié éboulés ou recouverts de ronces. Ce n’était pas encore le cas il y a moins d’un siècle, lorsqu’ils furent joliment évoqués par Auguste Dupouy :
» En août et septembre la récolte des pommes de terre disperse tout un peuple entre les murets de pierre sèche qui cloisonnent discrètement cette étendue presque rase. L’accent y est mis par quelques arbustes – fusains, tamaris, sureaux, figuiers – et par les bouquets de pins ou d’ormes que le vent d’ouest torture, tous couchés dans la même direction par son souffle marin. Car, quoi que fasse le labourage, l’Océan commande en maître ici (1). »
Il reste toutefois encore quelques secteurs de murets en bon état. Ils sont en place depuis des siècles, peut-être depuis le Moyen âge. Ils font aujourd’hui partie de notre patrimoine et méritent vraiment d’être préservés.
(1) Dupouy, Auguste .- Bretagne / Auguste Dupouy, Jacques Levron .- Grenoble : B. Arthaud, 1975 .- 352p : ill., 24 cm .- (Les beaux pays)