En 1885 le conseil municipal décida d’ ouvrir une école de garçons et de filles à Prat Poulleur. Construite juste derrière la dune, elle fut un temps surnommée « l’école des sables ». Les travaux (21 000 F.) furent confiés à l’entreprise Le Moigne de Pont-l’Abbé, d’après des plans de Bigot fils. La population de Saint-Guénolé était alors de 533 habitants, dont 50 garçons et 44 filles d’âge scolaire.
Nous étions encore aux prémices de l’explosion démographique de Saint-Guénolé : vingt-cinq ans plus tard, en 1910, la population voisinait déjà les 1500 habitants dont 230 garçons et 200 filles d’âge scolaire (1). La petite école de deux classes était devenue nettement insuffisante ; en plus elle avait mal vieilli : des morceaux de plafond se détachaient au risque de blesser les élèves, le préau se transformait en cloaque à la moindre pluie et les latrines étaient immondes. Cet état sanitaire déplorable en faisait un foyer propice à la propagation des maladies infectieuses.
Un groupe de parents d’élèves écrivit au préfet dès 1906 pour protester contre cet état de fait et demander l’agrandissement de l’école. L’inspection d’académie et la préfecture s’en inquiétèrent également :
« L’école des garçons a une seule classe de 52 m² où 2 maîtres enseignent à 189 enfants pendant les mois de mai, juin et juillet. Quand les mousses sont débarqués il y a plus de 200 inscrits (2). »
Le conseil municipal, hostile à cet agrandissement, se réfugia un temps derrière des arguments budgétaires pour différer le projet. Le préfet dut intervenir en soulignant que la commune était très prospère et qu’elle venait même de rembourser un emprunt par anticipation. La mairie finit par céder, d’autant plus que le député de la circonscription, le radical Edouard Plouzané poussait lui aussi à la roue.
L’adjudication des travaux se fit le 4 décembre 1910. Le chantier fut à nouveau confié à l’entreprise Le Moigne avec un devis de 62 000 F, l’architecte étant Deroux de Quimper.
La réception définitive des travaux eut lieu un an et demi plus tard, le 16 mai 1912. Entre temps les nouveaux bâtiments avaient été inaugurés lors de la rentrée d’octobre 1911 ; malheureusement une violente tempête d’ouest gâcha la fête, obligeant les organisateurs à annuler les régates qui avaient été programmées (3).
Ces travaux transformèrent complètement le groupe scolaire : l’ancienne école fut réservée aux filles, on y ajouta à l’ouest deux classes supplémentaires et un préau couvert de 94 m². Entre la première école et le canal on construisit une école de garçons de quatre classes disposant de préaux couverts de 120 m². Des logements de fonction vinrent compléter les deux structures. Ces classes avaient une superficie de 58 à 60 m², elles étaient équipées de tables-bancs de 2m50 prévues pour 4 élèves, de deux tableaux noirs, d’une estrade, d’une table bureau pour le maître, d’une armoire et d’un poêle.
Saint-Guénolé pensait disposer enfin d’une école digne de ce nom.
Mais c’était compter sans la démographie galopante : dès 1929, il fallut ouvrir une classe supplémentaire de filles dans une salle qui tenait lieu de cantine. De nouveaux travaux d’agrandissement s’imposèrent : ils furent confiés à l’entreprise Jean-Marie Jourdain d’Ergué-Armel. Deux nouvelles classes vinrent compléter le groupe scolaire à la fin du printemps 1934.
Bien plus tard, l’école se développa encore par l’adjonction d’une maternelle côté ouest. Ce dossier fut conduit par Thomas Donnard, maire de Penmarc’h de 1945 à 1965.
« En 1960 entrait en service l’école maternelle de Saint-Guénolé, unique en son genre pour l’époque dans toute la région : quatre classes, une salle de repos, une grande salle pour la cuisine équipée de matériel moderne, un préau couvert. Les travaux de construction étaient subventionnés par le ministère de l’Education Nationale à […] quatre-vingts pour cent pour Saint-Guénolé, la deuxième partie du financement était couverte par la Commune à l’aide d’emprunts dont la durée était de trente ans (4) ».
Depuis la rentrée 2008, le groupe scolaire de Saint-Guénolé s’appelle « Ecole Thomas Donnard » (5)
Une école privée a également vu le jour dans le quartier de Kerouil en 1957. Mais Saint-Guénolé était très fortement marqué par l’esprit laïque : faute d’effectifs suffisants elle n’a pas pu se maintenir (6).
(1) 2 O 1090
(2) 2 O 1090, janvier 1909, brouillon de lettre de la Préfecture destinée au maire de Penmarc’h
(3) Ouest Eclair, 27 octobre 1911
(4) Donnard, Thomas : extrait d’un texte publié dans Mouez Penmarc’h n°38.
(5) Pour en savoir plus sur l’histoire de l’école publique de Saint-Guénolé, voir l’article de Pierre Portais : « Ecole de Saint-Guénolé : la 131ème rentrée » dans Mouez Penmarc’h n°117.
(6) Je suis à la recherche d’informations sur cette école : nom, date de fermeture … En 1981 elle existait encore sous le nom d’Ecole maternelle privée de la Croix (Annuaire téléphonique de 1981).
Bonjour,
Mon Grand-père SAMSON a été professeur à l’école à l’école des apprentis marin entre 1942 et 1945 (à vérifier). C’étais à coté de La chapelle notre Dame de la Joie.
A votre connaissance y a t’il des photos de l’époque?
Cordialement
Christian SAMSON
J’ai oublié de vous préciser que j’ai quelques cahiers de cours de mon grand père, dont des cahiers de notes des élèves.
Je suis d’accord pour vous les mettre à disposition si cela vous intéresse.
Cordialement
Christian SAMSON
Bonjour
Sur cette école, j’ai juste un article de la revue locale Mouez Penmarc’h. Je vais vous le communiquer via ma boîte mail.
Je suis intéressé par les documents de votre grand-père, à la fois pour mon site internet et à titre personnel, car mon père a probablement fait partie de ses élèves.
Cordialement
Camille Cadiou