Le premier hôtel de Saint-Guénolé est construit en 1885 par Napoléon Charpentier. Charpentier, propriétaire à Penmarc’h et Tréogat, a 35 ans. C’est le fils de l’ancien maire de Penmarc’h et l’époux de Louise Courtois, fille de l’aubergiste de Penmarc’h.
L’hôtel situé sur la plage de Poul an Triou, au fond du port, fait 15 mètres de large, et possède semble-t-il une toiture en tuiles rouges.
Dès 1886 Charpentier obtient de la mairie la location d’un terrain au pignon de son établissement, il y fait des constructions et aménage une cour. Pour faire prospérer son hôtel, Charpentier compte certainement sur la clientèle des premiers touristes, attirés par la réputation des terribles rochers de Saint-Guénolé. Le prolongement de la voie de chemin de fer jusqu’à Pont-l’Abbé en 1884 favorise grandement leur venue. Toutefois le site choisi présente un inconvénient majeur, il n’est absolument pas protégé des assauts de la mer. Rapidement Charpentier doit se résoudre à bâtir un petit mur de défense (1).
L’hôtel est d’abord tenu par les Charpentier, qui selon Auguste Dupouy père
[ont] poussé, jusqu’à un point inconnu avant eux, l’art – qui n’a rien de bien culinaire – d’empoisonner les gens. »(2)
La situation s’améliore nettement vers 1890 lorsque Louis Lancien et son épouse Marie Lacq, auparavant aubergistes rue du Quai à Pont-l’Abbé reprennent l’hôtel restaurant, qui sera appelé pendant quelques temps Hôtel de Bretagne.
Puis Charpentier le loue à son beau-frère Gustave Moreau, l’époux de Lucie Courtois, la sœur de Louise. Gustave Moreau, qui gère l’hôtel au milieu des années 1890, est le fils de l’industriel nantais Auguste Moreau, fondateur à Kérity de la première usine de la commune en 1870, puis à Saint-Guénolé d’une usine qui sera ensuite rachetée par Tirot.
L’hôtel est vendu à Amédée Jacq en 1898, puis revendu en 1900 sous le nom « Hôtel Myosotis » aux demoiselles Gadon, commerçantes de la Ville close à Concarneau. Ces dernières ne l’ouvrent qu’en saison. En 1902 elles transforment une partie des bâtiments en conserverie, qu’elles louent d’abord à Clergeau et Billant, puis à Alfred Chancerelle.
(1) Le Guen, Gilles .- Penmarc’h… (tome 1)
(2) Dupouy, Jean-Pierre .- Saint-Guénolé à la fin du XIXe siècle à travers la correspondance entre Auguste Dupouy et son père .- Cap Caval n°51, décembre 2023 .- Pp 22-27 : ill.
J’ai acheté en vente aux enchères il y a quelques années une huile sur bois de Léopold Stevens (1866-1935), fils d’Alfred Stevens, plus connu, sous le nom de « La pêche à pied ». J’avais bien reconnu le phare d’Eckmül dans le lointain. Mais je pensais que le mot CHARPENTIER sur la grosse bâtisse à gauche de mon tableau faisait référence au métier du propriétaire. Je viens d’apprendre grâce à vous qu’il s’agit de l’hôtel Charpentier de Saint Guénolé. Cette inscription CHARPENTIER est précédée d’un autre mot incomplet car caché par une autre construction. Les dernières lettres de ce mot me semblent être ACNE ou peut-être AGNE. Le tableau n’est pas daté. Si vous désirez une photographie de l’œuvre, faites le moi savoir par mail.
Michel Nédellec
Bonjour
Pour le moment je n’ai pas de réponse pour l’inscription sur l’hôtel, peut-être s’agit-il du agne de Bretagne ? Mais je n’ai rien trouvé sur les cartes postales de l’époque.
Je suis intéressé par une photo du tableau, d’autant plus que je compte travailler dans les années à venir sur Saint-Guénolé dans la peinture et la photographie, dès que j’aurai terminé mon étude sur les bateaux de pêche. J’ai déjà quelques éléments sur Stevens, mais je n’ai pas encore approfondi. J’ai lu qu’il habitait au manoir de La Forêt à Loctudy vers les années 1880-1890, mais peut-être avez-vous plus d’infos ?
Cordialement
Camille Cadiou
Pouvez-vous me communiquer une adresse mail pour vous adresser la photographie ?
Je ne la trouve pas sur le site.
Merci
Michel Nédellec
Bonjour
Voici mon adresse : mesguen@orange.fr
Cordialement
C.Cadiou